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Sport - Mondial / Groupe G

Et à la fin, c’est toujours l’Allemagne qui sort

Longtemps abonnée aux succès, la Mannschaft vient de concéder sa seconde élimination de rang en phase de poules d’une Coupe du monde, malgré sa victoire (4-2) contre le Costa Rica.

Et à la fin, c’est toujours l’Allemagne qui sort

La déception des joueurs allemands éliminés du Mondial 2022 à la fin de la rencontre contre le Costa Rica sur la pelouse du stade al-Bayt, dans la ville d’al-Khor, au nord de Doha. Ina Fassbender/AFP

Outre-Rhin, les tournois se suivent et se ressemblent. Vainqueurs 4-2 du Costa Rica, les Allemands pensaient avoir rempli leur part du marché pour accéder au tour suivant. Mais c’était compter sans le nouvel exploit du Japon, tombeur surprise de l’Espagne (2-1), faisant grimper les Samouraïs à la première place du groupe avec 6 points au compteur. Soit deux de plus que l’Espagne et donc que l’Allemagne, éjectée de la deuxième place qualificative à la différence de buts.

L’époque où leur réussite incessante inspirait fatalement leurs adversaires semble bien lointaine. Le célèbre adage de Gary Lineker, ancien buteur de la sélection anglaise, prononcé dans la foulée d’une énième défaite contre la RFA en demi-finale du Mondial 1990 : « Le football est un sport qui se joue à onze contre onze, et, à la fin, c’est toujours l’Allemagne qui gagne » semble définitivement passé de mode.

Bis repetita

Bien loin de cette culture de la gagne ayant forgé sa légende et ses quatre titres de championne du monde (1954, 1974, 1990 et 2014), la Mannschaft sort encore une fois par la petite porte d’une compétition majeure. Vaincue justement par l’Angleterre, il y a un an et demi, en huitièmes de finale de l’Euro 2021, elle connaît surtout la même déconvenue qu’il y a quatre ans en Russie, éliminée prématurément avant d’avoir eu le temps de voir la couleur des phases finales.

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Cette nouvelle élimination de l’Allemagne est encore plus retentissante que celle de la Belgique quelques heures plus tôt, tenue en échec par la Croatie (0-0) et également évincée du groupe F, dont les Diables rouges ne terminent qu’à la troisième place.

Cela n’a été que le hors-d’œuvre. La Mannschaft n’avait plus son destin en main depuis sa défaite inaugurale contre le Japon (2-1). Et de fait, la victoire inattendue du même Japon contre l’Espagne, obtenue sur le même score avec un second but litigieux, l’a éliminée. L’Espagne, elle, s’en sort, mais « ça ne peut plus se reproduire parce que, sinon, tu rentres à la maison », a mis en garde l’attaquant Alvaro Morata.

Pour l’Allemagne, moins de deux ans avant son Euro, cette seconde élimination consécutive dès les phases de poules d’un Mondial est une « catastrophe absolue » qui « fait incroyablement mal », a reconnu l’attaquant Thomas Müller au terme d’une rencontre dirigée par l’arbitre française Stéphanie Frappart, première femme à diriger un match de Coupe du monde masculine.

Le mur écroulé

Symbole de ce naufrage, la performance de Manuel Neuer, qui n’est plus « le mur », auteur même d’un contre son camp sur le second but costaricain. Le dernier rempart de la Mannschaft était cependant devenu au coup d’envoi le gardien de but le plus capé de l’histoire de la Coupe du monde, avec désormais 19 matchs à son compteur, un de mieux que son lointain devancier Sepp Maier et le Brésilien Claudio Taffarel. Mais, à 36 ans, ce sera aussi à coup sûr le dernier pour Neuer, qui fut le gardien emblématique des champions du monde 2014...

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Tandis qu’Allemands et Belges font déjà leurs valises, le Maroc et le Japon s’apprêtent au contraire à poursuivre leur épopée. Vainqueur jeudi du Canada (2-1), après avoir accroché les Croates (0-0) puis battu les Belges (2-0), le Maroc s’est offert le droit de disputer le second huitième de finale de son histoire, 36 ans après le premier, en 1986 au Mexique, où les Lions de l’Atlas avaient justement été évincés par l’ancêtre de la Nationalmannschaft actuelle, la RFA.

Pour le Japon, ce sera le quatrième. Et pas le moins notable, puisqu’il a fait chuter deux géants du ballon rond : l’Espagne et l’Allemagne. Hajime Moriyasu, l’entraîneur des Samouraïs, prévient qu’il ne compte pas s’arrêter là : « On a encore beaucoup de choses à prouver, mais l’Asie et le Japon sont capables de gagner sur la scène internationale. »

Même joie et même fierté dans le camp du Maroc, un autre outsider : « Cela n’a pas été facile, mais quand on a la possibilité d’écrire l’histoire, on s’en souvient toute sa vie », s’est réjoui le sélectionneur Walid Regragui.

Si Hansi Flick a affirmé son intention de rester en poste, le sélectionneur de la Belgique Roberto Martinez a annoncé qu’il quittait ses fonctions. « Je dis au revoir à l’équipe nationale, et plein d’émotion comme vous pouvez l’imaginer », a déclaré l’Espagnol, qui avait pris en main les Diables rouges en 2016.

Sifflet historique

Le match de l’élimination de l’Allemagne restera aussi comme le premier de l’histoire de la Coupe du monde masculine arbitré par une femme, la Française Stéphanie Frappart, qui a parfaitement maîtrisé la partie, même quand elle a eu des soucis apparents avec son écouteur la reliant à la salle d’arbitrage vidéo.

C’est un aboutissement logique pour cette arbitre de 38 ans, passée de la Ligue 2 à la Ligue 1, de la Supercoupe d’Europe à la Ligue des champions et qui poursuit sa trajectoire de pionnière... Un signal loin d’être anodin également dans un pays, le Qatar, régulièrement critiqué sur la question des droits humains, notamment les droits des femmes ou des minorités LGBT+.

« C’est aussi un signe fort de la FIFA et des instances de faire arbitrer des femmes dans ce pays-là, disait Stéphanie Frappart en septembre. Je ne suis pas porte-parole féministe, mais si cela peut faire avancer des choses... »

G.B. avec AFP

Outre-Rhin, les tournois se suivent et se ressemblent. Vainqueurs 4-2 du Costa Rica, les Allemands pensaient avoir rempli leur part du marché pour accéder au tour suivant. Mais c’était compter sans le nouvel exploit du Japon, tombeur surprise de l’Espagne (2-1), faisant grimper les Samouraïs à la première place du groupe avec 6 points au compteur. Soit deux de plus que l’Espagne et...

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