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Politique - Liban

Election présidentielle : le quorum a priori atteint pour la session parlementaire de jeudi

La séance a été programmée bien qu'il n'y ait toujours pas de consensus sur un candidat, en dépit des négociations en cours.

Election présidentielle : le quorum a priori atteint pour la session parlementaire de jeudi

Les députés libanais réunis au Parlement pour voter le budget 2022, le 26 septembre 2022. Photo Ali Fawaz/Parlement libanais

Une majorité des parlementaires et députés indépendants ont déclaré mercredi qu'ils participeront à l'élection jeudi d'un successeur au président libanais Michel Aoun, dont le mandat arrive à terme le 31 octobre. Cette séance parlementaire a été fixée par le président du Parlement Nabih Berry, jeudi à 11h, bien qu'il n'y ait toujours pas de consensus sur un candidat, en dépit des négociations en cours.

Le nombre total de députés ayant affirmé qu'ils participeraient à la séance devrait tourner autour de 100 présences, ce qui assure donc le quorum des deux tiers des députés (86 sur 128) pour ouvrir la séance.

Large participation des partis traditionnels

Un porte-parole du Hezbollah a confié mercredi à notre publication anglophone L'Orient Today que le parti chiite participera à la réunion parlementaire, notant qu'un communiqué officialisant cette décision sera bientôt publié. Lors de la précédente présidentielle, le Hezbollah et ses alliés avaient boycotté les séances parlementaires visant à l'élection d'un président, provoquant ainsi une absence de quorum. Cette stratégie a pris fin lorsque le Parlement a élu Michel Aoun le 31 octobre 2016.

De son côté, le député du mouvement Amal Ali Khreiss a annoncé dans un communiqué que le parti de Nabih Berry participera également à la réunion de jeudi.

Même son de cloche du côté des Forces libanaises (FL). Une source au sein du parti de Samir Geagea a confié à L'Orient Le-Jour mardi que les députés de son parti ne boycotteront pas la réunion.

Le chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste) Gebran Bassil a, lui, annoncé en soirée que son parti assisterait à la réunion mais voterait blanc, faute d'un candidat méritant son "soutien". 

Le groupe parlementaire du Parti socialiste progressiste, parti du leader druze Walid Joumblatt, qui comporte huit députés, participera aussi à la réunion parlementaire et votera pour un candidat dont ils dévoileront le nom au cours de la séance, selon un communiqué.

Députés de la contestation et indépendants

Les députés des forces du changement ont également déclaré qu'ils prévoyaient de participer à la séance. "Nous allons participer et nous allons voter", a affirmé mercredi matin le député de Zghorta Michel Doueihy dans un tweet. Les députés de la contestation populaire se réuniront ce soir pour "prendre une décision finale concernant le choix du candidat", a déclaré mercredi la députée Paula Yaacoubian lors d'un entretien accordé à la chaîne al-Jadeed . L'Orient Today n'a pu joindre aucun des députés de la contestation pour un commentaire. Le député Ibrahim Mneimné s'est par contre excusé, à titre individuel, pour son absence à la réunion, ayant contracté le coronavirus. 

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Les députés des Forces du changement ont déjà rencontré plusieurs groupes parlementaires pour tenter de s'accorder sur des candidats à la présidentielle en vue d'"empêcher toute vacance". Ils avaient également menacé de se mobiliser dans la rue si un président n'était pas élu d'ici le 21 octobre, soit 10 jours avant la date limite prévue par la Constitution pour ce faire.

Le Bloc de la modération nationale (anciens députés du Courant du Futur) et le Tashnag (députés arméniens) ont également annoncé mercredi leur participation à la réunion.

Le Bloc du Renouveau du député indépendant de Zghorta Michel Moawad ainsi que le groupe parlementaire du député de Saïda (Liban-Sud) Oussama Saad, les Ahbache, dont le groupe est constitué de Adnane Traboulsi et Naji Taha, et le Bloc national indépendant, des députés Tony Frangié, William Tok, Michel el-Murr et Farid el-Khazen ont tous affirmé qu'ils participeraient à la séance. Le député indépendant de la Békaa-Ouest Hassan Mrad a annoncé aussi dans un communiqué sa participation.

