"Retard" du versement des aides sociales à cause de la grève des fonctionnaires, affirme Hajjar

La grève des fonctionnaires provoque "un retard de quelques jours" dans le versement des aides sociales aux Libanais les plus pauvres, a indiqué lundi le ministre sortant des Affaires sociales Hector Hajjar, lors d'une réunion avec le président de la République Michel Aoun.

Depuis plus d'un mois, les fonctionnaires du secteur public sont en grève ouverte afin de réclamer une réévaluation des salaires et la possibilité de bénéficier pleinement des indemnités et aides auxquels ils ont droit, dans un Liban en pleine crise économique où les prix ont explosé.

"Il faut prendre en considération l'impact de la grève du secteur public. Nous n'arrêterons pas les paiements, mais je crois qu'il y a un retard de quelques jours", a déclaré M. Hajjar cité par le palais de Baabda. "Nous espérons que la réunion de la commission des Finances avec le Premier ministre désigné permettra de trouver des solutions sur ce sujet, et que la grève sera levée", a-t-il souhaité, affirmant poursuivre le travail sur cette question.

Le ministre faisait référence aux aides versées dans le cadre du filet de sécurité sociale d’urgence ESSN (Emergency Social Safety Net) financé par un prêt de la Banque mondiale, un programme d'aides dont le versement a commencé mi-mars pour certains ménages, qui se sont inscrits sur une plateforme créée par le ministère. 

Le ministre Hajjar a également abordé avec le président Aoun la question des réfugiés syriens présents sur le sol libanais, et dont les autorités souhaitent le départ. "Nous avons discuté des événements qui se sont produits entre des déplacés et des Libanais. Nous ne soutenons pas ces débordements, ni aucune situation menant à des tensions", a affirmé M. Hajjar, alors que des bagarres ont par exemple éclaté dans des files d'attente de boulangeries à travers le Liban. "Les forces de sécurité doivent contrôler la situation devant les boulangeries", a-t-il poursuivi. Autre incident hier, des habitants du village de Talhayat dans le Akkar ont brûlé des tentes d'un camp de réfugiés syriens situé dans cette localité en représailles à la mort d'un de leurs proches, dont le corps avait été retrouvé la veille dans une zone côtière près de la base aérienne de Koleiat.

Affirmant que le chef de l'État a "donné des directives et décidé de certains points" sur le sujet des réfugiés, M. Hajjar a affirmé qu'ils se réuniront de nouveau la semaine prochaine "pour évaluer la situation sécuritaire, ainsi que les mesures à adopter pour le retour" des Syriens dans leur pays.