Les habitants de la localité de Aktanit, dans le sud du Liban, ont réclamé dimanche l'expulsion des réfugiés syriens résidant dans le village après le meurtre d'un jeune garçon qui aurait été commis par deux Syriens, rapporte notre correspondant dans la région, Mountasser Abdallah.
Samedi, l'armée libanaise avant annoncé l'arrestation d'un suspect syrien, identifié par les initiales A.A., et son complice H.A., également syrien, en relation avec le meurtre d'Elie Michel Matta, 17 ans, à Aktanit son village natal dans la région de Saïda. Selon un médecin légiste, la victime a été poignardée une trentaine de fois à son domicile, puis jetée du toit.
Suite à cette arrestation, les habitants de Aktanit ont exigé le départ des réfugiés syriens résidant dans le village, selon notre correspondant. Par ailleurs, l'ancien député Emile Rahmé a condamné dimanche le meurtre du jeune garçon qu'il a qualifié de "crime brutal qui a tué un citoyen innocent et pacifique". L'ancien ministre Wadih el-Khazen a, lui, appelé à "installer des potences pour dissuader la vague terroriste" au Liban, selon des propos rapportés par l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle).
La présence d'environ 1,5 million de réfugiés syriens qui ont fui la guerre civile dans leur pays est de plus en plus perçue comme un fardeau au Liban, comme en témoignent la rhétorique du gouvernement au cours des derniers mois et ses efforts accrus pour faire rapatrier les Syriens, malgré les rapports de nombreuses organisations témoignant que, pour de nombreux Syriens, un tel retour reste dangereux.
De nombreuses municipalités libanaises pratiquent des mesures discriminatoires à l'encontre des résidents syriens dans leurs communautés, et plusieurs incidents graves ont illustré l'ampleur de la rhétorique antisyrienne. Le 25 juillet dernier, le fils d'un propriétaire de générateur à Mansouriyé, dans le Mont-Liban, aurait tiré sur plusieurs Syriens après les avoir accusés de se connecter illégalement à son réseau électrique. En novembre 2020, quelque 270 familles de réfugiés syriens avaient été chassées de Bécharré, dans le Nord, après une altercation impliquant un travailleur syrien accusé d'avoir tué un résident local. Et le mois suivant, en décembre 2020, de jeunes Libanais avaient mis le feu à un camp informel près de Bhanine, également dans le nord du Liban, à la suite d'une altercation entre l'un des leurs et des travailleurs syriens. Selon le Haut-commissariat des réfugiés (HCR), plus de 370 Syriens avaient alors été contraints de quitter leurs tentes ravagées par le feu.
Samedi, l'armée libanaise avant annoncé l'arrestation d'un suspect syrien, identifié par les...
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