Parti aouniste

Le Courant patriotique libre (CPL) de Gebran Bassil n'a toujours pas annoncé sa décision, qui devrait être révélée lors d'une conférence de presse que M. Bassil tiendra mercredi à 17h30.

Selon l'article 49 de la Constitution, le président est élu par le Parlement au Liban. Il peut être choisi au premier tour de scrutin s'il recueille le soutien des deux tiers des députés (86 sur les 128 actuels), car la Constitution encourage le consensus. Dans le cas contraire, le président peut être élu lors des tours suivants avec une majorité absolue de 65 voix.

Bien que le président ait toujours été un chrétien maronite - avec une exception notable dans les années 1920 et 1930 - la Constitution ne stipule pas que le poste est réservé à un groupe religieux spécifique. Ce précédent a plutôt été établi par un accord informel connu sous le nom de Pacte national en 1943. En vertu de cet accord, le président est maronite, le Premier ministre est sunnite et le président du Parlement est chiite.

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Sleiman Frangié, chef du mouvement Marada, Gebran Bassil, chef du CPL, et Samir Geagea, chef des FL, sont considérés par les observateurs comme des candidats "naturels" à la présidentielle, en raison de leur statut de leaders maronites.

Plusieurs autres personnalités ont officiellement annoncé leur candidature, notamment l'économiste Ziad Hayek, l'ancienne ambassadrice Tracy Chamoun et l'écrivaine libano-américaine et experte en développement May Rihani. Le nom de Joseph Aoun, commandant en chef de l'armée, a également fait l'objet de discussions, mais sa candidature nécessiterait une modification de la Constitution, car les officiers militaires doivent être à la retraite ou avoir officiellement démissionné de leurs fonctions six mois avant leur élection.

La communauté internationale fait pression depuis plusieurs semaines pour l'élection d'un nouveau président, parallèlement aux nombreuses réformes exigées par le Fonds monétaire international pour débloquer une aide financière à  un Liban en plein effondrement économique.

Plusieurs observateurs craignent une vacance politique totale au niveau de l'exécutif si un nouveau président n'est pas élu avant la fin du mandat Aoun, aucun nouveau cabinet n'ayant été formé après les législatives de mai. Le cabinet du Premier ministre désigné Nagib Mikati, reconduit à son poste, gère les affaires courantes depuis le 22 mai. 

Une majorité des parlementaires et députés indépendants ont déclaré mercredi qu'ils participeront à l'élection jeudi d'un successeur au président libanais Michel Aoun, dont le mandat arrive à terme le 31 octobre. Cette séance parlementaire a été fixée par le président du Parlement Nabih Berry, jeudi à 11h, bien qu'il n'y ait toujours pas de consensus sur un candidat, en dépit des...

commentaires (3)

Il faut demander aussi le consentement du Hezbollah !!!!!

Eleni Caridopoulou

17 h 52, le 28 septembre 2022

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Commentaires (3)

  • Il faut demander aussi le consentement du Hezbollah !!!!!

    Eleni Caridopoulou

    17 h 52, le 28 septembre 2022

  • On pourrait ajouter aux candidats cités, Salah Honein, qui ne présente aucune tendance partisane, politicien, modéré, connaissance vaste, sans prétentions. Il peut certainement faire valoir le poste de président.

    Esber

    15 h 17, le 28 septembre 2022

  • 70 députés au moins: la séance peut donc s'ouvrir. J'ai lu et relu la Constitution et je n'y ai trouvé nulle part une quelconque mention d'un quorum des 2/3 des députés. Le président est élu, au premier tour à la majorité des 2/3 DES VOIX et non des députés. Aux tours suivants, la majorité simple suffit. Et c'est tout ce qui est écrit. Tout le reste n'est que fantaisie et élucubrations.

    Yves Prevost

    14 h 37, le 28 septembre 2022

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