Fermé depuis les explosions au port, l’hôtel Phoenicia rouvre ses portes en octobre

C’est officiel : endommagé par la double explosion qui a ravagé la zone portuaire de Beyrouth ainsi que des pans entiers de la ville le 4 août 2020, le Phoenicia, l’emblématique hôtel 5 étoiles de la capitale, va rouvrir ses portes le 3 octobre prochain.

L’information a été confirmée par la direction de l’hôtel que L’Orient-Le Jour a contactée. « La décision d’ouvrir en octobre a été prise il y environ six mois, et le bâtiment qui accueille les résidences a recommencé à être exploité en juillet dernier », précise Manrique Rodriguez, le directeur général du complexe hôtelier qui appartient à la Société des grands hôtels du Liban (SGHL), de la famille Salha.

En rouvrant la Phoenicia Tower, le deuxième bâtiment sur les trois que compte le site, le Phoenicia remet ainsi sur le marché de l’hôtellerie de luxe au Liban pas moins de 193 chambres, dont trois suites présidentielles, ainsi que toutes les salles de banquet disponibles, trois restaurants (Mosaic, Améthyste et Cascade), auxquels s’ajoutent notamment un complexe sportif réservé aux clients de l’hôtel ainsi qu’à des abonnés. Le troisième bâtiment (la Roman Tower et ses 253 chambres) est encore en travaux et aucune date n’a pour l’instant été fixée pour sa réouverture. « L’hôtel a subi d’importants dégâts et a dû fermer ses portes dès le 5 août 2020. Le chantier de réhabilitation a mis du temps à être lancé », commente Manrique Rodriguez sans communiquer les montants en jeu.

Enfin, la direction de l’hôtel assure que sur les 350 personnes que comptent ses effectifs aujourd’hui, 70 % sont d’anciens employés. « Nous avons conservé des effectifs réduits à plein temps pour assurer la maintenance de l’hôtel, tandis qu’une autre partie de nos employés a continué d’être rémunérée à temps partiel – avec prise en charge au niveau de la sécurité sociale et de la couverture médicale – pour être en grande majorité rappelée aujourd’hui », assure encore Manrique Rodriguez. Avant les explosions, l’hôtel employait environ 800 employés.

Pour la direction du Phoenicia, la décision de rouvrir l’hôtel alors que le Liban traverse encore la grave crise économique et financière, qui a éclaté en 2019, est loin d’être un pari perdu d’avance, d’autant plus que la saison estivale a été plutôt réussie pour les professionnels libanais du tourisme, tandis que le ministère s’attendait en juillet à environ 1,2 million de visiteurs, dont « 75 % » d’expatriés libanais. « Nous avons déjà des réservations pour novembre et décembre, et même une réservation pour une des salles de banquet le 1er octobre (pour des festivités organisées à l’occasion de la fête nationale du Nigeria, NDLR) », indique encore le directeur général.

La crise et la double explosion au port ont contraint une importante partie des hôtels de luxe de Beyrouth à fermer leurs portes. Le Phoenicia a, pour sa part, été fortement endommagé ou détruit à trois reprises dans son histoire : une première fois lors du début de la guerre civile en 1975, une deuxième au moment de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, avant d’être soufflé par la double explosion du 4 août 2020.