Les prix du diesel et du gaz ont connu une nouvelle forte hausse vendredi matin au Liban, mais ceux de l'essence sont restés inchangés, alors que la monnaie nationale poursuit sa dépréciation record sur le marché libre.
Selon le nouveau barème du ministère de l'Énergie, les 20 litres de mazout voient leur prix bondir de 30.000 LL, et se vendent à 762.000 livres. La bonbonne de gaz domestique coûte 471.000 LL après une augmentation de 24.000 livres. Quant aux 20 litres d'essence à 95 et 98 octane, leurs prix demeurent inchangés par rapport à ceux publiés la veille et fixés à 597.000 et 608.000 LL.
Peu avant la publication des nouveaux tarifs, le porte-parole du syndicat des propriétaires de stations-service au Liban Georges Brax a estimé que "le retard dans le remboursement des sociétés importatrices par les banques en dollars au taux de Sayrafa et dans l'octroi d'accords préalables par la Banque du Liban pour ces importations maintiendra le rationnement de l'essence livré au marché local". "Ces produits ne seront plus assez disponibles bien que des quantités non négligeables soient présentes dans les réservoirs", a-t-il affirmé. Il a enfin appelé les autorités compétentes et la Banque centrale à "trouver rapidement une solution à ce problème pour éviter le retour à une crise dont personne ne veut", dans une référence aux graves pénuries qu'a connu le Liban l'été dernier.
Il convient de rappeler que les prix de l’essence sont calculés en fonction du cours mondial du baril de pétrole et du taux de la plateforme Sayrafa de la BDL, bien inférieur à celui du marché parallèle (24.600 LL pour un dollar vendredi, contre plus de 36.000 LL/dollar sur le marché libre). C’est sur la base de ce taux que la BDL accepte, via les banques, de convertir en dollars les livres fournies par les importateurs. Les produits des ventes de l’essence sur le territoire libanais se font exclusivement dans la monnaie nationale. Le mazout, lui, est essentiellement vendu en dollars et le gaz en livres, mais au taux du marché.
Excédés par la nouvelle hausse des prix, des chauffeurs de taxi avaient bloqué jeudi la route devant le siège du ministère de l'Intérieur à Beyrouth. Des manifestants en colère avaient parallèlement bloqué des routes à l'aide de bennes à ordures, à Saïda, la ville côtière du Sud. Le Liban est frappé par une crise économique sans précédent depuis 2019, qui est allée en s'aggravant au cours des derniers jours.
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