Le ministre libanais sortant de la Justice, Henri Khoury, a affirmé mardi que son ministère prendra toutes les mesures nécessaires pour exécuter le verdict rendu jeudi dernier par le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), une fois notifié de la sentence condamnant à plusieurs peines d'emprisonnement à perpétuité deux membres présumés du Hezbollah dans l'affaire de l'assassinat de Rafic Hariri, ancien Premier ministre tué dans un attentat le 14 février 2005.
"Le ministère de la Justice n'a pas encore été notifié du verdict du TSL. Une fois notifiés, nous prendrons toutes les mesures que le Liban s'est engagé à respecter à l'égard du tribunal", a déclaré M. Khoury à l'issue d'un entretien avec le président de la République, Michel Aoun, à Baabda.
Jeudi dernier, le TSL a condamné deux membres présumés du Hezbollah à plusieurs peines d'emprisonnement à la perpétuité pour leur implication dans l'attentat qui a coûté la vie à l'ancien Premier ministre. Hussein Oneissi et Hassan Habib Merhi avaient été condamnés en appel, en mars 2022, dans cette affaire et leurs peines ont été annoncées la semaine dernière. Les autorités libanaises n'avaient pas encore réagi au verdict. Marwan Hamadé, député proche du Parti socialiste progressiste, qui a lui-même échappé à une tentative d'assassinat à la voiture piégée, avait pour sa part interrogé le gouvernement libanais sur les mesures qu'il comptait prendre pour remettre les deux accusés au TSL, alors que le Hezbollah refuse de remettre à la justice les trois personnes condamnées par le TSL, Hussein Oneissi, Hassan Habib Merhi et Salim Ayache, condamné en 2020.
Le ministre sortant de la Justice a évoqué, par ailleurs, la question de la formation de l'assemblée plénière de la Cour de cassation, précisant que le décret de nomination des membres de cette assemblée est toujours au ministère des Finances. Le ministre concerné, Youssef Khalil, proche du président de la Chambre Nabih Berry, s’abstient toujours de signer le décret. L'assemblée en question est en effet chargée de trancher les recours en dessaisissement contre Tarek Bitar, le juge chargé de l'enquête sur la double explosion meurtrière du 4 août 2020 au port de Beyrouth, une affaire dans laquelle plusieurs proches du président du Parlement sont poursuivis par la justice. Près de deux ans après le drame, l'enquête fait du surplace, sur fond de profondes querelles politiciennes au grand dam des familles des victimes.
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