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Monde - Scandale

Le Parlement européen suspend tout travail législatif en lien avec le Qatar

Le parquet financier grec ouvre une enquête préliminaire sur Eva Kaili pour « corruption ».

Le Parlement européen suspend tout travail législatif en lien avec le Qatar

Le parquet financier d’Athènes a ouvert une enquête préliminaire sur l’eurodéputée grecque Eva Kaili pour « corruption » et « blanchiment d’argent ». EP/­Handout via Reuters

Le Parlement européen, qui s’est dit jeudi « consterné » par les soupçons de corruption pesant sur le Qatar et plusieurs de ses membres, a décidé de suspendre tout travail législatif en rapport avec l’émirat.

La vice-présidente Eva Kaili, l’une des 14 que compte le Parlement, est au nombre des quatre personnes écrouées dimanche en Belgique dans cette enquête pour « corruption, blanchiment et organisation criminelle ». L’institution européenne a mis fin mardi au mandat de l’élue grecque, qui proteste de son innocence.

Dans une procédure distincte, le parquet européen a annoncé jeudi demander la levée de l’immunité parlementaire de l’ex-vedette de la télévision grecque ainsi que d’une autre eurodéputée grecque, Maria Spyraki.

Cette enquête porte sur une fraude présumée relative à l’usage des indemnités parlementaires, singulièrement la rémunération des assistants parlementaires, précise dans un communiqué le Bureau du procureur général européen (BPGE).

Dans une résolution adoptée jeudi par 541 voix pour, 2 contre et 3 abstentions, le Parlement européen se dit « consterné » par les accusations de corruption visant principalement Eva Kaili, qui est soupçonnée d’avoir reçu de l’argent du Qatar pour influencer les décisions au Parlement.

Quelque 1,5 million d’euros ont été saisis, selon une source proche de l’enquête.

Les députés « dénoncent » les tentatives de corruption présumées de l’émirat, qui constituent « une grave interférence étrangère dans les processus démocratiques de l’Union européenne ».

Les autorités qataries nient pour leur part également toute malversation. Les représentants de l’émirat sont désormais indésirables au Parlement européen, aux termes de la résolution votée jeudi. Les titres d’accès de tout représentant des intérêts qataris sont suspendus le temps des procédures judiciaires.

Il en est de même pour le travail législatif, particulièrement s’agissant de la politique des visas et de l’ouverture promise du ciel européen à la compagnie Qatar Airways, en vertu d’un accord scellé fin 2021. Les visites sont également gelées durant l’enquête.

Les parlementaires s’inquiètent en outre de potentiels conflits d’intérêts, demandant la transparence sur les avoirs des eurodéputés et l’interdiction des financements externes.

La présidente du Parlement européen Roberta Metsola a annoncé jeudi des réformes « d’ampleur » pour 2023, à la suite du scandale de corruption. « Je suis en train de mettre au point un paquet de réformes d’ampleur qui sera prêt au début de l’année prochaine », a-t-elle déclaré lors d’un sommet européen à Bruxelles, mentionnant en particulier le renforcement de la protection des lanceurs d’alerte et l’interdiction des groupes d’amitié non officiels avec des pays tiers.

« Il y a des lacunes qui doivent être comblées en ce qui concerne par exemple les activités d’anciens membres du Parlement européen, les inscriptions sur le registre de transparence, les personnes autorisées à entrer au Parlement européen », a-t-elle ajouté lors d’une conférence de presse.

À Bruxelles, Roberta Metsola a déjà précisé que l’ONG No Peace Without Justice, qui est « présumée liée à l’enquête en cours », avait vu son accès suspendu.

En réponse à une question, Roberta Metsola a indiqué en conférence de presse avoir décliné une invitation du Qatar à assister à la Coupe du monde de football. « J’ai refusé parce que j’ai des préoccupations à propos de ce pays », a-t-elle dit.

Elle a précisé avoir eu « deux rencontres avec des représentants du gouvernement qatari à Bruxelles » et avoir « refusé » une demande de la part de ce pays de s’adresser au Parlement européen.

Enquête sur Eva Kaili
Par ailleurs, le parquet financier d’Athènes a ouvert une enquête préliminaire sur l’eurodéputée grecque Eva Kaili pour « corruption » et « blanchiment d’argent », a-t-on appris jeudi de source judiciaire.

« Le procureur financier Nikos Bardakis a ordonné l’ouverture d’une enquête (sur Eva Kaili) pour avoir perçu des pots-de-vin et pour blanchiment d’argent », en coopération avec la justice belge. Le ministre grec de la Justice Kostas Tsiaras avait indiqué lundi qu’il était évident que « la Grèce allait aider les autorités belges » en cas de nécessité.

Aucune autre précision concernant cette enquête préliminaire n’a été fournie par cette source judiciaire.

Dès lundi, l’Autorité grecque de lutte contre le blanchiment d’argent avait annoncé geler tous les avoirs de l’élue socialiste de 44 ans dont la comparution devant la justice belge a été reportée mercredi au 22 décembre.

Eva Kaili, soupçonnée d’avoir été payée par Doha pour défendre les intérêts de l’émirat qui accueille le Mondial de football, clame son innocence, et son avocat à Athènes, Michalis Dimitrakopoulos, a affirmé qu’« elle ne connaissait pas l’existence » d’importantes sommes d’argent retrouvées à son domicile bruxellois par les enquêteurs belges.

Sources : agences

Le Parlement européen, qui s’est dit jeudi « consterné » par les soupçons de corruption pesant sur le Qatar et plusieurs de ses membres, a décidé de suspendre tout travail législatif en rapport avec l’émirat.La vice-présidente Eva Kaili, l’une des 14 que compte le Parlement, est au nombre des quatre personnes écrouées dimanche en Belgique dans cette enquête...

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