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Lifestyle - Coolitude

Le Musée Bata, de la chaussure à la culture

« Une femme avec de jolies chaussures n’est jamais laide », disait Coco Chanel. Cet accessoire, qui servait à protéger les pieds avant de les embellir, méritait bien un musée : le Musée Bata de la chaussure, œuvre de l’illustre chausseur du même nom, s’en est chargé.

Le Musée Bata, de la chaussure à la culture

Une vue de l’une des galeries du musée. Photo tirée du site officiel du musée

Situé à Toronto, le Bata Shoe Museum (BSM) vient d’annoncer l’ouverture, le 19 octobre, de sa nouvelle exposition intitulée « Obsessed ». « Elle raconte comment notre société est devenue obsédée par les chaussures. Cette exposition présente également des chaussures très convoitées, tirées de notre collection, qui illustrent la manière dont l’industrialisation et la société de consommation ont transformé les créateurs de chaussures en célébrités, et les chaussures en objets de collection de grande valeur », indique un communiqué du musée. Ce thème illustre parfaitement l’objectif de ce musée qui célèbre le style, l’évolution et la fonction des chaussures à travers quatre galeries spacieuses. L’une d’elles, baptisée « All About Shoes », expose de façon permanente plus de 4 500 ans d’histoire, allant des chaussures chinoises aux pieds bandés ou des sandales égyptiennes antiques aux sabots, sans oublier des modèles plus glamour. Les autres galeries présentent des expositions temporaires sur des sujets déterminés illustrés par des spécimens sélectionnés parmi les 15 000 que possède le musée.

La « chopine », ancêtre de toutes les extravagances. Photo tirée du site officiel du musée

Le plus important musée du genre en Amérique du Nord

Cette impressionnante installation a pu se faire grâce à Sonja Bata qui a pu constituer l’une des plus belles collections au monde et, ainsi, créer le plus important musée de la chaussure en Amérique du Nord. D’origine suisse et née Wettstein (1926-2018), elle avait épousé Thomas Bata Jr, fils du fondateur de l’entreprise Thomas Bata qui l’avait créée en 1894 à Zlín (aujourd’hui en Tchéquie). Issu d’une famille de cordonniers depuis trois cents ans, Thomas Bata père avait modernisé le métier en s’inspirant notamment du modèle des entreprises automobiles d’Henry Ford, créant à son instar une cité d’habitation pour les ouvriers à proximité des usines de production. Il devient rapidement l’un des premiers producteurs de chaussures et développe son affaire dans toute l’Europe et en Amérique du Nord. C’est dans ce contexte familial que sa belle-fille, Sonja Bata, commence à collectionner les chaussures. En 1979, lorsque sa collection devient trop grande pour être conservée dans sa maison, la famille Bata crée la Fondation Bata. Au fil des ans, la Fondation va financer des travaux sur le terrain, collecter et rechercher des chaussures dans des communautés où les traditions évoluent rapidement, notamment les cultures autochtones d’Amérique du Nord et les groupes circumpolaires au Canada, en Sibérie, en Alaska et au Groenland. C’est pour accueillir tous ces trésors que le Bata Shoe Museum a vu le jour en 1995. Sur son site en ligne, le musée souligne les multiples informations que peut fournir sa collection : « Les chaussures sont une indication des goûts et des styles de chacun. Elles peuvent aussi nous en dire long sur les progrès de la technologie dans le monde et provoquer des changements dans les attitudes et les valeurs de la société. »

Un modèle de l’époque des Lumières. Photo tirée du site officiel du musée

La chaussure qui divise

Cet accessoire de mode témoigne de ses propres transformations à travers les âges, s’adaptant aux genres et aux statuts sociaux. Pour les illustrer, le musée organise des expositions à thème, dont certaines ont été récemment mises en ligne. « The Great Divide, Footwear in the Age of Enlightenment » est sans doute l’une des plus spectaculaires. Selon Elizabeth Semmelhack, l’une des curatrices du musée, « tout au long du XVIIIe siècle, la mode occidentale et les chaussures ont joué un rôle central dans cette envie de se distinguer les uns des autres. Un concept suivi par l’impérialisme qui régnait alors ». Et c’est justement là que l’art de se chausser richement a trouvé son inspiration. Le cuir est ainsi abandonné pour un style dérivé de la chaussure indienne appelée jutti, une ballerine brodée interprétée dans des matières précieuses (velours, soie, impression tapisserie) pour les femmes qui ont eu également droit à des talons hauts, des nœuds et autres ornements. Cette même forme a été adoptée pour les chaussures masculines, avec un peu plus de sobriété : en cuir et rehaussées de boucles métalliques. Le musée expose une sélection de ces modèles, accompagnée de photos de peintures et de gravures montrant des hommes et des femmes ainsi chaussés.

Sonja et Thomas Bata en 1945. Photo tirée du site officiel du musée

Enfin, le Musée Bata s’est doté de surprenantes « innovations » qui ont bouleversé certaines époques et habitudes. Comme la « chopine », une chaussure posée sur une plateforme si élevée (pour être au-dessus de la mêlée) que les femmes avaient de la peine à marcher. Très en vogue dans la Venise du XVIe siècle, elle fut adoptée plus tard par toute l’Europe. Elle donnera ainsi un avant-goût des extravagances qui vont rythmer les siècles avec, pour finir, des lignes extraordinaires de la styliste britannique Vivienne Westwood et ses uniques chaussures à semelles très hautement compensées. « Les chaussures doivent avoir de très hauts talons et des plateformes pour mettre la beauté des femmes sur un piédestal », justifie la créatrice.

Situé à Toronto, le Bata Shoe Museum (BSM) vient d’annoncer l’ouverture, le 19 octobre, de sa nouvelle exposition intitulée « Obsessed ». « Elle raconte comment notre société est devenue obsédée par les chaussures. Cette exposition présente également des chaussures très convoitées, tirées de notre collection, qui illustrent la manière dont l’industrialisation...

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MNEL CHANGLISHE LAL 3ELM ! TERRIBLES CEUX QUI L,ONT TROUVE... ET REALISE...

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 40, le 05 octobre 2022

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Commentaires (1)

  • MNEL CHANGLISHE LAL 3ELM ! TERRIBLES CEUX QUI L,ONT TROUVE... ET REALISE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 40, le 05 octobre 2022

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