Les services internet et de téléphonie fixe de l'opérateur public Ogero ont cessé de fonctionner depuis ce matin à travers de nombreuses régions du Liban. Des pannes qui interviennent durant une grève ouverte qui a été lancée mardi par le syndicat des employés d'Ogero en raison de la détérioration de leurs conditions de travail dans un pays plombé par une grave crise économique depuis 2019. Le réseau des opérateurs de téléphonie mobile Alfa et Touch étaient eux aussi affectés.
Selon une source anonyme issue du secteur des télécoms et interrogée par L'Orient-Le Jour, de nombreuses pannes ont été signalées dans divers quartiers de Beyrouth. Des témoignages corroborent ces informations, faisant état de dysfonctionnements dans les quartiers de Hamra, Achrafieh, Gemmayzé et Mar Mikhael notamment.
Plus au sud, à Saïda, les réseaux internet d'Ogero ont été coupés, ainsi que ceux des opérateurs Alfa et Touch. Même situation à Tyr, où le réseau internet des trois opérateurs ne fonctionne plus. Selon le site d'information el-Nashra, les distributeurs du réseau Ogero ont imputé cette panne à "l'arrêt des générateurs suite à un manque de mazout", dont le prix augmente régulièrement au Liban.
Une panne similaire a également été constatée à Bint Jbeil, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "pour cause de grève des employés des centraux du caza d'une part, et du manque de mazout d'autre part". A Marjeyoun, les lignes de téléphonie fixe et le réseau internet sont aussi tombés en panne.
Panne générale ?
L'Ani indique également qu'en raison de la grève observée par le syndicat des employés d'Ogero, les centraux de Hamra, Corniche du Fleuve à Beyrouth, Saïda et Nabatiyé dans le Sud, Beiteddine et Damour (Chouf) sont tous hors service. "Il faut également s'attendre à ce que d'autres centraux tombent en panne dans les prochaines heures, ce qui risque de provoquer une panne générale d'internet et des télécoms", poursuit l'agence.
Face à une situation qu’il a qualifiée de "désastreuse", le syndicat des employés d'Ogero avait annoncé lundi une grève dès mardi pour dénoncer la dégradation des conditions de travail. "Devant l’impossibilité de subvenir aux besoins de base et d’urgence (…), nous annonçons une grève générale, c’est-à-dire la suspension de tous les travaux d’entretien et d’exploitation sans exception sur l’ensemble du territoire, et ce jusqu’à ce que les salaires soient payés proportionnellement aux conditions de vie actuelles", avait précisé le syndicat.
Alfa, Touch et Ogero ont augmenté leurs tarifs le 1er juillet, une mesure considérée comme un passage obligé pour assurer la survie des télécoms libanaises, au vu de la vive dépréciation de la livre et des coûts de l’énergie devenus exorbitants.
commentaires (5)
Serait-il possible que notre ministre des télécommunications ressorte l'histoire de faire payer les appels whatsup pour couvrir les salaires des employés en grève et qui tiennent la population en otage en lui coupant le seul service essentiel qui permettait aux gens au moins de rester en contact entre eux et surtout de communiquer avec l'étranger? Il ne faut plus s'étonner de rien dans cette république bananière en perdition...Il y a 3 ans, c'était l'un des catalyseurs de la révolte populaire, mais aujourd'hui qui s'en fout, car la populace a été bien muselée et il ne faudrait plus se scandaliser si ça arrive!
Saliba Nouhad
19 h 40, le 31 août 2022