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Sport - Football

Chez les Bleus, le désert du milieu

Déjà orpheline de N’Golo Kanté, l’équipe de France devra également se passer de l’autre pièce maîtresse de son entre-jeu, Paul Pogba, touché à une cuisse et officiellement forfait pour le Mondial au Qatar.

Chez les Bleus, le désert du milieu

Paul Pogba sous le maillot de Manchester United. Miguel Medina/AFP

Les espoirs étaient déjà très maigres, mais la dernière lueur s’est éteinte. Jusqu’au bout, le pilier du titre des Bleus en 2018 aura tenté de remporter la course contre la montre qu’il s’était lancée pour retrouver son intégrité physique avant le 22 novembre (date de l’entrée en lice de l’équipe de France au Qatar, contre l’Australie). Quitte à accélérer sa rééducation après une opération du genou droit début septembre, Pogba était de retour sur les pelouses de l’entraînement collectif ces derniers jours avec son club de la Juventus Turin.

Mais à 29 ans, la rechute était quasi inévitable. Dimanche, une nouvelle lésion à la cuisse est venue s’ajouter aux innombrables pépins physiques qu’a connus l’ancien Mancunien ces dernières années. Cette fois, les délais ne laissaient plus la moindre chance d’être rétabli pour le début de la compétition.

Deschamps, entre déception et soulagement

Son forfait a été officialisé ce lundi, après des derniers examens médicaux passés à Turin, via un communiqué publié par son avocate et agente Rafaela Pimenta : « Paul Pogba aura encore besoin de rééducation après son opération. Pour cette raison, Paul ne pourra pas rejoindre l’équipe de France au Qatar », a-t-elle indiqué.

« Si les vœux pieux pouvaient changer les choses, Paul aurait joué demain. Mais ce qui change les choses, c’est le travail, la résilience et la discipline, qui sont actuellement les seules choses présentes dans son esprit dans ces moments difficiles », poursuit-elle dans son communiqué.

Ce verdict, « très difficile à encaisser » pour le natif de Seine-et-Marne, met un terme à un long feuilleton que la sombre histoire de tentative d’extorsion dans laquelle est mêlé son frère aîné, Matthias, n’avait fait qu’alimenter.

Si l’on ne doute de sa déception, Didier Deschamps est au moins fixé : l’ère du tandem Kanté-Pogba en équipe de France est définitivement révolue. Le sélectionneur des Bleus doit désormais trouver la meilleure formule pour retrouver, ne serait-ce qu’en partie, ce subtil alliage d’assise défensive et de créativité dans les phases offensives que lui offrait une telle association sur laquelle il s’était appuyé pour bâtir son succès en Russie.

Conscient de la nécessité de régénérer un effectif de champion du monde (et ainsi éviter de connaître le même sort que l’Italie en 2010, l’Espagne en 2014 et l’Allemagne en 2018, toutes éliminées dès la phase de poules dans la foulée de leurs sacres respectifs), « DD » s’était déjà rendu à l’évidence en injectant lors des derniers rassemblements une bonne dose de jouvence dans son entre-jeu.

Un retour de dernière minute de « la Pioche » dans la délégation française aurait de toute façon était contraire à la doctrine du technicien tricolore sur la gestion des blessés lors des grandes compétitions. Catégorique sur son refus de cocher dans sa future liste (qu’il dévoilera le 9 novembre sur TF1) des noms de joueurs « qui ne sont pas aptes et valides », on voit mal comment ce dernier aurait pu se résoudre à intégrer un élément (aussi important soit-il) qui n’a plus disputé le moindre match officiel depuis le mois d’avril.

Vers un duo Rabiot-Tchouaméni ?

Pour les Bleus, l’absence de Pogba (91 sélections) n’en demeure pas moins un énième coup dur dans leur quête de défense de leur titre mondial. Les champions en titre perdent l’un de leurs leaders techniques et collectifs, jamais le dernier pour remobiliser les troupes et prendre la parole dans le vestiaire.

Connu pour sa capacité à se sublimer lors des tournois majeurs, il était surtout devenu, depuis près d’une décennie, l’un des principaux hommes de confiance de Deschamps, qui lui a donné sa chance dès le mois de mars 2013, date de sa première apparition en Bleu.

Face à cette hécatombe, les successeurs se bousculent au portillon pour récupérer une place de titulaire dans le onze de départ qui sera aligné pendant la compétition. Parmi les nombreux prétendants, deux profils semblent tirer leur épingle du jeu : le néo-Madrilène Aurélien Tchouaméni et le coéquipier de Pogba à la Juve Adrien Rabiot font naturellement figure de favoris pour récupérer le flambeau, tant par leur complémentarité que pour leur niveau affiché en club cette saison.

Mais les jeux restent grands ouverts, place pour les remplaçants. Entre Youssouf Fofana, très convaincant lors de ses deux premières apparitions en septembre, Mattéo Guendouzi et Eduardo Camavinga, qui pourrait bénéficier du forfait de Boubacar Kamara pour s’inviter parmi les 23.

Mais le chantier de Deschamps ne se limite pas au milieu de terrain. Minée par les blessures, l’arrière-garde tricolore attend encore avec fébrilité des nouvelles de Raphaël Varane, taulier de la défense qui ne rejouera pas avant le Mondial, de Jules Koundé ou encore de Lucas Hernandez. Trois incertitudes de plus qui ne seraient pas de trop pour pallier la fébrilité défensive affichée lors de la dernière sortie des Bleus face au Danemark (défaite 2-0 le 25 septembre dernier).

Pas de quoi aborder sereinement le tournoi qatari. Mais ça, les doubles champions du Monde en ont l’habitude. En amont de leurs deux parcours victorieux, les Bleus de 1998 et de 2018 étaient, eux aussi, loin d’être sûrs de leur force.

Les espoirs étaient déjà très maigres, mais la dernière lueur s’est éteinte. Jusqu’au bout, le pilier du titre des Bleus en 2018 aura tenté de remporter la course contre la montre qu’il s’était lancée pour retrouver son intégrité physique avant le 22 novembre (date de l’entrée en lice de l’équipe de France au Qatar, contre l’Australie). Quitte à accélérer sa...

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