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Agenda - Distinction

Le Pr Christian Taoutel élevé au grade de chevalier des Arts et des Lettres

« Au moment où tous ceux que j’affectionne songent à partir, je demande à ceux qui partent de garder leur cœur ici », professe le chef du département d’histoire-relations internationales de l’USJ.

Le Pr Christian Taoutel élevé au grade de chevalier des Arts et des Lettres

Christian Taoutel recevant l’insigne de sa distinction des mains d’Henri de Rohan-Csermak, conseiller adjoint français d’action culturelle. Photo DR

Le chef du département d’histoire-relations internationales de l’USJ, Christian Taoutel, conservateur des archives de l’université et des jésuites du Proche-Orient, a vu ses efforts d’enseignant et de chercheur couronnés par l’attribution de la médaille de chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres de la République française. Différée en raison de la pandémie, la cérémonie de remise de l’insigne s’est finalement tenue lundi dans les jardins de l’Institut français. La décoration lui a été remise par le conseiller adjoint de coopération et d’action culturelle, Henri de Rohan-Csermak, représentant l’ambassadrice de France Anne Grillo, en présence des ambassadeurs de Tunisie Bouraoui Limam, de Bulgarie Boyan Belev et d’Ukraine Ighor Ostach, du P. Denis Meyer, représentant le P. Michael Zammit, provincial de la Compagnie de Jésus au Proche-Orient, du P. Salim Daccache s.j., recteur de l’USJ, ainsi que d’un certain nombre de collaborateurs, amis et parents.

Inaugurant la cérémonie, Henri de Rohan-Csermak a déclaré : « Nous nous retrouvons autour de Christian pour échanger des moments de joie et de reconnaissance. Car ce qui frappe dans son parcours est la fidélité et la transmission. Christian a enseigné dans le secondaire et il continue de le faire à l’USJ, en s’engageant auprès des élèves et des étudiants avec passion et sincérité, et en communiquant la passion de la recherche, via les archives, les cycles de conférences, dont le trait majeur est l’ouverture à un large public. »

« Son intérêt pour l’histoire est centré sur le Liban, ses périodes de crise, les échanges et les circulations, la place du Liban dans le monde arabe et dans les conflits mondiaux, la question de la mémoire », a ajouté le conseiller culturel.

« Derrière l’historien, l’enseignant et le chercheur, il y a le citoyen du Liban et le militant qui pointe du nez, a enchaîné Henri de Rohan-Csermak, Christian ne se cache nullement derrière une prétendue neutralité, c’est pour cela qu’il a tout le temps dans sa pensée le souci de la recomposition de l’espace public, la préservation du patrimoine, donc une vision authentiquement civique de l’histoire, dont le Liban a tellement besoin. »

Le chef du département d’histoire de l’USJ prononçant son discours de remerciement. Photo DR

Émotion indescriptible

De son côté, dans un mot de remerciement, M. Taoutel a affirmé : « Je ressens beaucoup de fierté ce soir et je remercie la République française qui a bien voulu m’honorer le 30 septembre 2020, année du centenaire de l’État libanais, par cette décoration (…). Je ne pourrais jamais vous décrire mon émotion lorsque j’ai appris ma nomination au titre de chevalier des Arts et des Lettres, quelques semaines seulement après la terrible explosion au port de Beyrouth en ce triste 4 août 2020.

« C’est avec gratitude et joie que je la reçois (…). C’est une belle reconnaissance et il est crucial pour moi de la recevoir ici à l’ambassade de France, à quelques mètres seulement du monument national de la grande famine de 1915-1918, mémorial pour lequel j’ai dédié de nombreuses années de ma vie.

« En un quart de siècle, je me suis pleinement impliqué à l’USJ à travers l’organisation de très nombreux voyages culturels, d’expositions de manuscrits et d’archives au Liban, mais aussi en France, au Mexique, en Tunisie et en Suisse. J’ai organisé des événements politiques et culturels importants et j’ai apporté mon modeste grain de sable au succès de ces événements. Ce travail a été réalisé grâce à la bénédiction du recteur de l’USJ Salim Daccache que je remercie du fond du cœur. Père Daccache, je n’ai jamais eu l’occasion de vous le dire avant : merci d’avoir cru en moi et de m’avoir accompagné dans mes folies… du désert mexicain aux villages du Noirmont en Suisse, à l’Assemblée nationale française où j’ai représenté le Liban à vos côtés. »

« Cette reconnaissance, a conclu M. Taoutel, je la prends comme un encouragement à continuer à être actif pour promouvoir les arts et la culture et pour défendre les valeurs de tolérance et de respect d’autrui (…). Cette médaille est l’héritière de la médaille de Saint-Michel du XVe siècle. Elle a été remise à l’honneur par André Malraux en 1963. Le général de Gaulle voulait la supprimer, mais André Malraux a résisté contre cette décision ! Je la reçois donc aussi comme un appel à résister pour rester au Liban et faire de mon mieux pour mon pays. Au moment où tous ceux que j’affectionne songent à partir, moi je reste et je demande à ceux qui partent de garder leur cœur ici. »

Le chef du département d’histoire-relations internationales de l’USJ, Christian Taoutel, conservateur des archives de l’université et des jésuites du Proche-Orient, a vu ses efforts d’enseignant et de chercheur couronnés par l’attribution de la médaille de chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres de la République française. Différée en raison de la pandémie, la...