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Dernières Infos - Irak

Un climat "de peur et d'intimidation" limitant les libertés, déplore l'ONU


Un climat

Des forces de sécurité irakiennes à Bagdad, le 29 mai 2022. Photo Sabah ARAR / AFP

Assassinat, tentatives d'assassinat, attaques menées avec des explosifs: en Irak un "environnement de peur et d'intimidation" a limité la liberté d'expression au cours de l'année écoulée, a déploré jeudi la mission de l'ONU dans un nouveau rapport qui documente 26 incidents.

Le rapport note toutefois les "progrès significatifs réalisés pour dédommager les familles des personnes tuées lors des manifestations", en référence à l'immense et inédit soulèvement populaire de l'automne 2019, dont la répression avait fait près de 600 morts et 30.000 blessés. Mais le rapport, qui évalue les progrès réalisés entre mai 2021 et mai 2022 sur la base notamment de 27 entretiens individuels et des réunions avec des responsables judiciaires à Bagdad et dans le sud du pays, évoque de nombreux manquements.

Le rapport fait état d'incidents "visant à réprimer toute dissidence (...), perpétrés par des +éléments armés non-identifiés+". Parmi 26 incidents visant des militants, on dénombre "un assassinat ciblé, trois tentatives d'assassinats ciblés, cinq agressions violentes, une perquisition, 14 attaques à l'aide d'engins explosifs", selon l'étude réalisée par la mission d'assistance de l'ONU pour l'Irak (Unami) et le Haut-commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme (OHCHR).

Le rapport évoque "l'impunité persistante concernant les attaques ciblées contre les manifestants (...) les militants et les dissidents adoptant des opinions critiques à l'égard d'éléments armés et les acteurs politiques qui leurs sont affiliés". Après les manifestations de 2019 fustigeant corruption endémique, chômage, et l'absence d'un Etat de droit, des dizaines de militants ont été victimes d'assassinats, de tentatives d'assassinat ou d'enlèvements. Ces violences n'ont jamais été revendiquées mais les manifestants pointent du doigt les puissantes factions armées souvent pro-iraniennes, liées au pouvoir.

L'impunité "propage un environnement de peur et d'intimidation qui continue de restreindre sévèrement la jouissance des droits à la liberté d'expression et d'association pacifique", ajoute le rapport. Si la plupart des attaques restent anonymes, "des informations indiquent que des individus détenus et condamnés pour ces incidents pourraient appartenir à des éléments armés connus et opérant hors du contrôle de l'Etat", souligne le rapport.

L'étude évoque l'assassinat en juillet 2020 du chercheur Hicham al-Hachémi et le procès d'un policier traduit en justice pour ce meurtre. "En février, le procès a été reporté une quatrième fois, puis ajourné sine die, en raison de +l'impossibilité de faire comparaitre l'accusé devant le tribunal+". Lueur d'espoir: les "progrès significatifs" pour indemniser les familles de manifestants tués, le rapport indiquant que 509 familles de "martyrs" ont reçu une indemnisation spéciale du Premier ministre (près de 7.000 dollars).

Assassinat, tentatives d'assassinat, attaques menées avec des explosifs: en Irak un "environnement de peur et d'intimidation" a limité la liberté d'expression au cours de l'année écoulée, a déploré jeudi la mission de l'ONU dans un nouveau rapport qui documente 26 incidents.Le rapport note toutefois les "progrès significatifs réalisés pour dédommager les familles des personnes tuées...