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Dernières Infos - Iran

Jeunesse dans la rue et magasins fermés pour la Journée des Etudiants


Jeunesse dans la rue et magasins fermés pour la Journée des Etudiants

Le président iranien Ebrahim Raïssi s'adressant à des étudiants à à l'Université de Téhéran, le 7 décembre 2022. Photo IRANIAN PRESIDENCY / AFP

Des étudiants ont manifesté et boycotté les cours mercredi en Iran, pays confronté depuis près de trois mois à un mouvement de contestation, selon des ONG, après avoir reçu un soutien implicite d'un ancien président réformateur.

Alors que des magasins restaient clos par ailleurs pour le 3e jour de grève consécutif, des étudiants ont défilé et scandé des messages de protestation à travers le pays, parfois malgré une forte présence des forces de sécurité, selon des vidéos mises en ligne par des militants et des groupes de défense des droits humains.  "Tremblez, tremblez, nous sommes tous ensemble", ont ainsi clamé des étudiants à l'Université de technologie Amirkabir de Téhéran, dans une vidéo publiée par le média en ligne 1500tasvir.

Certaines organisations de jeunesse avaient appelé à transformer mercredi la Journée des étudiants, qui commémore la mort en 1953 de trois étudiants tués par les forces de sécurité du chah d'Iran, en "Journée de terreur pour l'Etat". L'Iran est le théâtre de manifestations depuis la mort le 16 septembre d'une jeune Kurde iranienne Mahsa Amini, arrêtée trois jours plus tôt. Elle était accusée de ne pas avoir respecté le code vestimentaire qui impose aux femmes de porter le voile en public. Le cri de ralliement des protestataires adopté après la mort de Mahsa Amini, "Femme, vie, liberté", a été repris dans des manifestations à l'étranger, avant d'être salué mardi par un ancien président, Mohammad Khatami (1997-2005), principale figure des réformateurs. Khatami, 79 ans, a estimé que ce slogan était "un beau message montrant une progression vers un avenir meilleur" et jugé que "sécurité et liberté n'étaient pas contradictoires".

"Etudiants perspicaces" 

Les autorités iraniennes, qui ont eu du mal à contenir les manifestations, les décrivent comme des "émeutes" fomentées de l'étranger et notamment par l'ennemi juré de l'Iran, les Etats-Unis, ainsi que leurs alliés, comme la Grande-Bretagne et Israël.

En visite sur un campus de Téhéran pour la Journée des Etudiants, le président ultraconservateur Ebrahim Raïssi a salué l'attitude des "étudiants perspicaces qui n'ont pas permis qu'il y ait à l'université une atmosphère d'émeute". Il a accusé "les ennemis de chercher à rendre les universités peu sûres", appelant les étudiants à "déployer tous les efforts pour donner de l'espoir aux gens".

De son côté, BBC Persian, basée en Grande-Bretagne, a publié des images semblant montrer des étudiants protestant contre la présence du président Raïssi à l'Université de Téhéran, avant d'être repoussés par les forces de sécurité. Parallèlement au mouvement étudiant, des magasins sont restés fermés mercredi dans différentes villes, après qu'un appel à la grève a été lancé pour trois jours à partir de lundi. IHR a partagé des vidéos de magasins fermés à Téhéran, Qazvin, à l'ouest de la capitale, dans la ville septentrionale de Rasht et à Divandarreh, dans la province natale d'Amini, le Kurdistan. La répression du mouvement a déjà fait au moins 448 morts, selon un bilan établi le 29 novembre par cette ONG basée à Oslo.

Les autorités ont arrêté des milliers de personnes et fait état de la mort de quelque 300 personnes. Onze personnes ont aussi été condamnées à mort dans des procès liés aux manifestations. Un député iranien, Hossein Jalali, a par ailleurs proposé de menacer les femmes qui refuseraient de porter le voile d'un blocage de leurs comptes bancaires. Mais le gouverneur de la banque centrale, Ali Saleh-Abadi, a rejeté cette suggestion, affirmant que le réseau bancaire, "comme toujours, offrirait tous ses services à tous ses compatriotes", a rapporté l'agence de presse Mehr.

Des étudiants ont manifesté et boycotté les cours mercredi en Iran, pays confronté depuis près de trois mois à un mouvement de contestation, selon des ONG, après avoir reçu un soutien implicite d'un ancien président réformateur.
Alors que des magasins restaient clos par ailleurs pour le 3e jour de grève consécutif, des étudiants ont défilé et scandé des messages de protestation...