Au Akkar, des proches des migrants secourus en Méditerranée dénoncent leur "détention" en Grèce

Les familles de migrants secourus au large des côtes grecques après avoir été bloqués plusieurs jours à bord d'un navire en mer Méditerranée ont organisé un sit-in dimanche sur la place de Abdé au Akkar, dans le nord du Liban, afin d'appeler les autorités à agir et se coordonner avec leurs homologues grecs pour faire libérer leurs proches désormais "détenus", rapporte notre correspondant dans la région Michel Hallak.

Environ 60 passagers, dont 20 Libanais originaires du village de Bebnine-Abdé, ont quitté le nord du pays à bord d'un bateau dont le capitaine était syrien. L'embarcation a été bloquée pendant plusieurs jours près des côtes grecques et maltaises, sans nourriture ni eau, avant que les passagers ne soient secourus mercredi par les garde-côtes grecs.

Un enfant syrien de quatre ans, qui se trouvait à bord du bateau de migrants, est décédé pendant son transfert vers un hôpital grec, selon notre correspondant.

Les proches des migrants, qui ont bloqué la route sur laquelle ils manifestaient, ont expliqué dimanche lors de leur sit-in qu'ils n'ont pas reçu de nouvelles de leurs familles, et que le dernier contact qu'elles ont eu avec elles "indiquait qu'elles étaient soumises à divers types de torture par les autorités grecques". Les familles ont ajouté qu'elles organiseront un autre sit-in dans les prochains jours devant l'ambassade de Grèce à Beyrouth si leurs demandes ne sont pas satisfaites.

Mohammad Taleb, un moukhtar (fonctionnaire local) qui s'est joint aux manifestants, a souligné que "ces jeunes ont quitté l'enfer qu'est le Liban à la recherche d'une vie meilleure et ont fini par être détenus" sur l'île grecque de Crète. M. Taleb a demandé au directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, ainsi qu'au général de division Mohammad Kheir, secrétaire général du Haut-Comité de secours, "d'intensifier leurs efforts auprès des autorités grecques afin de libérer [les migrants] pour qu'ils poursuivent leur voyage, ou de les renvoyer au Liban."