Rechercher
Rechercher

Politique - Diplomatie

Le Liban approuve l'accord sur la délimitation de la frontière maritime avec Israël

"Le Liban est devenu un État pétrolier. Ce qui était un rêve hier est aujourd'hui une réalité", affirme Michel Aoun.

Le président libanais Michel Aoun lors de son allocution télévisée, le 13 octobre 2022. Photo Dalati et Nohra

Le président libanais Michel Aoun a annoncé jeudi l'approbation par le Liban de la version finale de l'accord sur la frontière maritime avec Israël, qualifiant celui-ci "d'exploit historique" et affirmant même que le pays du Cèdre "est devenu un État pétrolier". Une annonce qui intervient deux jours après que les autorités de Tel-Aviv ont annoncé avoir conclu un accord "historique" avec leur voisin du Nord pour délimiter leur frontière maritime et lever des obstacles-clés à l’exploitation de gisements gaziers en Méditerranée orientale, après d'intenses négociations indirectes sous l'égide des États-Unis.

Le chef de l'État libanais a également jugé dans un discours prononcé jeudi soir du palais de Baabda que "la prochaine étape doit consister en des pourparlers avec la Syrie pour résoudre la question de la zone "litigieuse" entre les deux pays. Damas avait déjà signé un contrat avec la compagnie russe Kapital pour l’exploration et l’exploitation du bloc syrien numéro 1, qui déborde sur une partie de la Zone économique exclusive (ZEE) du Liban.

"Exploit historique"

"J'annonce que le Liban approuve officiellement la version finale préparée par le médiateur américain sur la démarcation de la frontière maritime sud, et l'attente de la signature des textes nécessaires par les États-Unis et Israël selon les termes de l'accord", a déclaré Michel Aoun.

"J'espère que cela constitue un début prometteur, une pierre de fondation pour le redressement économique dont le Liban a besoin", a affirmé le chef de l'État, souhaitant que l'accord puisse ouvrir la voie à la "sécurité, la stabilité et la prospérité" du pays, qui traverse depuis 2019 la pire crise économique de son histoire moderne. "Le Liban est en droit de considérer que cet accord est un exploit historique car nous obtenons 860 km2 sans céder un seul kilomètre, ainsi que le champ de Cana, sans contrepartie", a poursuivi M. Aoun.

Éclairage

Frontière maritime : ces deux points litigieux que le Liban a avalisés

Dans ses derniers amendements apportés à l'accord final, Beyrouth refusait de reconnaître la " ligne des bouées", alors qu’Israël exigeait que l’accord tienne compte de cette ligne, qui relève à ses yeux d’une importance stratégique. La "ligne des bouées" – qui avait été mise en place par Israël après son retrait du Liban-Sud en 2000 – s’étend sur 6 kilomètres avant de rejoindre la ligne 23 revendiquée par le Liban.

"Un rêve devenu réalité"

"Malgré les obstacles intérieurs et les pressions extérieures pour nous empêcher de profiter de nos ressources, le Liban est devenu un État pétrolier. Ce qui était un rêve hier est aujourd'hui une réalité", a lancé Michel Aoun. Le président et son camp veulent clairement finaliser l’accord avant la fin du mandat de M. Aoun le 31 octobre, ce qui marquerait selon eux une victoire importante pour le pays. Le Premier ministre israélien Yaïr Lapid souhaite pour sa part que celui-ci soit entériné avant les élections législatives en Israël, le 1er novembre. Sa conclusion finale dépend néanmoins encore de facteurs politiques et juridiques des deux côtés de la frontière.

Le chef de l'État en a profité pour remercier les États-Unis, son président Joe Biden qui l'a récemment félicité de cet accord, ainsi que la France, qui a contribué à la réussite des négociations. "Cet accord répond aux demandes libanaises et préserve tous ses droits. Je remercie tout le monde pour ce succès", a déclaré Michel Aoun. "Il n'y a pas de divergences essentielles ni de normalisation" des relations avec Israël, a-t-il ajouté.

Merci... Gebran Bassil

L'aboutissement à un accord sur la démarcation de la frontière maritime "n'est pas le travail d'un instant, mais le fruit d'un long processus débuté en 2010", a souligné le chef de l'État. "Au moment où Gebran Bassil était ministre de l'Énergie et de l'Eau, il a préparé le projet de loi sur le pétrole offshore, approuvé par le Parlement", a poursuivi le président en citant son gendre, chef du Courant patriotique libre (CPL). Le président a ensuite retracé l'historique des avancées de l'accord depuis cette date.

Dans son discours, le chef de l’État n'est pas entré dans les détails du suivi de l'accord au Liban avant sa signature à Naqoura, alors que cette procédure d'approbation du texte de l'accord fait polémique dans le pays. Certains estiment qu'il doit être approuvé par le Parlement tandis que pour d'autres, il s'agit uniquement de modifier le décret de 2011 précisant les frontières du pays, ce qui ne nécessite que la signature du président de la République, du Premier ministre et des ministres des Travaux publics et de la Défense. Lors de son allocution de jeudi, le président n'a pas évoqué la procédure d'adoption du texte au Liban.

Analyse

Pourquoi le Hezbollah a donné son feu vert à un accord avec Israël

Le président du Parlement libanais Nabih Berry a demandé au secrétariat général de la Chambre d'"envoyer une copie de l'accord sur le tracé de la frontière maritime sud à tous les députés pour consultation, après adoption du texte par le gouvernement". Certains députés avaient réclamé que cet accord soit étudié et voté par la Chambre.

Avant cette annonce officielle, le chef de l'État avait contacté en début d'après-midi M. Berry, ainsi que le Premier ministre sortant Nagib Mikati afin de s'entretenir avec eux du dossier de la résolution du litige "à la lumière de la version définitive envoyée par le médiateur américain Amos Hochstein", selon un tweet de la présidence.

Le président libanais Michel Aoun a annoncé jeudi l'approbation par le Liban de la version finale de l'accord sur la frontière maritime avec Israël, qualifiant celui-ci "d'exploit historique" et affirmant même que le pays du Cèdre "est devenu un État pétrolier". Une annonce qui intervient deux jours après que les autorités de Tel-Aviv ont annoncé avoir conclu un accord "historique"...

commentaires (1)

Juste pour rappel! Le traite de aix de Mai 1983, accordait au Liban bien plus que ce qu'il a obtenu aujourd'hui! Ya pas vraiment besoin de claironner.....

IMB a SPO

20 h 31, le 13 octobre 2022

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Juste pour rappel! Le traite de aix de Mai 1983, accordait au Liban bien plus que ce qu'il a obtenu aujourd'hui! Ya pas vraiment besoin de claironner.....

    IMB a SPO

    20 h 31, le 13 octobre 2022

Retour en haut