Les commissions parlementaires regroupant des députés élus le 15 mai étaient en cours de formation mardi à la Chambre, place de l'Etoile dans le centre-ville de Beyrouth. A l'issue de la séance du matin, deux commissions ont fait l'objet d'un vote : celle des Finances et du Budget et celle de l'Administration et de la justice, tandis que cinq autres ont été formées suite à un consensus. Quatre députés sur un total de 128 étaient absents lors de cette séance. La réunion a repris vers 18h15, pour une séance au cours de laquelle des votes ont eu lieu pour la formation des commissions de la Défense nationale, de l'Intérieur et des Municipalités et des Travaux publics et de l'Energie. Les commissions de l'Agriculture et du Tourisme et de l'Environnement ont, elles, fait l'objet de consensus.
A l’issue de la séance, M. Berry a appelé à la tenue d’une réunion vendredi à 15h pour continuer à élire les membres des commissions restantes : la commission de la santé et celle de l'éducation.
"Le vrai cœur du Parlement"
"Les commissions parlementaires sont le vrai cœur du Parlement", a souligné le chef du Législatif, Nabih Berry, au début de la réunion. "J'aurais souhaité que l'on trouve un accord (en amont de la séance, ndlr) vu qu'il y a de la place pour tous les députés, sinon le vote se poursuivra durant des semaines", a-t-il prévenu. Lors des législatures précédentes, la formation de la totalité des commissions se faisait en effet par nomination, à l'issue d'un consensus entre les différentes formations politiques traditionnelles.
Retrouvez ici les noms des membres des commissions parlementaires formées jusqu'à présent.
Selon le journaliste de L'Orient Today présent sur place Kabalan Farah, le Parlement a commencé par élire les 17 membres de la commission des Finances et du budget, pour laquelle 21 députés s'étaient portés candidats. La candidature du député de la contestation Firas Hamdane a suscité un bref débat entre ce dernier et Ali Hassan Khalil (Amal), M. Hamdane s'étant porté candidat après la présentation d'une liste de 20 noms. Pour voter, chacun des 124 députés présents était appelé à noter sur son bulletin de vote les noms des 17 députés qu'il souhaite voir accéder à la commission. En raison de la difficulté de ce processus, le décompte des voix pour l'élection des membres de la commission des Finances a nécessité près d'une heure.
Peu après l'annonce des résultats du vote pour la commission des Finances, le député Ibrahim Kanaan, président sortant de cette commission, a twitté pour "remercier (ses) collègues de leur confiance". "Le plus important est de coopérer pour être productifs", a-t-il ajouté. La réélection de M. Kanaan à la tête de la commission des Finances n'a pas encore été officialisée mais elle semble inéluctable. En effet, selon des informations de la chaîne locale LBCI, tous les membres de cette commission devraient élire le député aouniste, même ceux des Forces libanaises, à l'exception d'Ibrahim Mneimné.
Les commissions parlementaires ont un rôle important à jouer sur le plan législatif, puisqu'elles doivent se prononcer sur les projets de loi qui leur sont envoyés par le gouvernement, avant que ceux-ci ne soient transmis à l'Assemblée plénière. Parmi les commissions de poids, figurent celles de l'Administration et de la Justice, des Finances et du Budget, ou encore de l'Environnement.
Les Forces libanaises de Samir Geagea devraient œuvrer pour conserver la présidence de la commission de l’Administration et de la Justice, dirigée jusqu'à présent par Georges Adwan, député du Chouf. De son côté, le Courant patriotique libre de Gebran Bassil pourrait s’accrocher à la présidence de la commission des Finances et du Budget, dirigée depuis plusieurs années par Ibrahim Kanaan, député du Metn. Mais aucune décision n’a été prise sur ce plan, selon la chargée de communication du CPL, Rindala Jabbour, contactée par L’Orient-Le Jour. En face, les treize députés issus de la contestation populaire avaient annoncé samedi qu'ils comptaient postuler pour des sièges dans les différentes commissions, sur la base de leur expertise, comme ils l'avaient annoncé dans un communiqué publié samedi.
En ce qui concerne les présidents et greffiers des commissions, leur élection aura lieu lors d'une autre séance, comme l'a affirmé M. Berry, en réponse à une question du député Michel Daher concernant la répartition confessionnelle des présidents des commissions, dans laquelle il reprochait qu'aucune commission ne soit dirigée par un député grec-catholique.
Consultations parlementaires
Une fois ces commissions élues, les députés devraient être incessamment convoqués par le président de la République, Michel Aoun, pour les consultations parlementaires contraignantes en vue de la désignation d'un nouveau Premier ministre. Le gouvernement actuel de Nagib Mikati est en effet chargé d'expédier les affaires courantes depuis la tenue des législatives, le 15 mai dernier.
Lors d'un point de presse au Parlement, le chef du parti Kataëb, le député Samy Gemayel, a appelé à hâter les consultations parlementaires pour nommer un nouveau Premier ministre. "La situation ne peut plus attendre", a-t-il mis en garde, insistant sur le fait que "le président de la République doit convoquer à ces consultations le plus vite possible".
Parallèlement à la séance parlementaire, des employés des centres d'inspection mécanique ont tenu un sit-in dans le centre-ville de Beyrouth pour protester contre le licenciement, selon eux, de plusieurs centaines de salariés.
commentaires (10)
Le pompon dans cette mascarade c’est le comportement des FL. Plus loufoques tu meurs. Ils singent tous les vendus et ne valent finalement pas mieux que tous ces vendus réunis.
Sissi zayyat
12 h 11, le 08 juin 2022