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Sport - Football

Vague d’interpellations inédite chez les supporters stéphanois

Plus d’une trentaine de fans de l’AS Saint-Étienne ont été arrêtés par la police française à quelques semaines de leur retour en tribune.

Vague d’interpellations inédite chez les supporters stéphanois

Les supporters stéphanois envahissant la pelouse du Chaudron après la défaite de leur équipe, le 19 mai dernier en barrage d’accession à Ligue 1 face à Auxerre, synonyme de relégation. Photo AFP

Privés de matches à domicile depuis le début de la saison de Ligue 2, certains fans des Verts devront certainement encore patienter. Et pas qu’un peu. À quelques jours du retour du public au stade Geoffroy-Guichard, qui n’a toujours pas pu voir son équipe évoluer au « Chaudron » en raison des deux mois huis clos promulgués par la Ligue de football professionnel (LFP), une trentaine de supporters ultras de l’AS Saint-Étienne a été interpellée ce lundi par la police française. Cette vague d’arrestation, à deux semaines de la réouverture des gradins stéphanois à l’occasion de la réception de Grenoble prévue le 1er octobre, marque une étape importante dans l’enquête ouverte à la suite des incidents intervenus au terme du match de barrage L1/L2 entre l’ASSE et Auxerre disputé le 29 mai dernier.

Ce jour-ci, dans les secondes qui ont suivi la séance de tirs au but perdue par les Verts (1-1, 5-4 t.a.b.), synonyme de relégation pour l’équipe stéphanoise, des centaines de supporters étaient descendus de leurs tribunes pour manifester leur profonde colère de voir leur club descendre à l’échelon inférieur. Plusieurs d’entre eux avaient alors lancé des fumigènes et des mortiers d’artifice vers la tribune officielle et le bord de la pelouse, alors encore peuplés de nombreux membres des deux clubs, de policiers, de stadiers ou de journalistes. Ces jets massifs de projectiles avaient non seulement provoqué des blessures légères parmi les personnes regroupées à cet endroit du stade, mais aussi causé d’amples dégâts matériels évalués à environ 500 000 € par la régie publicitaire du club pour la destruction d’écrans publicitaires en LED et 90 000 € côté métropole. Dans la foulée de ces incidents, le club de l’ASSE ainsi que la métropole de Saint-Étienne avaient déposé des plaintes auprès du parquet de Lyon.

Une situation sportive difficile

Une trentaine de blessés légers – quatorze parmi les forces de l’ordre, dix-sept chez les supporters et deux joueurs d’Auxerre – avaient été comptabilisés, selon la préfecture qui avait mobilisé 250 policiers et gendarmes pour l’occasion.

Après ces violences, le club stéphanois avait été sanctionné par la Ligue de football professionnel de six matches à huis clos dont deux avec sursis et d’un retrait de six points dont trois fermes. Il n’avait pas fait appel.

L’ASSE est actuellement dix-huitième de Ligue 2 avec sept points et donc en position de relégable en National (3e division). Une situation d’autant plus embarrassante que quatre descentes sont prévues à l’issue de cette saison 2022/2023 de L2, comme de L1, dans le cadre de la réduction du nombre d’équipes de vingt à dix-huit dans ces championnats.

Pour la réception de Grenoble, pour la dixième journée de championnat, trois tribunes seulement seront donc ouvertes. La quatrième, qui était déjà fermée pour le match contre Auxerre à la suite d’incidents survenus pour la réception de Monaco, le 23 avril, doit encore purger deux matchs de fermeture.

Entretenant depuis des années des relations conflictuelles avec ses groupes de supporters ultras, l’AS Saint-Étienne n’a pas souhaité apporter de commentaire sur l’enquête en cours.

La vente du club en question

Depuis le printemps 2018 et l’échec d’une première mise en vente de l’ASSE, les ultras réclament, avec de plus en plus de véhémence, la cession du club par les deux actionnaires de référence, Bernard Caïazzo et Roland Romeyer, au pouvoir depuis 2004, espérant qu’une autre gouvernance développe de nouvelles perspectives économiques pour redonner des ambitions sportives.

Dans l’entourage du club, certains doutent néanmoins de la réelle intention des deux hommes de céder leurs parts à court terme malgré l’intérêt plus ou moins prononcé et sérieux d’investisseurs français ou étrangers. Le duo dirigeant s’est d’ailleurs distingué à plusieurs reprises par sa capacité à faire capoter des deals qui semblaient conclus, notamment en rehaussant à la dernière minute leurs exigences financières pour vendre cette institution du football français.

Dès la fin du match contre Auxerre et alors que la pelouse était encore envahie, les deux actionnaires avaient fait parvenir un communiqué annonçant « dans quelque temps une nouvelle importante pour l’avenir du club », annonçant à demi-mot la vente rapide de l’ASSE. Cette déclaration, restée sans suite, a été perçue comme une manière de gagner du temps.

D’autant qu’en Ligue 2, la valeur de l’ASSE est forcément moindre qu’en élite. L’homme d’affaires parisien, domicilié désormais à Dubaï, Caïazzo (68 ans), président du conseil de surveillance, n’est plus venu depuis deux ans et demi sur Saint-Étienne où il s’estimerait « en danger ».

Dès son arrivée au club, il avait dû faire face à un climat de défiance et avait été contraint de s’associer, sur les recommandations de la ville de Saint-Étienne, avec Roland Romeyer (77 ans), un entrepreneur local, présent dans l’environnement de l’ASSE depuis de très nombreuses années et président du directoire. Les deux hommes ont confié la direction opérationnelle du club à Jean-François Soucasse, nommé président exécutif le 1er juillet 2021.

En attendant l’issue de ces potentielles négociations, les Verts, sous les ordres de Laurent Battles depuis leur relégation, sont dans l’obligation de rapidement relancer un début de saison au ralenti avec seulement 7 points au compteur. Chose qui sera facilitée par le retour, quoique partiel, de ses fidèles et fervents supporters à l’occasion de la réception de Grenoble le 1er octobre prochain. Dans le cas contraire, les Stéphanois prendraient le risque de laisser filer un wagon de tête composé par Sochaux, Le Havre et les Girondins de Bordeaux, et compromettraient sérieusement leurs chances de se mêler à la course à la remontée en première division, voire de survie dans l’élite du football français.

Source : AFP

Privés de matches à domicile depuis le début de la saison de Ligue 2, certains fans des Verts devront certainement encore patienter. Et pas qu’un peu. À quelques jours du retour du public au stade Geoffroy-Guichard, qui n’a toujours pas pu voir son équipe évoluer au « Chaudron » en raison des deux mois huis clos promulgués par la Ligue de football professionnel (LFP), une...

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