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Selon Paris, l'avocat franco-palestinien Salah Hamouri doit pouvoir rester à Jérusalem


L'avocat franco-palestinien Salah Hamouri lors d'une interview avec l'AFP, à Ramallah, le 1er octobre 2020. Photo d'archives ABBAS MOMANI / AFP

La France a fait part jeudi de son désaccord avec la décision d'Israël d'expulser l'avocat franco-palestinien Salah Hamouri, détenu sans accusation formelle, estimant que celui-ci devait "pouvoir mener une vie normale à Jérusalem".

M. Hamouri est né à Jérusalem et il y réside, a fait valoir le ministère français des Affaires étrangères alors que le ministère israélien de l'Intérieur a annoncé que l'avocat sortirait de sa détention administrative vendredi afin d'être "rapidement" expulsé vers la France. "Son épouse et ses enfants doivent pouvoir s'y rendre pour le retrouver", a également estimé le ministère français.

"La France suit la situation (...) de très près et au plus haut niveau", a-t-il également assuré, rappelant que le président Emmanuel Macron avait abordé son cas lors d'un entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien Yaïr Lapid.  Interrogé par l'AFP sur la possibilité de retarder voire annuler l'expulsion, le Quai d'Orsay n'était pas en mesure jeudi de répondre immédiatement. 

De son côté, le ministère israélien de l'intérieur martèle que l'avocat franco-palestinien est "un terroriste" du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP). Cette organisation est considérée comme "terroriste" par l'Etat hébreu et l'Union européenne. "Depuis son plus jeune âge, (Salah) Hamouri soutient des actes terroristes et a profité de son permis de résidence en Israël pour ces actes", affirme-t-il. "Dans le cadre de ses activités, il a été arrêté et emprisonné à plusieurs reprises pour des questions sécuritaires, il a agi pour financer des activités (terroristes présumées, ndlr) et recruter des personnes (pour commettre des attentats présumés, ndlr) et a même projeté d'attenter à la vie du rabbin Ovadia Yosef", poursuit-il.

La ministre de l'Intérieur, Ayelet Shaked, a ajouté qu'il n'était "pas possible que des terroristes comme (Salah) Hamouri puissent bénéficier d'un statut en Israël", se félicitant de l'annulation de son permis de résident et de son expulsion imminente. Les défenseurs de M. Hamouri dénoncent pour leur part depuis des mois une détention arbitraire. En mars, il avait été condamné à trois mois de détention administrative, une mesure controversée permettant à Israël d'incarcérer des suspects sans accusation formelle.  Sa détention avait été prolongée une première fois en juin, puis à nouveau en septembre, par la justice militaire israélienne. 

"Désespérant"

L'avocat, lui, nie appartenir au FPLP. Ses avocats "ont été notifiés à l'oral qu'il serait expulsé dimanche. C'est désespérant, ahurissant", avait réagi mercredi son épouse, Elsa Lefort, auprès de l'AFP. Né à Jérusalem-Est, la partie de la Ville sainte annexée et occupée par l'Etat hébreu, Salah Hamouri ne dispose pas de la nationalité israélienne mais d'un simple permis de résidence, révoqué l'an dernier par les autorités israéliennes. 

M. Hamouri avait été emprisonné en Israël entre 2005 et 2011 pour participation à la tentative d'assassinat d'Ovadia Yossef, ancien grand rabbin d'Israël et fondateur du parti ultra-orthodoxe Shass.  Il avait été libéré en 2011, peu avant le terme de sa peine, dans le cadre d'un échange de prisonniers ayant permis la libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit.

Mercredi, sa famille avait évoqué une expulsion dimanche, date qui n'a pas été confirmée par Paris. "Au regard du droit international, faire une expulsion forcée relève du crime de guerre", a affirmé la femme de M. Hamouri. "Ca pourrait avoir des conséquences au niveau de la justice internationale, même si Israël est rarement inquiétée".  Elle a par ailleurs déploré avoir été informée de l'expulsion imminente de son mari par les avocats, et non par le biais du ministère des Affaires étrangères. "Israël décide de choses mais n'en réfère pas à la France. La diplomatie française est vraiment à l'ouest", a-t-elle fustigé.


La France a fait part jeudi de son désaccord avec la décision d'Israël d'expulser l'avocat franco-palestinien Salah Hamouri, détenu sans accusation formelle, estimant que celui-ci devait "pouvoir mener une vie normale à Jérusalem".

M. Hamouri est né à Jérusalem et il y réside, a fait valoir le ministère français des Affaires étrangères...