Assad reçoit le ministre émirati des Affaires étrangères pour la seconde fois

Le président syrien Bachar el-Assad a reçu hier à Damas le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale des Émirats arabes unis, cheikh Abdallah ben Zayed al-Nahyane accompagné d’une délégation de haut rang, selon l’agence officielle syrienne Sana. « Les deux parties ont examiné les relations fraternelles distinguées qui existent entre la Syrie et les émirats et la coopération bilatérale dans de nombreux domaines, ainsi que les moyens de développer les relations économiques et commerciales au profit des deux pays et peuples frères », ajoute l’agence syrienne. « Le président Assad a qualifié d’“historiques” les relations entre la Syrie et les émirats, mettant l’accent sur l’importance des Émirats arabes unis et leur rôle positif dans la région arabe », ajoute Sana. Cheikh Abdallah ben Zayed a affirmé que son pays soutient la stabilité et la souveraineté sur tout le territoire syrien, affirmant le souci des EAU de renforcer la coopération entre les deux pays, d’élargir leurs perspectives et de poursuivre la consultation et la coordination avec la Syrie sur différents sujets.

Il s’agit de la seconde visite du chef de la diplomatie émiratie à Damas, quand il s’est rendu en novembre 2021. À cette époque, c’était le premier déplacement d’un officiel émirati de haut niveau depuis que les Émirats arabes unis ont annoncé la réouverture de leur ambassade dans la capitale syrienne en décembre 2018, et plus largement depuis 2011, suite à la décision de la Ligue arabe de suspendre la Syrie.

Rappelons par ailleurs que le président syrien s’était rendu en mars 2021 aux Émirats arabes unis où il a rencontré le prince héritier d’Abou Dhabi à cette époque, Mohammad ben Zayed. C’était sa première visite dans un pays arabe depuis le déclenchement en Syrie du soulèvement populaire il y a douze ans, réprimé dans le sang avant de se muer en une guerre civile aux implications régionales.

Les EAU affichent ouvertement leur volonté de ramener le régime de Bachar el-Assad dans le giron arabe, et ce pour plusieurs raisons : géopolitiques d’abord, alors que les émiratis voient d’un mauvais œil le rôle joué par Téhéran aux côtés de Moscou dans l’équation diplomatique et la présence de supplétifs iraniens en Syrie. L’influence turque dans le Nord syrien est également en ligne de mire des EAU alors qu’Ankara prône une vision régionale basée sur l’islam politique, honnie par Abou Dhabi. Les enjeux sont également économiques pour Abou Dhabi. Les Émiratis espèrent décrocher les juteux contrats liés à la reconstruction en Syrie d’une part, alors que les rencontres entre des hommes d’affaires syriens et émiratis se sont multipliées au cours de ces dernières années, et d’autre part se faire une place à la table des négociations de paix parrainées par Moscou. En octobre 2021 déjà, le ministère émirati de l’Économie avait indiqué qu’un accord avec la Syrie a été conclu pour « de futurs projets afin de renforcer la coopération économique et de développer de nouveaux secteurs », alors que les émirats sont le principal partenaire commercial de la Syrie et représentent 14 % de son commerce international.

Source : rédaction