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Politique - Décryptage

Le Liban en mode expectatif, dans l’attente des développements extérieurs

Avec l’approche de l’expiration du délai accordé par les responsables libanais aux Israéliens à la fin du mois d’août, afin qu’ils répondent aux revendications du Liban concernant le litige frontalier maritime, l’expectative reste de mise. Des rumeurs contradictoires circulent dans les médias, et l’hypothèse d’une guerre ou d’un affrontement militaire, même limité dans le genre de ce qui s’est passé récemment à Gaza, est de plus en plus évoquée. Ce qui semble clair jusqu’à présent, c’est que l’émissaire américain Amos Hochstein (chargé des négociations indirectes entre les Libanais et les Israéliens) n’a pas encore exprimé son intention de revenir à Beyrouth et aucune demande de rendez vous avec les responsables libanais n’a encore été formulée.

Est-ce à dire que le Liban est à la veille de développements militaires à sa frontière sud ? Des sources impliquées dans le dossier des négociations maritimes sont convaincues qu’il ne faut pas s’attendre à la conclusion d’un accord rapidement, car cette question est fondamentale puisqu’elle porte sur l’avenir de la région et en particulier les relations potentielles entre les Israéliens, d’un côté, le Hezbollah, les Palestiniens, les Syriens et même les Iraniens, de l’autre. Pourquoi alors le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a-t-il fixé la fin du mois d’août comme délai ultime pour la réponse israélienne ? Selon les mêmes sources, le parti chiite et même les responsables libanais ont voulu pousser les Israéliens à répondre rapidement pour que cette question soit réglée au rythme de l’agenda libanais, lui-même tributaire d’une échéance cruciale, l’élection présidentielle. Malheureusement, cette échéance – qui devrait constitutionnellement se dérouler avant le 31 octobre, date de l’expiration du mandat de Michel Aoun – arrive trop tôt pour les développements régionaux et internationaux : à commencer par les législatives prématurées en Israël et les élections de mi-mandat aux États-Unis, sans parler des négociations en cours entre l’Iran et les Occidentaux ou des développements de la guerre en Ukraine. Toujours selon les sources précitées, dans ce laps de temps qui sépare la région et le monde de grands changements stratégiques annoncés, les États-Unis préfèrent ne pas allumer de nouveaux feux. Au contraire, ils œuvrent à éteindre ceux qui sont déjà en cours.Dans ce contexte, il est fort probable que les négociations sur la frontière maritime soient reportées jusqu’au mois de novembre. Entre-temps, et pour éviter toute escalade qui pourrait dégénérer en guerre, les Israéliens pourraient annoncer la suspension des travaux de forage et d’extraction du gaz et du pétrole dans le champ de Karish, retirant ainsi au Hezbollah tout prétexte pour frapper les installations pétrolières dans ce secteur. Les médias proches du parti pro-iranien pourraient alors parler d’une victoire morale en affirmant que les menaces de Hassan Nasrallah ont poussé les Israéliens à suspendre le processus, en attendant que le paysage régional et international se précise. Pour ces sources, deux développements récents confortent la tendance à l’apaisement : le premier consiste dans la décision du gouvernement irakien de renouveler l’accord sur le fuel avec le Liban tout en augmentant les quantités, pour permettre à l’État libanais de faire fonctionner ses centrales électriques. Cette décision qui arrive à ce moment précis, alors que toutes les autres voies pour permettre au Liban d’augmenter sa production en courant électrique semblent fermées, n’est certainement pas un hasard. Il a même fallu soit obtenir l’aval des Américains, soit être encouragé par eux. Ce qui montre que les États-Unis ne veulent pas que le Liban s’effondre et cherchent à le maintenir sous perfusion, le temps de voir s’il faut aller vers des solutions radicales ou non. L’autre développement que les sources précitées évoquent est le nouveau positionnement du leader druze Walid Joumblatt à l’égard du Hezbollah qu’il a exprimé dans le cadre d’une interview accordée à une chaîne jordanienne et marqué l’actualité politique interne tout au long de la semaine. Ce rapprochement entre le chef druze et le parti chiite, qui a été couronné jeudi par une rencontre à son domicile à Clemenceau, s’inscrit dans le cadre d’une tendance générale à l’apaisement, pour préparer le terrain aux développements régionaux et internationaux à venir. Comme on le dit dans les milieux politiques libanais, « les antennes de Walid bey » ont capté avant les autres parties les signaux des changements à venir. Le leader druze, qui a reçu avant sa rencontre avec la délégation du Hezbollah l’ambassadrice des États-Unis Dorothy Shea, a probablement évoqué avec elle cette nouvelle orientation, qui consiste à entamer un dialogue avec la formation chiite, tout en laissant en suspens les dossiers conflictuels. Si cette approche est vérifiée, le Liban entrerait ainsi dans une période d’attente, sans guerre, mais aussi sans solution, au cours de laquelle la priorité sera accordée au dossier de l’élection présidentielle, censée accompagner les développements dans le monde.

Avec l’approche de l’expiration du délai accordé par les responsables libanais aux Israéliens à la fin du mois d’août, afin qu’ils répondent aux revendications du Liban concernant le litige frontalier maritime, l’expectative reste de mise. Des rumeurs contradictoires circulent dans les médias, et l’hypothèse d’une guerre ou d’un affrontement militaire, même limité dans...

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Nous avons un chef d'Etat qui sert avant tout à faire les quatre volontés d'un représentant d'un autre Etat, l'Iran, et à tenter d'organiser la remise de son "fauteuil" à son petiot préféré, mais rejeté par une grande partie des vrais Libanais patriotes. Sinon, il daigne recevoir des délégations de toutes origines,,,ça fait bonne impression et justifie en partie sa présence dans le palais présidentiel. Et, pour garnir de temps en temps les trois sièges du "coin réception" de ce vaste palais, nous pouvons admirer , en plus du "président", un chef du Parlement et même un Premier Ministre qui étalent des rictus...qui devraient...être des sourires...?...en direction des photographes. C'est tous ce que nous pouvons obtenir de ces "responsables" actuellement...en attendant...un miracle...??? - Irène Saïd

Irene Said

11 h 46, le 13 août 2022

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Commentaires (1)

  • Nous avons un chef d'Etat qui sert avant tout à faire les quatre volontés d'un représentant d'un autre Etat, l'Iran, et à tenter d'organiser la remise de son "fauteuil" à son petiot préféré, mais rejeté par une grande partie des vrais Libanais patriotes. Sinon, il daigne recevoir des délégations de toutes origines,,,ça fait bonne impression et justifie en partie sa présence dans le palais présidentiel. Et, pour garnir de temps en temps les trois sièges du "coin réception" de ce vaste palais, nous pouvons admirer , en plus du "président", un chef du Parlement et même un Premier Ministre qui étalent des rictus...qui devraient...être des sourires...?...en direction des photographes. C'est tous ce que nous pouvons obtenir de ces "responsables" actuellement...en attendant...un miracle...??? - Irène Saïd

    Irene Said

    11 h 46, le 13 août 2022

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