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Le revirement des talibans sur l'éducation des filles suscite le doute sur leur fiabilité, dit l'UE


Le revirement des talibans sur l'éducation des filles suscite le doute sur leur fiabilité, dit l'UE

Des jeunes filles afghanes dans une rue de Kaboul, le 10 mai 2022. Photo REUTERS/Ali Khara TPX IMAGES OF THE DAY

La décision des talibans de laisser fermées aux filles les écoles secondaires en Afghanistan a "soulevé des doutes" sur leur détermination à tenir leurs promesses et reste un obstacle majeur à leur reconnaissance internationale, a estimé jeudi un haut responsable européen.

Fin mars, les talibans ont fait refermer aux filles les lycées et collèges, quelques heures à peine après leur réouverture, annoncée de longue date. Ce revirement inattendu, ordonné par le chef suprême du mouvement et du pays, Hibatullah Akhundzada, a suscité l'indignation de la communauté internationale.

Les talibans, au pouvoir depuis août, n'ont pas proposé de nouvelle date pour la réouverture des écoles. L'envoyé spécial de l'Union européenne en Afghanistan, Tomas Niklasson, a estimé jeudi que cette volte-face avait "soulevé des doutes dans nos têtes sur la crédibilité de leurs promesses, et sur leur fiabilité en tant que partenaire".

"Il semble que ce soit un gouvernement qui n'écoute pas son peuple", a-t-il déclaré à l'AFP à l'issue d'une visite de cinq jours à Kaboul. "Ce que les femmes demandent ce n'est pas qu'on leur dise comment s'habiller, c'est comment faire pour nourrir leur famille, comment aller à l'école, comment avoir accès au système de santé, comment trouver du travail", a-t-il ajouté.

La communauté internationale a lié l'aide humanitaire et financière dont l'Afghanistan a absolument besoin au respect par les talibans des droits humains, en particulier ceux des femmes à être éduquées et à travailler. "Si les écoles ouvrent relativement prochainement dans le pays, à tous les niveaux pour les garçons et les filles, ce sera une avancée très positive", a repris M. Niklasson.

Une réouverture des écoles signalerait "un basculement spectaculaire" qui, s'il s'accompagne de garanties sur le respect des droits des minorités et des femmes, aiderait la cause des talibans dans leur quête de reconnaissance internationale, a-t-il jugé. Aucun pays n'a encore reconnu le nouveau régime afghan.

Pour l'instant, l'UE regrette que la tendance en Afghanistan soit "à un retour en arrière, à une régression dans plusieurs domaines". Depuis leur retour au pouvoir, les islamistes ont progressivement rogné les libertés conquises par les femmes ces 20 dernières années, depuis la chute de leur précédent régime (1996-2001). Ils les ont largement exclues des emplois publics, ont restreint leur droit à se déplacer ou encore dicté la manière dont elles doivent se vêtir. La semaine passée, ils ont promulgué un décret imposant aux femmes le port du voile intégral en public.

La décision des talibans de laisser fermées aux filles les écoles secondaires en Afghanistan a "soulevé des doutes" sur leur détermination à tenir leurs promesses et reste un obstacle majeur à leur reconnaissance internationale, a estimé jeudi un haut responsable européen.Fin mars, les talibans ont fait refermer aux filles les lycées et collèges, quelques heures à peine après leur...