La centrale de Deir Ammar à l'arrêt dès mardi

La centrale de Deir Ammar (Liban-Nord) sera complètement mise à l'arrêt dès mardi, faute de carburant, a annoncé lundi l'organisme public Électricité du Liban (EDL), alors que le pays en crise est déjà sans courant durant de longues heures.

"Le stock de mazout de la centrale de Deir Ammar, la seule à être actuellement opérationnelle, sera complètement épuisé", a prévenu EDL dans un communiqué. "Cela entraînera une mise à l'arrêt obligatoire de la centrale dès mardi matin", poursuit l'office, notant que "seules les centrales hydrauliques, dont la capacité de production ne dépasse pas les 100 mégawatts, resteront opérationnelles sur le réseau". Un navire-citerne chargé de mazout, qui était censé accoster au Liban le 20 mai, n'arrivera que le 25 mai. Le communiqué précise enfin que la prochaine livraison de gasoil sera testée avant de faire redémarrer la centrale.

EDL a dernièrement décidé d'alterner sa production de courant entre les centrales de Deir Ammar et Zahrani (Liban-Sud) afin de ne pas plonger le Liban dans un black-out total. L'établissement public avait précisé avoir éteint sa centrale située dans le Nord jusqu’à ce que les quantités dont est dotée sa centrale du Sud s’épuisent. Après quoi, la centrale de Deir Ammar aurait dû être remise en service. Selon EDL, cette démarche est une "mesure de précaution", alors que le pays ne peut compter que sur environ 40.000 tonnes de gasoil qui lui sont livrés chaque mois dans le cadre d’un accord conclu avec l’Irak il y a près d’un an. 

Face à cette situation, les Libanais sont obligés de s'abonner à des générateurs privés pour se fournir en courant électrique, ce qui les contraint à s’acquitter de lourdes factures sur fond de crise économique dans le pays et de hausse des cours mondiaux des carburants, notamment en raison du conflit russo-ukrainien.