Projection par la Fondation Diane du film « Costa Brava »

La Fondation Diane a organisé récemment une projection privée du film Costa Brava, Liban réalisé par Mounia Akl, avec Nadine Labaki et Saleh Bakri. L’objectif était de mettre en évidence la crise des déchets au Liban, dans le but de présenter des solutions à long terme.

L’histoire du film, qui a déjà remporté 14 prix locaux et internationaux, tourne autour des membres d’une famille rurale qui vivaient en paix, jusqu’à ce que des travaux d’excavation pour une décharge commencent près de leur maison, les plongeant dans le désespoir.

Parallèlement à la projection du film, la Fondation Diane a présenté cinq entrepreneurs et start-up spécialisés dans le secteur de la gestion des déchets au Liban, qui ont proposé leurs propres solutions. Soutenues par la fondation, ces start-up sont Green Track, Lebanon Waste Management, FabricAid, Ecoserv et Compost Baladi.

Diana Fadel, fondatrice et présidente de la Fondation Diane, a estimé que Costa Brava, Liban est le « premier long métrage au monde arabe tourné selon des pratiques durables et respectueuses de l’environnement ». « Cependant, a-t-elle poursuivi, le film se concentre sur le problème mais ne propose pas de solution. Pour ce faire, nous avons décidé de mettre en relief des solutions efficaces proposées par nos cinq start-up les plus performantes dans la gestion des déchets, qui font déjà un travail incroyable. » Pour elle, toute solution au problème des déchets « réside dans la collecte, le tri et le recyclage en particulier, ainsi que la promotion de l’économie circulaire en général ».

Perspective écologique et économique

Khodr Eid a expliqué que son ONG Green Track, créée en 2016, a déjà pu collecter les déchets de plus de 5 000 maisons à Jabal Mohsen (Tripoli). « Avec l’aide de femmes volontaires et de femmes au foyer, nous avons réussi à diffuser le concept de “tri à la source”  et de recyclage dans le Nord », a-t-il ajouté.

Pour Pierre Baaklini, fondateur de Lebanon Waste Management, « les déchets sont une source de revenus pour les trésoreries d’État dans le monde entier ». « Cependant, au Liban, nos responsables se concentrent sur des solutions à court terme, inefficaces et coûteuses, par le biais de décharges qui ne respectent souvent pas les normes environnementales internationales. » Et d’ajouter : « Notre devise est “Trash to Cash” et nous achetons les déchets recyclables et payons chaque client à nos kiosques “drive-throw” que nous installons dans toutes les régions libanaises. »

« Notre mission à FabricAid est de collecter, trier, nettoyer et vendre les vêtements usagés à bas prix aux personnes défavorisées, a déclaré Omar Itani, président de l’ONG. Notre objectif est de fournir des vêtements de bonne qualité à ceux qui en ont besoin, tout en réduisant les déchets textiles. Grâce à 600 conteneurs distribués au Liban et en Jordanie et à 15 magasins, nous avons pu aider 120 000 personnes et distribuer plus de 600 000 pièces de vêtements. Nous avons également réussi à établir la plus grande usine de recyclage de vêtements au Moyen-Orient. »

« En tant qu’organisation spécialisée dans les déchets électroniques, Ecoserv a été créée en 2018 dans le but de sensibiliser le public à cette grave menace, a souligné Gaby Kassab. Lorsqu’ils sont jetés dans les décharges, les déchets électroniques libèrent des produits chimiques nocifs qui polluent le sol, l’eau et l’air, et ont un impact sur les écosystèmes et la santé publique. À cette fin, nous soulignons l’importance de la collecte, du stockage, du recyclage ainsi que de l’élimination appropriée de ce type spécifique de déchets, à travers plus de 140 “drop zones” et poubelles spécialisées, disponibles dans les universités, les entreprises et les institutions dans tout le Liban. »

Enfin, Marc Aoun a expliqué que la mission de Compost Baladi, son ONG, est « de collecter les déchets organiques des maisons, des entreprises et des municipalités, et de les recycler en vue d’en faire du compost ». « Notre objectif est de réduire la pollution provenant des mauvaises pratiques de l’élimination des déchets organiques. Jusqu’à présent, nous avons pu avoir un impact positif sur plus de 20 000 agriculteurs au Liban, femmes et hommes. Nos activités s’étendent dans plusieurs pays tels que la Jordanie et l’Arabie saoudite. »