Rechercher
Rechercher

Économie - Télécoms

Grève ouverte des employés d’Alfa et de Touch

Grève ouverte des employés d’Alfa et de Touch

Des employés des opérateurs de téléphonie mobile au Liban ont manifesté hier devant le bâtiment de la société Touch au centre-ville de Beyrouth. Photo DR

Les employés des opérateurs de téléphonie mobile au Liban, Alfa et Touch, ont entamé hier une grève ouverte jusqu’à ce que leurs conditions de travail soient améliorées, après l’échec des négociations avec le ministre sortant des Télécoms, Johnny Corm. « Nous ne sommes pas adeptes du blocage, mais les promesses et les engagements des responsables n’ont pas été respectés », ont déploré les travailleurs dans un communiqué publié dimanche soir. « Après être parvenus à des résultats négatifs et alors que les personnes concernées ont refusé de nous accorder ce qui est de notre droit conformément aux contrats de travail collectifs, nous annonçons un arrêt de travail dès lundi (hier) dans les entreprises de téléphonie mobile Alfa et Touch », ont-ils ainsi prévenu. « Les employés ont droit à 5 % d’augmentation de salaires par an, une hausse qu’ils n’ont pas perçue depuis 2018 », a expliqué hier Marc Aoun, président du syndicat des employés de la téléphonie mobile, à notre rédaction.

Le syndicat des travailleurs et employés d’Alfa et de Touch avait déjà organisé une grève et un sit-in d’avertissement vendredi dernier pour protester contre « le clientélisme politique et la dépendance vis-à-vis des promotions et incitations matérielles » au sein des entreprises de télécommunication, « qui établissent une discrimination entre les employés d’un même département et d’une même entreprise ». Présent hier devant le bâtiment de Touch dans le centre-ville avec les manifestants, Marc Aoun a détaillé ces accusations à L’Orient-Le Jour. Selon lui, pendant les mois qui ont précédé et ont succédé aux élections législatives, « le ministre a accordé des augmentations salariales et/ou des promotions à près de 300 personnes, notamment originaires du Kesrouan et de Zghorta », évoquant ainsi des privilèges confessionnels et politiques. « Quelque 20 % de la masse salariale a reçu une telle augmentation », a-t-il indiqué, donc « nous avons demandé à ce que ce soit le cas pour tout le monde ». Les sociétés Alfa et Touch en ont tenu compte dans leurs budgets, qui ont ensuite été envoyés au ministre, mais que ce dernier a refusés, a enfin précisé le syndicaliste.

La direction de Touch nie toute grève

Si les employés sont en grève, la direction de Touch ne l’est pas. Dimanche soir, à la suite du texte du syndicat des employés de la téléphonie mobile, la compagnie a fait suivre un autre communiqué affirmant que lundi « serait un jour ouvrable normal, ainsi que les jours à venir », et que « tous les employés travailleront comme d’habitude pour servir les abonnés ». Alors que les manifestants démontraient leurs revendications hier devant le siège de Touch, cette même direction a de nouveau confirmé à L’Orient-Le Jour ne pas être en grève, brandissant un nouveau communiqué publié le matin même. S’y excusant d’avoir dû fermer son siège « pour une courte période » hier matin, elle a réitéré que ses services étaient opérationnels pour ses abonnés. Marc Aoun a en tout cas assuré à L’Orient-Le Jour hier que la grève continuerait jusqu’à l’obtention des droits réclamés pour les employés de ces deux opérateurs.

Ce n’est pas la première fois que les employés d’Alfa et de Touch lancent une grève, menée par leur syndicat, dans un contexte de grave crise économique et financière au Liban. En septembre, ils avaient déjà posé un ultimatum au ministre sortant des Télécoms pour une augmentation salariale, avant d’y mettre fin après qu’un accord fut scellé et dont les détails n’avaient pas été fournis à la presse. En parallèle à cette même période, les employés de l’opérateur public de téléphonie fixe Ogero avaient eux aussi décrété une grève ouverte qui avait duré plus de deux semaines pour réclamer une majoration des salaires et de meilleures conditions de travail. Cette grève avait pris fin après que l’ancien président de la République Michel Aoun a signé deux décrets relatifs aux droits du personnel des télécommunications.

La grève actuelle intervient également deux jours avant la tenue d’une session parlementaire qui devrait trancher sur la question de la formation d’une commission parlementaire d’enquête consacrée au ministère des Télécoms. Les débats se baseront sur l’audit des comptes du ministère effectué par la Cour des comptes, ainsi que sur les résultats d’une enquête du procureur financier Ali Ibrahim datant de 2019 sur des affaires de dilapidation et de détournement de fonds publics au sein du ministère des Télécoms et des poursuites que ce juge avait alors engagées contre trois anciens ministres –

Nicolas Sehnaoui (Courant patriotique libre, 2011-2014), Boutros Harb (indépendant, proche du 14 Mars, 2014-2016) et Jamal Jarrah (courant du Futur, 2016-2018).

Les employés des opérateurs de téléphonie mobile au Liban, Alfa et Touch, ont entamé hier une grève ouverte jusqu’à ce que leurs conditions de travail soient améliorées, après l’échec des négociations avec le ministre sortant des Télécoms, Johnny Corm. « Nous ne sommes pas adeptes du blocage, mais les promesses et les engagements des responsables n’ont pas...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut