Les démocrates conservent le contrôle du Sénat

Le parti bleu a remporté samedi soir le siège qui lui manquait pour atteindre les 50 sièges et conserver ainsi le contrôle du Sénat après les élections de mi-mandat qui se sont tenues mardi dernier. Après quatre jours de dépouillement et d’incertitude, les médias américains ont déclaré la victoire de la sénatrice démocrate Catherine Cortez Masto dans l’État-clé du Nevada. La sortante a battu de justesse Adam Laxalt, un candidat soutenu par l’ex-président Donald Trump, selon des chaînes de télévision américaines. Une confirmation décisive pour la suite de la présidence de Joe Biden et un échec cuisant pour son prédécesseur Donald Trump. « Je me sens bien et j’attends avec impatience les deux prochaines années », a réagi le président américain depuis Phnom Penh en marge d’un sommet asiatique.

Cinquante sièges suffisent pour garder la main sur le Sénat américain qui en compte cent. En vertu de la Constitution, la vice-présidente Kamala Harris a en effet le pouvoir de départager les sénateurs. Par ailleurs, les démocrates pourraient encore gagner un siège dans l’État de Géorgie, où un second tour sera organisé le 6 décembre faute de majorité obtenue par l’un des deux principaux candidats. Le chef de la majorité démocrate sortante au Sénat, Chuck Schumer, a réagi quelques minutes seulement après l’annonce des résultats, en tweetant qu’ils étaient une « manifestation » des accomplissements des démocrates. Selon lui, cela signifie que les Américains ont « judicieusement rejeté la direction antidémocratique, autoritaire, méchante et source de division que les républicains MAGA voulaient donner à notre pays », en référence au mouvement Make America Great Again de l’ancien président républicain.

Portés par une forte inflation, les républicains ont pourtant longtemps cru avoir un boulevard devant eux pour reprendre les deux Chambres lors de ce scrutin traditionnellement difficile pour le parti au pouvoir. Avec déjà 211 sièges acquis sur les 218 nécessaires pour obtenir une majorité, le Grand Old Party semble en mesure de redevenir majoritaire à la Chambre des représentants, lui permettant de lancer de nombreuses enquêtes parlementaires sur l’administration de Joe Biden, ou ses proches. Sans le Sénat, les républicains ne pourront néanmoins pas adopter de lois contraires aux objectifs de l’administration Biden, notamment sur l’avortement ou le climat, ni bloquer ses nominations de juges, ambassadeurs et responsables gouvernementaux. Hier, la chef des démocrates au Congrès, Nancy Pelosi, a pourtant déclaré garder l’espoir que son parti conserve le contrôle de la Chambre basse. « Nous pensons toujours que nous avons une chance de gagner », a déclaré la démocrate sur la chaîne CNN, alors qu’une vingtaine de scrutins doivent encore donner leur verdict.

La fin des illusions républicaines pour le Sénat représente un revers pour Donald Trump, qui devrait annoncer mardi qu’il sera candidat à l’élection présidentielle, sa troisième tentative. Déjà, vendredi, les démocrates l’avaient emporté en Arizona, où le sortant Mark Kelly avait battu le républicain Blake Masters, qui avait reçu le soutien appuyé de l’ex-chef d’État, et qui n’a toujours pas reconnu sa défaite. Piqué par ce revers, qui s’ajoute à d’autres échecs de ses poulains, le milliardaire républicain a de nouveau crié à la « fraude électorale » refusant d’admettre le verdict des urnes, comme il le fait depuis sa défaite à la présidentielle de 2020. Même si son influence sur le parti républicain reste indéniable, il sort de fait fragilisé des élections de mi-mandat et semble vouloir agir vite pour couper l’herbe sous le pied de ses rivaux, notamment le gouverneur Ron DeSantis réélu triomphalement en Floride.

Source : AFP