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Nouvelles frappes russes contre l'Ukraine, le G7 promet de "demander des comptes" à Poutine


Nouvelles frappes russes contre l'Ukraine, le G7 promet de

Des soldats russes s'entraînent dans la région de Donetsk, région de l'Ukraine contrôlée par la Russie, le 10 octobre 2022. Photo REUTERS/Alexander Ermochenko

La Russie a revendiqué mardi de nouvelles frappes "massives" sur les infrastructures ukrainiennes, pour lesquelles le G7, réuni en urgence, a promis de "demander des comptes" au président russe Vladimir Poutine.

Lundi déjà, des bombardements russes d'une ampleur inégalée depuis des mois avaient touché Kiev (pour la première fois depuis le 26 juin) et d'autres villes d'Ukraine, faisant au moins 19 morts et 105 blessés et suscitant un tollé international.

Mardi, la Russie, qui a essuyé de nombreux revers militaires récemment, a poursuivi ses tirs, de moindre ampleur, frappant notamment très loin du front les installations énergétiques de l'Ouest ukrainien. En réunion virtuelle avec le G7, le président ukrainien Volodymyr Zelensky lui a demandé de l'aider à créer un "bouclier aérien" au-dessus de l'Ukraine, prévenant que "le dirigeant russe, qui est en fin de règne, a encore les moyens d'une escalade", selon le texte en anglais de son discours diffusé par la présidence ukrainienne.

Déplorant dans un communiqué "la stratégie russe d'escalade délibérée" et sa "rhétorique nucléaire irresponsable", le G7 a condamné "de la façon la plus véhémente possible" ces "attaques aveugles contre des populations civiles innocentes" qui sont "un crime de guerre", promettant de "demander des comptes au président Vladimir Poutine".

Avertissement au Bélarus

Le G7 a également prévenu le Bélarus que la création d'une force militaire commune entre Moscou et Minsk constitue "l'exemple le plus récent de (sa) complicité" avec la Russie dans la guerre contre l'Ukraine. M. Zelensky a réclamé aux sept pays les plus riches une mission d'observation internationale à la frontière entre l'Ukraine et le Bélarus. Mardi, Minsk a assuré que la force commune russo-bélarusse était "purement défensive". Seul allié de Moscou dans cette guerre, sans avoir toutefois envoyé ses troupes en Ukraine, le président bélarusse Alexandre Loukachenko a justifié l'initiative en accusant Kiev de préparer une attaque contre son pays.

En Ukraine, la ville de Zaporijjia (sud), proche du front et pilonnée par les Russes ces dernières semaines, a essuyé mardi, selon les autorités ukrainiennes, une salve de 12 missiles S-300 sur des infrastructures "civiles", faisant un mort.

De nouvelles frappes russes meurtrières ont touché la région de Zaporijjia mardi soir, selon le chef adjoint de l'administration présidentielle Kiril Timochenko. "Les terroristes russes (...) ont bombardé Orikhiv et Stepnoguirsk", faisant sept morts et sept blessés, a-t-il tweeté.

Des bombardements ont aussi causé de "sévères destructions" sur des installations énergétiques dans la région de Dnipro (centre), privant de courant "de nombreux villages", selon le gouverneur régional. Kiev a été épargnée. Mais l'opérateur électrique desservant la capitale, DTEK, a annoncé que, faute de puissance, "dès mardi" des coupures de courant régulières allaient affecter différents quartiers, au moment où l'hiver approche et que les Ukrainiens craignent des pénuries d'eau, de chauffage et d'électricité. Le gouvernement ukrainien a appelé la population à "limiter" sa consommation d'électricité.

Moscou: objectif "atteint"

A Moscou, le ministère de la Défense s'est félicité que ces "frappes massives" contre des "cibles de commandement militaire et du système énergétique de l'Ukraine" aient "atteint leur objectif".

Les bombardements ont été d'une ampleur moindre que lundi, lorsque des dizaines de missiles, roquettes et drones s'étaient abattus sur des infrastructures militaires, énergétiques et de communication ukrainiennes, mais également des sites civils (université, terrain de jeu, parcs, pont piéton à Kiev...)

