Mobilisation dans le centre-ville de Beyrouth contre le budget 2022

Des dizaines de citoyens libanais se sont rassemblés mercredi matin dans le centre-ville de Beyrouth pour protester contre le projet de loi du budget 2022, qui devait être examiné par les députés à partir d'aujourd'hui jusqu'à vendredi (L'ouverture de la séance a toutefois été reportée à jeudi 10h, faute de quorum, ndlr).

Sur l'emblématique place des Martyrs, les manifestants se sont réunis dès le début de la matinée, en amont de la séance. "Mon mari gagne 4 millions de livres (soit à peine 112 dollars selon le taux de change actuel sur le marché parallèle, NDLR). Si le budget est adopté, son salaire redescendra à 2 millions (55 dollars)", déclare Marcelle Tabché, épouse d'un militaire, à L'Orient-Le Jour.

"Il n'y a toujours pas de médecine, de soins, d'électricité... Comment peut-on continuer dans un État aussi corrompu ?", poursuit-elle, la voix secouée par la colère. "Ce n'est pas ainsi qu'on remercie les militaires qui ont combattu pour que le Liban perdure. Nous sommes les proches de martyrs vivants, ceux de l'armée", confie-t-elle. "Ils doivent nous aider, pas nous voler nos droits".

Plusieurs appels à manifester contre le projet de budget 2022 ont circulé sur les réseaux sociaux mardi. Les Forces de sécurité intérieure (FSI) avaient publié un communiqué informant les citoyens que les rues dans les environs du Parlement seraient coupées à partir de 7h00 et durant toute la durée des séances qui débutent à 11h00. Le communiqué demande aux citoyens de respecter les instructions et les directives afin de "faciliter la circulation et d'éviter les embouteillages".

Le budget de l'État doit être finalisé avant la fin de l'année, pour l’exercice de l'année suivante, soit le 31 décembre. Le ministère des Finances doit préparer un avant-projet de budget à finaliser avant le mois d'août. Cet avant-projet est ensuite envoyé au Conseil des ministres et doit être approuvé par le gouvernement vers le mois d'octobre, pour ensuite être transmis au Parlement afin qu'il vote le budget avant la fin de l'année. Si le budget n'est pas finalisé et approuvé dans les délais, conformément à l'article 86 de la Constitution, une rallonge d'un mois peut être accordée. À l'heure actuelle, le budget 2022 est toujours débattu, alors que l'échéance du budget 2023 approche.