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Lifestyle - Archéologie

Que cachent les pyramides de Yonaguni au Japon et de Gunung Padang en Indonésie ?

Il existe de par le monde des pyramides aussi fascinantes et mystérieuses que les 138 présentes en Égypte ou les 220 du Soudan. Des édifices moins connus, mais non moins impressionnants ont ainsi été découverts au Japon et en Indonésie, sans toutefois détrôner la pyramide du Soleil au Mexique, la troisième plus grande au monde.

Que cachent les pyramides de Yonaguni au Japon et de Gunung Padang en Indonésie ?

Un plongeur explorant les reliefs immergés des ruines de Yonaguni. Photo Creative Commons

Engloutie sous les eaux, la pyramide de Yonaguni se trouve dans l’archipel japonais de Ryūkyū, chemin migratoire des requins-marteaux. C’est un moniteur de plongée sous-marine qui l’a découverte par hasard en 1985. Elle mesure près de 70 mètres de long et culmine à 25 mètres de haut. Sa base repose à environ 30 mètres de profondeur et son sommet se situe à cinq mètres sous la surface. Sa structure en grès est constituée de marches et de terrasses. Mais à ce jour, son origine fait encore débat. Certains chercheurs estiment qu’il s’agit d’une formation naturelle, d’autres considèrent qu’elle a été façonnée par l’homme. Pour Masaaki Kimura, professeur à l’université des îles Ryūkyū, spécialisé en géologie marine, il n’y a pas de doute : cette superstructure est d’origine humaine. Elle serait une sorte d’Atlantide japonaise, engloutie par les eaux il y a plusieurs millénaires à la suite d’un tremblement de terre. Au cours des explorations effectuées avec son équipe au large des archipels Ryūkyū et d’Okinawa, Kimura dit avoir identifié « une dizaine de structures similaires », dont la plus grande ressemble aux Gusuku des îles d’Okinawa (forteresses qui se dressent sur d’importantes hauteurs).

La pyramide du Soleil est la plus haute pyramide du Mexique et la troisième plus grande au monde. Nahid Sultan/Creative Commons

Il évoque aussi la découverte de restes de sculptures d’animaux et de personnages présentant les caractéristiques d’une culture asiatique. Toutefois, aucune pierre taillée ni outil tranchant ou poli attestant d’une activité humaine n’a été trouvé. Le bois et la céramique ne se conservant pas au fond des océans, aucune trace de ces matériaux n’y a été découverte. Les datations au carbone-14 et au béryllium-10 ont démontré qu’il y a un peu plus de 2 000 ans, le socle de la structure de Yonaguni se trouvait à l’air libre. Masaaki Kimura souligne que les vestiges de la pyramide remontent à au moins 5 000 ans. Cette thèse demeure toutefois controversée, d’autres spécialistes, notamment l’Américain Robert Schoch, professeur de sciences naturelles à l’université de Boston, avance que le site aurait une origine naturelle et serait « le résultat de processus géologiques et géomorphologiques naturels. La structure est constituée d’un seul bloc de roche et non de blocs taillés indiquant une origine humaine ». De même, « aucune empreinte d’outils » sur ces roches qui aurait étayé l’hypothèse d’une structure créée par l’homme. Il estime que « les marches et terrasses ont été produites par l’action des vagues et des marées lorsque la pyramide était émergée ». Quant aux sculptures représentant des personnages ou des animaux, Robert Schoch les qualifie « de griffures naturelles sur la pierre, dues à l’érosion ». Cependant, le spécialiste ne rejette pas la possibilité que la structure naturelle ait été « terraformée », c’est-à-dire modifiée par la main de l’homme en des temps reculés. D’autant que sur l’île de Yonaguni et dans l’archipel d’Okinawa, il existe, précise-t-il, « une tradition ancienne de modifier, de retoucher et de donner plus d’ampleur à la nature ». Aucune de ces deux théories n’a toutefois fait consensus au sein de la communauté scientifique. Le débat reste ouvert… et le mystère de la pyramide de Yonaguni entier.

Le célèbre site mégalithique de Gunung Padang perché à plus de 800 mètres d’altitude, sur une colline de l’île de Java, en Indonésie. RiyaniM/Creative Commons

La pyramide du Soleil, dans l’Amérique précolombienne

La pyramide du Soleil est la plus haute pyramide du Mexique et la troisième plus grande au monde après la Grande Pyramide, ou pyramide de Kheops, et ses 136 mètres de haut posés sur le plateau de Gizeh, en Égypte, et après la Cholula au Mexique, considérée comme la plus grande pyramide du monde en volume (plus de 4,45 millions de mètres cubes). La Pyramide du Soleil, elle, est située à une cinquantaine de kilomètres de Mexico dans la cité sainte de Teotihuacan dont le nom aztèque signifie « le lieu où les dieux sont créés ». Sa structure, qui atteint 75 m de haut pour un volume de 1 million de mètres cubes, se dresse sur une terrasse carrée de 350 m de côté et mesure à la base 225 x 222 m. D’après l’Institut national d’anthropologie et d’histoire (INAH) et l’archéologue-ethnologue Laurette Séjourné (1911-2003), « son cœur est fait d’adobe et elle était couverte de peinture sur stuc ». Son escalier monumental comporte 265 marches. Les fouilles menées en 1971 ont permis de mettre en évidence une grotte sous la pyramide, accessible via un puits de 7 mètres de long se trouvant au pied de l’escalier de la pyramide. Dans cette grotte, quatre portes sont disposées comme les pétales d’une fleur. Édifiée sur 36 km2 entre l’an 100 avant J.-C. et le VIIe siècle de notre ère par une très ancienne civilisation qui a précédé les Aztèques, Teotihuacán est célèbre pour ses grands vestiges, dont le temple de Quetzalcóatl (le fameux Serpent à plumes), les pyramides du Soleil et de la Lune.