Des représailles à l'attaque, "terroriste" selon Vladimir Poutine, qui a endommagé samedi le pont reliant la Russie à la Crimée (sud), péninsule annexée par Moscou en 2014. Hautement symbolique et stratégique, ce viaduc routier et ferroviaire sert à l'approvisionnement russe dans le Sud ukrainien où les forces de Kiev mènent une contre-offensive.

L'attaque contre le pont est intervenue après une série de revers militaires russes dans le nord-est, l'est et le sud de l'Ukraine. Signe de ces difficultés, Vladimir Poutine a ordonné la mobilisation de centaines de milliers de réservistes en septembre, provoquant le départ massif de Russes du pays. Les Occidentaux avaient déjà réaffirmé leur soutien à Kiev après la vague de bombardements de lundi, Joe Biden promettant des "systèmes perfectionnés" de défense antiaérienne, tout comme l'Allemagne.

Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, y a vu mardi "un signe de faiblesse, car la Russie est en train de perdre sur le champ de bataille". L'Alliance atlantique a "doublé" sa présence en mer Baltique et mer du Nord à "plus de 30 navires" après le sabotage récent des gazoducs Nord Stream, a ajouté M. Stoltenberg. Le même jour, "au regard de la violence des combats en Ukraine", la France a annoncé l'envoi prochain de blindés d'infanterie et de chars Leclerc et un doublement de ses effectifs militaires en Roumanie, pour y renforcer la mission locale de l'Otan.

78 civils exhumés

Dans l'est de l'Ukraine, dans la région de Donetsk, les autorités ont annoncé mardi avoir exhumé les corps de 78 civils dans deux villes récemment reconquises par les forces ukrainiennes. Le bureau du procureur général d'Ukraine a indiqué que certains corps présentaient des marques de "mort violente", deux étant calcinés, à Sviatorguirsk. A Lyman, quelque 110 tombes ont été dénombrées, desquelles 44 corps ont été exhumés dans l'immédiat, dont ceux "d'un enfant de un an et de toute sa famille".

L'Ukraine a accusé les forces russes de nombreuses exactions, découvrant à l'occasion de retraites russes les tombes de civils tués ou de victimes de torture ou d'exécution sommaire. Moscou dément systématiquement. En Russie, Viatcheslav Gladkov, le gouverneur de la région de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, a accusé mardi Kiev d'avoir mené une frappe sur une installation électrique à Chebekino, à sept kilomètres de la frontière ukrainienne, qui a privé de courant "plus de 2.000 habitants" sans faire de victime.

Péril nucléaire, encore

A Saint-Pétersbourg (nord-ouest), Vladimir Poutine s'est entretenu mardi avec Rafael Grossi, le patron de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), apparemment sans grand résultat.

Le président russe s'est déclaré "ouvert au dialogue" au sujet de la centrale nucléaire de Zaporijjia (sud de l'Ukraine), contrôlée militairement par la Russie depuis mars, tandis que M. Grossi a réitéré son appel à y mettre en place "une zone de protection". "Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour prévenir un accident nucléaire" qui affecterait l'Ukraine et au-delà, a-t-il exhorté dans un communiqué, pointant une situation "de plus en plus dangereuse (...) avec des attaques militaires fréquentes qui menacent la sécurité nucléaire".

Depuis des mois, Russes et Ukrainiens s'accusent de tirer dans la zone et de risquer de provoquer un accident nucléaire.

Le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu a lancé un appel à un cessez-le-feu "dès que possible" entre les belligérants. Une rencontre entre les présidents russe et turc est prévu jeudi au Kazakhstan, en marge d'un sommet régional.

Moscou comme Kiev estiment que la négociation est impossible. 

La Russie a revendiqué mardi de nouvelles frappes "massives" sur les infrastructures ukrainiennes, pour lesquelles le G7, réuni en urgence, a promis de "demander des comptes" au président russe Vladimir Poutine.Lundi déjà, des bombardements russes d'une ampleur inégalée depuis des mois avaient touché Kiev (pour la première fois depuis le 26 juin) et d'autres villes d'Ukraine, faisant au...