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Raï : le peuple libanais veut un président "qui ne le trahit pas"

Raï : le peuple libanais veut un président

Le patriarche maronite, Béchara Raï, prononçant son homélie dominicale le 18 décembre 2022 à Bkerké. Photo envoyée par notre correspondante Hoda Chedid

Le patriarche maronite Bechara Raï a affirmé dimanche que le peuple libanais veut un président qui "ne le trahit pas, ne prend pas parti pour les axes dans la région, et protège le dos et la poitrine du Liban". "Les Libanais veulent un président qui travaille avec un nouveau cabinet, efficace et unifié, afin que la vie normale reprenne dans les institutions et les administrations de l'État", a-t-il dit.

Jeudi, le chef du Parlement, Nabih Berry, a présidé une nouvelle session parlementaire consacrée à l'élection d'un nouveau chef de l'État, la 10e depuis le début de la période d'élection d'un successeur à Michel Aoun, le 1er septembre. La session a été ajournée sans résultat, faute d'accord politique, et M. Berry n'a pas encore programmé de nouvelle séance. Comme les semaines précédentes, il a à peine attendu que les votes du premier tour soient comptés avant d'ajourner la session, après que plusieurs députés ont quitté la Chambre.

S'adressant aux députés à ce sujet, Mgr Raï a déclaré que "le peuple vous a envoyés au Parlement pour élire un président, pas pour créer un vide présidentiel." Il a appelé à l'arrêt de "cette série de réunions farfelues au Parlement, qui, à la fois, rabaissent la dignité de la présidence de la République d'une part, et profitent du vide à des fins politiques et sectaires, d'autre part, en plus de chercher à démanteler l'État et ses institutions."

"Tout ce qui se passe aux niveaux présidentiel, gouvernemental, parlementaire et militaire dans le Sud et aux frontières, ainsi que l'érosion de l'État, confirment la nécessité de renouveler notre appel à une neutralité active et positive, et à la convocation d'une conférence internationale sur le Liban censée aborder les questions qui restaurent son privilège et son identité", a-t-il dit.

Le patriarche a déjà souhaité, à plusieurs reprises, la tenue de telles assises pour aider le Liban, soulignant que "face à l'échec du Parlement à élire un nouveau président (...) nous ne voyons pas d'autre solution que d'organiser une conférence internationale" qui devrait, selon le patriarche, viser à "renouveler la présence d'un Liban indépendant et de son entité, son système démocratique et le contrôle exclusif de l'État (qui gouverne) sur son territoire, dans une critique implicite du Hezbollah.

Pour sa part, un membre du conseil central du Hezbollah, Nabil Kaouk, a appelé dimanche à un "consensus interne pour résoudre la crise de l'élection du président de la République", et à "ne pas parier sur une médiation étrangère."

Le cardinal Raï a, en outre, présenté ses condoléances à la famille du "soldat irlandais, venu au Liban pour protéger la paix du sud, et qui a été martyrisé par une balle de haine qui l'a assassiné", mercredi.

Le militaire irlandais, membre de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul), a été tué après qu'un convoi de deux véhicules utilitaires blindés transportant huit personnes a essuyé des "tirs d'armes légères" en route vers Beyrouth dans la ville de Aaqibiyé, au Liban-Sud, selon les Forces de défense irlandaises. Des enquêtes libanaise, irlandaise et des Nations Unies sont en cours pour déterminer les circonstances de cette attaque.

Le cheikh Kaouk a noté qu'il existe une relation de "coopération et de coordination entre le Hezbollah et la Finul, une relation est stable et continue, car le Hezbollah respecte la résolution 1701" du Conseil de sécurité de l'ONU". Il a également nié que le Hezbollah ait joué un rôle dans le meurtre du soldat irlandais.

Mgr Raï a, pour sa part, demandé une enquête libanaise et internationale transparente "qui révèle la vérité et administre la justice". Il a conclu en déclarant que le temps était venu pour l'État "de saisir toutes les armes illégales et illicites et d'appliquer pleinement la résolution 1701", dans une critique apparente de l'arsenal du Hezbollah. La résolution de l'ONU en question avait mis un terme à la guerre de 2006 entre Israël et l'organisation pro-iranienne.

Le patriarche maronite Bechara Raï a affirmé dimanche que le peuple libanais veut un président qui "ne le trahit pas, ne prend pas parti pour les axes dans la région, et protège le dos et la poitrine du Liban". "Les Libanais veulent un président qui travaille avec un nouveau cabinet, efficace et unifié, afin que la vie normale reprenne dans les institutions et les administrations de...