Rechercher
Rechercher

Société - Migrants

Plus de 120 personnes du Akkar sur un bateau secouru en Grèce

Une majorité de Libanais, mais aussi des Syriens et des Palestiniens étaient à bord de cette embarcation qui a rencontré des problèmes techniques dans les eaux territoriales grecques.

Plus de 120 personnes du Akkar sur un bateau secouru en Grèce

Les recherches effectuées par l’armée le 24 avril dernier, pour retrouver les passagers d’un bateau de migrants coulé au large de Tripoli. Photo d’archives AFP

Ils étaient plus de 120 personnes, en majorité des Libanais avec des réfugiés syriens et palestiniens, à avoir embarqué sur un bateau de fortune à partir du littoral de Abdé au Akkar, il y a quelques jours. Ils se dirigeaient vers l’Italie, leur porte d’entrée en Europe. Cette traversée de migrants clandestins en Méditerranée, une parmi tant d’autres, a fait parler d’elle ces deux derniers jours en raison de problèmes techniques qui ont immobilisé le bateau au niveau des eaux territoriales grecques, obligeant l’équipage à appeler les autorités d’Athènes au secours. Les garde-côtes grecs ont effectivement répondu à l’appel des migrants. Toutefois, selon des activistes du Akkar qui suivent de près cette affaire et le président du conseil municipal de Bebnine Kifah Kassar (localité dont sont issus la plupart des migrants), les autorités grecques leur auraient proposé de les emmener vers une île, mais les passagers auraient refusé, insistant pour être transférés en Italie. Ils sont donc jusqu’à nouvel ordre bloqués dans leur embarcation, toujours selon ces mêmes sources.

Parmi ces 120 migrants (le nombre a été confirmé par plusieurs sources concordantes), de nombreuses familles, des parents qui cherchent à emmener leurs enfants vers des cieux plus cléments. Fait nouveau : il y aurait dans cette embarcation non seulement des civils mais aussi des militaires, certains ne faisant plus partie de l’institution militaire (ou de l’un des services de sécurité) mais d’autres étant toujours en service. Cette traversée aurait dû durer 5 à 7 jours, n’était-ce l’imprévu qui a immobilisé le bateau.

En effet, poursuit-on de mêmes sources, les migrants s’étaient préparés pour une semaine en mer, se munissant d’une quantité suffisante de mazout, de matériel logistique, de boussoles électroniques et de nourriture. L’embarcation a traversé les eaux territoriales libanaises sans encombre, et sans rencontrer les garde-côtes. Elle s’apprêtait même à sortir des eaux territoriales grecques quand elle a fait face à un ennui technique.

Pour Kifah Kassar, ces migrants « sont des héros, qui ont préféré courir le risque d’émigrer illégalement en toute dignité plutôt que mener une vie de désespoir ici, résultat des politiques de l’État et de l’absence de tout développement équilibré ». Répondant aux questions de L’Orient-Le Jour, il insiste sur le fait que les causes principales de ce phénomène sont l’effondrement économique et les conditions de vie de plus en plus insoutenables, qui ont poussé plusieurs habitants de sa localité à se jeter ainsi à la mer. Il précise par ailleurs que ces migrants sont principalement des membres des familles Hussein, Masri, Taleb, Tartoussi et Kassar.

Pour mémoire

« J’ai pu sortir ma femme de l’eau mais pas mes trois enfants »

Selon lui, les Syriens dans ce bateau sont issus des camps informels de Rihaniyé et de Minié, et les Palestiniens principalement des habitants du camp de Nahr el-Bared, qui avait connu en 2007 d’âpres combats entre l’armée et des groupes islamistes, et dont la reconstruction n’est toujours pas terminée.

Une tendance favorisée par le climat

Ce bateau est loin d’être le premier à prendre la mer, avec à son bord des aspirants à la stabilité et la sécurité en Europe. Les Libanais ont toujours en mémoire le naufrage d’un bateau de clandestins durant le mois de ramadan, qui avait coulé au large de Tripoli dans des circonstances nébuleuses après avoir été intercepté par une patrouille de l’armée. Plusieurs dizaines de personnes, hommes, femmes et enfants, sont toujours portées disparues, prisonnières des eaux.

Mais malgré le risque, rien ne décourage les migrants à tenter la traversée de la Méditerranée : ces voyages n’attirent de toute évidence l’attention qu’en cas de problème, comme c’est le cas pour cette embarcation bloquée actuellement au large de la Grèce.

Suivant une source de sécurité interrogée, les traversées illégales de la Méditerranée sont d’autant plus nombreuses en été, quand les tempêtes sont moins fréquentes et les risques de naufrage moins importants. Cette source dénonce les passeurs qui facilitent et organisent ces traversées, pour lesquelles ils touchent des sommes mirobolantes pouvant atteindre les 5 000 dollars par famille de quatre personnes.

Toutefois, beaucoup de migrants ont été récemment arrêtés avant d’entreprendre leur traversée, poursuit cette source : ils sont trahis généralement par la vente massive de leur mobilier ou de leur voiture par exemple, seul moyen pour eux d’assurer le prix du voyage. Les autorités ont ainsi empêché plusieurs de ces traversées depuis avril et arrêté des passeurs, assure cette source. Alors que Tripoli est généralement sous les projecteurs sur ce sujet, c’est le littoral de Abdé qui serait désormais le point de départ privilégié.

Ils étaient plus de 120 personnes, en majorité des Libanais avec des réfugiés syriens et palestiniens, à avoir embarqué sur un bateau de fortune à partir du littoral de Abdé au Akkar, il y a quelques jours. Ils se dirigeaient vers l’Italie, leur porte d’entrée en Europe. Cette traversée de migrants clandestins en Méditerranée, une parmi tant d’autres, a fait parler d’elle ces...

commentaires (3)

Ils n’ont rien compris que l’Europe est pleine de boat peuple et des ucrainiens.la situation en Europe n’est pas bonne.

Eleni Caridopoulou

16 h 28, le 01 juillet 2022

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Ils n’ont rien compris que l’Europe est pleine de boat peuple et des ucrainiens.la situation en Europe n’est pas bonne.

    Eleni Caridopoulou

    16 h 28, le 01 juillet 2022

  • LE RAFIOT POURRI, PARTI DU LIBAN, SECOURU PRES DE L,ILE DE CRETE EN GRECE, AVAIT A SON BORD 220 ETRES HUMAINS STOCKES COMME DES ANIMAUX. S,IL Y AVAIT 120 DU AKKAR LES AUTRES DEVRAIENT ETRE DE TRIPOLI OU DES SYRIENS. A NOTER QUE CE SONT LES TURCS INFLUENTS A TRIPOLI DEPUIS UN CERTAIN TEMPS QUI SONT DERRIERE CES DESESPERES EMIGRANTS VERS L,EUROPE POUR DES RAISONS POLITIQUES CONTRE L,U.E.

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 21, le 01 juillet 2022

  • JE RÊVE DE VOIR AOUN, BERRY ET MIKATI DANS UNE BARQUE À DESTINATION INCONNU.

    Gebran Eid

    03 h 33, le 01 juillet 2022

Retour en haut