Les 73 députés du courant du leader chiite Moqtada Sadr, plus importante formation à l’Assemblée d’Irak, ont présenté dimanche soir leur démission, un geste destiné à faire pression pour qu’avance la formation du gouvernement en panne depuis les législatives de 2021. « Nous avons accepté à contrecœur les demandes de nos frères et sœurs, représentants du bloc sadriste, de démissionner », a annoncé le président du Parlement, Mohammad al-Halboussi, sur Twitter après avoir reçu les lettres de démission des 73 élus de Moqtada Sadr. Le leader chiite, habitué des symboles politiques, avait lui-même demandé à ses députés jeudi de « préparer » leur démission. Selon le politologue irakien Hamzeh Haddad, « le Parlement doit encore entériner » ces démissions « à la majorité absolue » pour qu’elles deviennent effectives. Or les vacances parlementaires ont débuté jeudi et les élus ne doivent retrouver l’hémicycle qu’au mois d’août. Ce soubresaut vient toutefois souligner l’impasse politique totale dans laquelle se trouve l’Irak où, depuis 2003 et la chute du président Saddam Hussein, les tractations entre partis en vue de former un gouvernement et de nommer un Premier ministre jouent les prolongations. Depuis les législatives anticipées d’octobre 2021, desquelles le mouvement sadriste est ressorti grand gagnant, les deux pôles du chiisme politique – celui de Moqtada Sadr et les pro-Iran du Cadre de coordination – continuent à revendiquer une majorité au Parlement et le droit de nommer le Premier ministre.
Moyen-Orient - Irak
Démission des élus du courant Sadr, plus grand groupe au Parlement
OLJ / le 13 juin 2022 à 00h00