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Dernières Infos - Ouzbékistan

Le président recule après une rare manifestation anti-gouvernementale


Le président recule après une rare manifestation anti-gouvernementale

Le président ouzbek Chavkat Mirzoïev lors d'une conférence de presse à Tachkent, le 15 avril 2019. Photo REUTERS/Mukhtar Kholdorbekov//File Photo

Le président ouzbek Chavkat Mirzoïev a annoncé samedi l'abandon d'un projet d'amendement constitutionnel qui aurait amoindri l'autonomie de la république du Karakalpakstan et qui a provoqué une rare manifestation de plusieurs milliers de personnes. Auparavant samedi, les autorités ouzbèkes avaient annoncé avoir procédé à une série d'arrestations au lendemain de cette manifestation anti-gouvernementale dans cette république autonome de l'ouest de l'Ouzbékistan.

"Un groupe comprenant les organisateurs d'émeutes et des personnes s'étant opposées activement aux forces de l'ordre a été arrêté", ont indiqué le Parlement, le gouvernement et la police de la république du Karakalpakstan, dans un communiqué. Selon cette source, les suspects ont essayé de s'emparer de bâtiments publics lors de la manifestation dans la ville de Noukous, la capitale régionale. Des milliers de personnes avaient alors manifesté contre un projet de réforme constitutionnelle qui doit être approuvé par référendum dans les prochains mois. Le projet prévoyait notamment que cette république désertique de 2 millions de personnes, l'une des régions les plus pauvres du pays, perde officiellement son statut "souverain" et le droit d'organiser un référendum sur son autodétermination.

Les manifestations spontanées sont à la fois très rares et illégales en Ouzbékistan, la plus peuplée des ex-républiques soviétiques d'Asie centrale, avec environ 35 millions d'habitants.

Samedi, le service de presse de M. Mirzoïev a annoncé que le président avait eu une rencontre avec les députés du Karakalpakstan et que les articles de la Constitution concernant la république resteraient inchangés "sur la base ... des opinions exprimées par les habitants du Karakalpakstan".

La manifestation de vendredi a représenté le plus grand défi jusqu'à présent au pouvoir du président Mirzoïev. Arrivé au pouvoir en 2016 à la mort de son prédécesseur, l'impitoyable Islam Karimov, Chavkat Mirzioïev a mené d'importantes réformes économiques et sociales. Réélu l'année dernière, il est désormais accusé de faire prendre un nouveau tour autoritaire au pays. Avec la révision de la Constitution projetée, le mandat présidentiel passerait de cinq à sept ans, au profit de l'actuel chef de l'Etat. L'ouverture économique du pays a été freinée par une succession de crises, de la pandémie de Covid-19 à la l'invasion de l'Ukraine par la Russie, partenaire clé de l'Ouzbékistan.

Le Karakalpakstan est associé à l'assèchement de la Mer d'Aral, l'une des pires catastrophes environnementales au monde d'origine humaine. 

Le président ouzbek Chavkat Mirzoïev a annoncé samedi l'abandon d'un projet d'amendement constitutionnel qui aurait amoindri l'autonomie de la république du Karakalpakstan et qui a provoqué une rare manifestation de plusieurs milliers de personnes. Auparavant samedi, les autorités ouzbèkes avaient annoncé avoir procédé à une série d'arrestations au lendemain de cette manifestation...