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Grève : métro très perturbé à Paris mais pas de cohue

Grève : métro très perturbé à Paris mais pas de cohue

Une rame de métro à l'arrêt dans une station de Paris. Photo d'illustration AFP / MARTIN BUREAU

Peu de métros circulaient jeudi matin à Paris en raison d'une grève à l'appel de l'ensemble des syndicats pour des hausses de salaire, dans un contexte de contestation grandissante sur le continent européen, durement frappé par l'envolée des prix de l'énergie depuis la guerre en Ukraine.

Les rames du métro parisien qui circulaient jeudi étaient peu remplies, beaucoup de salariés ayant opté pour le télétravail ou une journée de congé avant un week-end de trois jours en raison du pont du 11 Novembre. "C'est mieux que d'habitude!", se réjouissait même une femme sur la ligne 6. Seules les lignes entièrement automatisées 1 et 14 devaient rouler normalement, mais avec un "risque de saturation", selon la régie des transports parisiens RATP.

Cinq lignes sont entièrement fermées (2, 8, 10, 11 et 12), les autres ne roulant qu'aux heures de pointe, avec un service fortement dégradé. La situation n'est pas meilleure sur les trains de banlieue (RER), avec entre un train sur trois et un sur deux en circulation selon les lignes. D'autres secteurs comme les chemins de fer, invités à cesser le travail par un seul syndicat, devraient connaître une mobilisation plus modeste.

A la SNCF par exemple, le mouvement soutenu par la seule CGT-Cheminots est bien moins suivi, avec un trafic normal sur les TGV et légèrement perturbé sur les Intercités. Sur les lignes régionales TER, neuf trains sur dix circulent en moyenne. L'ensemble des syndicats (CGT, FO, Unsa, Solidaires) de la RATP ont appelé de longue date à la mobilisation pour demander des hausses de salaire et une amélioration des conditions de travail. La RATP, comme les autres entreprises du secteur des transports, souffre d'un sous-effectif chronique à cause de difficultés de recrutement et subit une explosion de l'absentéisme, notamment sur son réseau de bus.

Manifestation 

Une centaine de salariés de la RATP se sont rassemblés devant le siège de l'entreprise jeudi, jour de grève massive dans les transports parisiens, afin de demander des hausses de salaires, une amélioration des conditions de travail et des recrutements. "Un conducteur de métro travaille quatre week-ends sur six, il subit la pollution qui est deux à trois fois plus élevée en sous-sol qu'à l'extérieur, on travaille en décalé, tôt le matin, et on vit moins longtemps en bonne santé que le Français moyen", énumère Bastien Berthier, secrétaire du pôle traction FO-RATP qui représente 72% des conducteurs de métro.

Une augmentation générale des salaires afin de faire face à l'inflation constitue la revendication numéro un, souligne-t-il auprès de l'AFP. Même demande du côté de la CGT-RATP, qui réclame une hausse générale de 300 euros brut par mois. "Aujourd'hui c'est un gros coup de semonce", prévient Bertrand Hammache, le secrétaire général du syndicat. "On espère qu'ils vont l'entendre".

Les syndicats devaient être reçus dans la foulée par la direction mais nourrissaient peu d'espoir d'être entendus. La RATP attend en effet la prise de fonction officielle de son futur patron, l'ancien Premier ministre Jean Castex, dont la nomination a été validée par le Parlement mercredi et officialisée au Journal officiel jeudi. M. Castex a d'ailleurs indiqué qu'il ferait des ressources humaines sa priorité, alors que la RATP peine à faire circuler correctement bus et métros faute de conducteurs. Il a promis d'ouvrir des négociations sur les salaires dès le mois de décembre.

La précédente journée à l'appel de la seule CGT, le 27 octobre, en pleines vacances scolaires, avait peu mobilisé: la police avait recensé 14.000 manifestants en province et 1.360 à Paris. La CGT n'avait pas donné de chiffre. Les autorités parient sur 40 à 50.000 manifestants au niveau national, et "moins de 5.000 à Paris" dans l'après-midi.

La baisse du pouvoir d'achat sur fond d'inflation galopante nourrit la contestation à travers l'Europe, avec des grèves nationales organisées mercredi en Belgique et en Grèce ainsi que l'annonce d'un mobilisation inédite des infirmières au Royaume-Uni dans les semaines à venir. Une grève dans les raffineries françaises en octobre avait fortement perturbé pendant plusieurs semaines la distribution de carburant dans tout le pays.

Peu de métros circulaient jeudi matin à Paris en raison d'une grève à l'appel de l'ensemble des syndicats pour des hausses de salaire, dans un contexte de contestation grandissante sur le continent européen, durement frappé par l'envolée des prix de l'énergie depuis la guerre en Ukraine.
Les rames du métro parisien qui circulaient jeudi étaient peu remplies, beaucoup de salariés ayant...