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Dernières Infos - Crise au Liban

La centrale de Zahrani à l'arrêt à 17h, son exploitant n'ayant pas été payé

La centrale de Zahrani à l'arrêt à 17h, son exploitant n'ayant pas été payé

Le siège d’Électricité du Liban à Beyrouth. Photo P.H.B.

La centrale thermique de Zahrani (Sud), la seule encore en opération dans un Liban souffrant d'un sévère rationnement du courant depuis des mois, sera mise à l'arrêt à 17h mercredi, l'exploitant de cette infrastructure et de la centrale de Deir Ammar (Nord), Primesouth, n'ayant pas encore été payé, en dollars frais, par l'Etat, a annoncé l'organisme public Électricité du Liban (EDL). Les pénuries d'électricité, chroniques dans le pays, ont été aggravées par la crise économique déclenchée en 2019, l'Etat en faillite ne parvenant pas à assurer les financements des importations de carburant nécessaires pour alimenter ses centrales. 

Le paiement en dollars frais de l'opérateur de la centrale électrique était normalement prévu par des décisions du Conseil des ministres, souligne EDL, qui indique avoir effectué toutes les étapes préliminaires à ce versement, attendu depuis près d'un mois, et que le blocage se situe au niveau des "autorités financières et monétaires concernées". Le non-versement de ce paiement en dollars à l'exploitant provoquera l'arrêt par ce dernier des centrales de Zahrani et Deir Ammar, ce qui causera la coupure totale de l'électricité dans tout le Liban et dans toutes les institutions essentielles, comme l'aéroport, le port ou les centrales hydrauliques", a ajouté Electricité du Liban. 

Le gouvernement "n'a consacré, depuis le début de 2022, que 60 millions de dollars pour les versements attendus par tous les contractants d'EDL, un montant qui n'est pas suffisant pour accomplir un minimum des opérations requises", a par ailleurs critiqué l'organisme.

Contactée par L’Orient-Le Jour, la société Primesouth a indiqué ne pas être autorisée à divulguer les montants requis, en admettant toutefois que ceux-là représentent des arriérés de 17 mois.

Réagissant à cette annonce, le directeur de l'Aéroport international de Beyrouth Fadi Hassan a affirmé mercredi que "l'aéroport sera approvisionné en courant à partir de générateurs privés qui assurent actuellement les besoins en mazout de la compagnie Middle East Airlines". "Nous tiendrons le coup durant ce black-out, jusqu'à nouvel ordre", a-t-il assuré, alors que quelque 1,2 million de visiteurs sont attendus au Liban cet été, en pleine saison touristique.

EDL a dernièrement décidé d'alterner sa production de courant entre les centrales de Deir Ammar et Zahrani afin d'éviter que le Liban ne se retrouve à nouveau plongé dans un black-out total, ce scénario s'étant produit à plusieurs reprises ces derniers mois, faute de réserves suffisantes de carburant pour les alimenter. Pour pallier ces manques, le Liban a signé, il y a moins d'une semaine, un contrat avec l'Égypte et la Syrie pour importer du gaz égyptien via la Syrie, ce qui permettra au pays d'augmenter son approvisionnement en courant de quatre heures par jour. Elles s’ajouteront à celles assurées en parallèle par des mécanismes mis en place avec l’Irak et la Jordanie en fonction desquels le Liban devrait se doter d’entre 8 à 10 heures de courant en tout.


La centrale thermique de Zahrani (Sud), la seule encore en opération dans un Liban souffrant d'un sévère rationnement du courant depuis des mois, sera mise à l'arrêt à 17h mercredi, l'exploitant de cette infrastructure et de la centrale de Deir Ammar (Nord), Primesouth, n'ayant pas encore été payé, en dollars frais, par l'Etat, a annoncé l'organisme public Électricité du Liban (EDL)....