Le célèbre site mégalithique de Gunung Padang perché à plus de 800 mètres d’altitude, sur une colline de l’île de Java, en Indonésie. Mohammad Fadli/Creative Commons

L’Unesco, qui l’a classée au patrimoine mondial, fait savoir que « cette cité sacrée, de valeur exceptionnelle, représente une réalisation artistique unique, tant par la masse énorme de ses monuments que par la rigueur d’une ordonnance réglée sur l’harmonie cosmique ». Les palais et les quartiers résidentiels mis au jour sont décorés de peintures murales (aux couleurs bien conservées) représentant des éléments de la vision du monde de l’époque. « L’art des Teotihuacáns était le plus achevé parmi les civilisations classiques du Mexique », relève encore l’Unesco, ajoutant que les vestiges de la cité « apportent un témoignage unique sur les constructions préurbaines du Mexique ancien (…) ». Une des caractéristiques de l’architecture civile et religieuse de la ville est le talud-tablero, élément architectural typique de cette métropole mésoaméricaine, qui a été dans la première moitié du Ier millénaire « la plus grande ville de toute l’Amérique précolombienne et une des plus grandes cités du monde de l’époque ». La cité a été détruite puis abandonnée au milieu du VIIe siècle. Mais la légende s’est emparée de ses ruines. Des écrits du XVIe siècle relatent les sacrifices pratiqués à Teotihuacán par le dernier empereur Moctezuma II, avant que les conquistadors espagnols ne colonisent l’Empire aztèque et mettent un terme sanglant à la civilisation Mexica au XVIe siècle.

Engloutie sous les eaux, la pyramide de Yonaguni se trouve dans l’archipel japonais de Ryūkyū.

À Java, une pyramide de l’âge préhistorique ?

Perché à plus de 800 mètres d’altitude, sur une colline de l’île de Java, en Indonésie, le célèbre site mégalithique connu sous le nom de Gunung Padang pourrait cacher un temple semblable à une pyramide vieille de milliers d’années. Voilà ce que les scientifiques avaient suggéré lors de la réunion annuelle de l’American Geophysical Union (AGU) tenue à Washington en 2018. Après avoir mené des recherches, les scientifiques indonésiens découvrent en effet que la colline ne fait pas partie du paysage naturel, mais qu’elle a été créée par la main de l’homme et camouflée par la végétation. Les soupçons de l’équipe indonésienne seraient venus de plusieurs observations, notamment de la forme « particulière » de pyramide de la colline qui se détachait du paysage. « Cela ne ressemble pas à la topographie environnante, qui est très érodée. Cela a l’air très jeune. Pour nous, cela ressemble à quelque chose d’artificiel », explique à Live Science Danny Hilman Natawidjaja, chercheur à l’Indonesian Institute of Sciences qui a dirigé l’équipe de recherches. Cette dernière décide alors d’explorer ses profondeurs en utilisant différentes techniques dont la tomographie à rayons X et l’imagerie 3D. Après cette opération qui s’est étendue sur 15 hectares, les scientifiques affirment avoir mis en évidence au sein de la pyramide plusieurs couches correspondant à différentes périodes. D’après une datation au radiocarbone, la première couche daterait de 3 000 à 3 500 ans, la deuxième est estimée entre 7 500 et 8 300 ans et la troisième serait âgée de plus de 9 500 ans, mais peut-être « jusqu’à 28 000 ans », affirme Danny Hilman Natawidjaja au magazine Futura Science. Soit l’âge de l’homme de Cro-Magnon. L’étude met également en évidence de multiples chambres souterraines, suggérant que l’édifice avait une vocation religieuse. « Si cette théorie se confirme, cette pyramide deviendrait l’une des plus vieilles au monde, bien que son apparence soit loin des édifices observés au Mexique ou en Égypte. Cette découverte bousculerait aussi les connaissances actuelles sur les capacités des sociétés préhistoriques. On pense que l’âge préhistorique était primitif, mais ce monument prouve que c’est faux », avançait en 2013 le même chercheur au Sydney Morning Herald. Les recherches qu’il a menées avec ses collègues ne convainquent pas tout le monde, relève le magazine GEO, ajoutant que l’étude n’a pas encore été publiée et donc revue par des pairs. Il faudra donc encore attendre avant de lever le mystère de Gunung Padang et de son étrange pyramide.

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Engloutie sous les eaux, la pyramide de Yonaguni se trouve dans l’archipel japonais de Ryūkyū, chemin migratoire des requins-marteaux. C’est un moniteur de plongée sous-marine qui l’a découverte par hasard en 1985. Elle mesure près de 70 mètres de long et culmine à 25 mètres de haut. Sa base repose à environ 30 mètres de profondeur et son sommet se situe à cinq mètres sous la...

commentaires (1)

Vont ils donc trouver, garée dedans, la Tout-au-tas originale??

Wlek Sanferlou

18 h 05, le 23 août 2022

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Commentaires (1)

  • Vont ils donc trouver, garée dedans, la Tout-au-tas originale??

    Wlek Sanferlou

    18 h 05, le 23 août 2022

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