Le père de deux garçons kidnappés appelle l'armée à intervenir pour leur libération

Le père de deux adolescents syriens enlevés il y a trois mois dans la Békaa a exhorté mercredi le commandant de l’armée libanaise, Joseph Aoun, à intervenir pour les faire libérer, déplorant l'inaction des autorités libanaises. 

Dans un bref communiqué, Majd Aroub, le père des deux garçons, Mouhannad et Ghaleb, âgés de 13 et 15 ans et qui ont été enlevés dans la Békaa alors qu'ils rentraient de l'école, a révélé avoir reçu de la part des ravisseurs la photo de l'un de ses enfants suspendu par les pieds à un plafond. Dans un cliché qui a circulé sur les réseaux, on peut voir un enfant vêtu d’un pantalon noir, mais dont le visage est caché par un pull, suspendu dans une pièce, les pieds liés par une corde.

"Cette affaire est entre les mains du commandant de l’armée. Vous êtes le seul qui puisse ramener mes enfants et faire pression pour fermer les points de passage illégaux (entre le Liban et la Syrie, ndlr)", a plaidé M. Aroub. "J’appelle les Nations unies et les associations de défense des droits de l’homme ainsi que les ambassadeurs des pays arabes et européens qui ont vu la photo de mon fils à agir comme si cet enfant était le leur", a-t-il ajouté. Il a par ailleurs déploré le fait que les autorités libanaises "ne font preuve d’aucun cas de conscience", parce qu’il est lui-même "réfugié syrien et employé dans une friperie".

Ces dernières semaines, plusieurs sit-in avaient été organisés dans la Békaa pour réclamer la libération des deux adolescents. L’oncle des enfants, Mohammad Mcheik, avait déclaré lors de l'une de ces actions que les ravisseurs de ses neveux ont appelé depuis un numéro étranger, exigé une rançon de 350.000 dollars et menacé de vendre les organes de leurs otages.

L'armée libanaise avait mené, en novembre dernier, des perquisitions aux domiciles de repris de justice et de personnes suspectées d'être impliquées dans ce kidnapping dans le quartier Charaouné à Baalbeck, dans la Békaa.

Les incidents sécuritaires sont fréquents à Baalbeck, une région qui échappe partiellement au contrôle de l’État et où sévissent des clans armés.