Bou Saab : Pas de dialogue sur la présidentielle avant la fin de l'année

Le vice-président du Parlement Élias Bou Saab a déclaré mercredi qu’« il n’y aura pas de dialogue » concernant l’élection présidentielle avant la fin de l’année. M. Bou Saab a fait ces déclarations après s’être entretenu à Aïn el-Tiné avec le président du Parlement Nabih Berry. Ce dernier avait prévu de convertir la 10e session parlementaire dédiée à l’élection présidentielle prévue aujourd’hui en une table de dialogue, afin de trouver un compromis entre les différentes parties et briser l’impasse politique. Mais cette initiative est tombée à l’eau en raison de la réticence des principaux partis chrétiens, les Forces libanaises et le Courant patriotique libre. Élias Bou Saab fait partie du groupe parlementaire aouniste, bien qu’il ne soit pas un membre officiel du parti.

L’organisation d’un « dialogue entre les partis avant la fin de l’année n’est pas possible », a déclaré Élias Bou Saab, ajoutant que « nous ne sortirons pas de la crise actuelle sans (cela) ». « J’espère que nous parviendrons à ce que tout le monde comprenne que le dialogue est nécessaire », a-t-il ajouté. Il a encore souligné que les choses seront « plus sérieuses » concernant la présidentielle « à partir de l’année prochaine » et a estimé que la séance parlementaire d’aujourd’hui « sera une session électorale à l’image des précédentes ».

Les neuf séances précédentes ont été toutes sabotées à travers l’arme du défaut de quorum. À l’issue d’un premier tour (toujours) non concluant, aucune partie ne détenant la majorité pour faire élire son candidat, les députés du camp du 8 Mars quittent l’hémicycle, et M. Berry lève la séance et revient au premier tour à chaque fois. Un nouvel épisode de cette farce est prévu jeudi, le dernier de l’année 2022, avait annoncé le président de la Chambre jeudi dernier.

La réunion entre MM. Berry et Bou Saab est intervenue alors que ce dernier vient de rentrer d’une visite au Qatar, où il a rencontré plusieurs responsables, notamment le Premier ministre Khaled ben Khalifa al-Thani. Dans une interview accordée au journal qatari al-Sharq, il a souligné la solidarité « proactive » du Qatar envers le Liban, révélant avoir évoqué la crise présidentielle avec les responsables qataris. En réponse à une question concernant une possible initiative qatarie pour une sortie de crise, M. Bou Saab a affirmé que l’émirat est toujours prêt à aider le Liban. « Je pense que Doha jouera un rôle pour sortir le Liban de l’impasse en temps voulu », a-t-il ajouté.

Pendant le week-end, le chef de l’armée, Joseph Aoun, avait également été reçu par plusieurs responsables de haut rang à Doha. Un voyage perçu comme un « message politique selon lequel la candidature du général Aoun à la présidence a le soutien du Qatar », avait déclaré un diplomate arabe à L’Orient-le Jour. Et mercredi, le chef du CPL Gebran Bassil se trouvait à Doha où il restera plusieurs jours. Il s’agit de sa cinquième visite dans l’émirat ces derniers mois.