Le HCR pas impliqué dans des plans pour le rapatriement de réfugiés en Syrie

Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a déclaré, mardi, qu'il n'est impliqué dans aucune négociation ni aucun plan visant à rapatrier en masse les réfugiés du Liban vers la Syrie. Cette déclaration est intervenue après que le ministre sortant des Déplacés, Issam Charafeddine, a annoncé lundi que les responsables libanais travaillent sur un plan visant à rapatrier 15.000 réfugiés syriens par mois.

Voici les éléments à notre disposition :

- Dans une déclaration au palais de Baabda, Issam Charafeddine n'avait donné aucun détail sur la façon dont le gouvernement compte atteindre son objectif de 15.000 rapatriements par mois, mais avait déclaré que son ministère entend former des comités avec d'autres autorités concernées pour travailler sur cet objectif, notamment d'une part avec Damas et le HCR et d'autre part avec des représentants de la Turquie, de la Jordanie et de l'Irak.

- "Le HCR ne fait actuellement pas partie de négociations tripartites sur des rapatriements ou de toute forme de planification de retours au Liban", a indiqué un porte-parole du HCR dans un communiqué, ajoutant que l'agence "continue d'appeler le gouvernement à respecter le droit fondamental de tous les réfugiés à un retour volontaire, sûr et digne, ainsi que le principe de non-refoulement."

- "Alors que la plupart des réfugiés syriens espèrent retourner en Syrie, leur décision est basée sur leur évaluation de plusieurs facteurs", selon le communiqué, qui ajoute : "Les réfugiés disent au HCR qu'ils restent préoccupés par une combinaison de facteurs, notamment : la sûreté et la sécurité ; le logement ; l'accès aux services essentiels et les moyens de subsistance ... [et] jusqu'à ce que les facteurs qui empêchent le retour des réfugiés soient traités, il est crucial de s'assurer qu'ils continuent à être en sécurité et protégés au Liban."

- Le communiqué appelle les donateurs à continuer à soutenir les Libanais qui souffrent de la crise économique autant que les réfugiés.

- Le HCR a enregistré quelque 69.400 "retours volontaires" de réfugiés en Syrie depuis 2016. Il y a actuellement environ 839.000 réfugiés syriens enregistrés au Liban, bien que le nombre réel dans le pays soit inconnu, car le gouvernement libanais a demandé au HCR de cesser d'enregistrer les réfugiés en 2015.

- Les autorités libanaises ont également, dans certains cas, expulsé des réfugiés qui sont entrés dans le pays par des passages illégaux après avril 2019, mais en nombre relativement faible. L'Access Center for Human Rights, une organisation non gouvernementale basée entre le Liban et la France et qui traite des conditions des réfugiés syriens au Liban, a enregistré 59 cas de "déportation arbitraire" en 2021. Si la majorité d'entre eux étaient entrés illégalement au Liban, les expulsés comprenaient 18 personnes entrées légalement dans le pays, dont la plupart étaient enregistrées auprès du HCR.

- Les précédentes initiatives annoncées par les autorités libanaises pour le retour des réfugiés, notamment en collaboration avec des responsables russes, n'ont pas abouti à des retours massifs.