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Campus - FRANCOPHONIE

Hackathon régional de l’AUF : des étudiants s’investissent pour l’environnement

Dans le cadre du hackathon régional sur l’environnement, organisé par l’AUF Moyen-Orient, les équipes d’étudiants lauréates ont proposé des projets innovants qui répondent à des défis environnementaux auxquels fait face la région.

Hackathon régional de l’AUF : des étudiants s’investissent pour l’environnement

Le projet Ecopad est porté par des étudiantes de l’USJ, campus Liban-Nord, en 1re année de data science (science des données), Diala Bchennaty, 19 ans, Nourhane Jneid, 18 ans, Yara Yassine, 19 ans, Ghina Laz, 18 ans, ainsi que Niraz Zakaria, 18 ans, qui est en 1re année de biochimie. Photos AUF Moyen-Orient

Organisé au cours du Mois de la francophonie, le hackathon sur l’environnement s’est déroulé en deux temps. Tout d’abord, une compétition locale a permis de sélectionner une équipe lauréate au niveau de chacune des quatre implantations régionales de l’Agence universitaire de la francophonie Moyen-Orient (AUF) qui ont participé à cette compétition. Ainsi quatre équipes ont remporté chacune un prix de 500 euros. Parmi les projets présentés par les 60 étudiants inscrits au centre d’employabilité francophone (CEF) de Beyrouth, le projet lauréat Bio-SoundTech, conçu par des étudiantes de l’Académie libanaise des beaux-arts (ALBA), propose de transformer la pollution sonore en énergie. Au Campus numérique francophone (CNF) de Tripoli, c’est le projet Ecopad présenté par des étudiantes de l’USJ – campus Liban-Nord qui a été choisi parmi les projets présentés par les 60 participants. Il porte sur le recyclage des masques en des produits dérivés. Au campus numérique francophone (CNF) d’Alexandrie, le projet lauréat GeneVert, porté par des étudiants de l’Université Senghor, présente une gestion intelligente des déchets sur la corniche d’Alexandrie. Enfin, à l’Université de Djibouti, avec son projet EcoLAIR, l’équipe lauréate vise la création d’un système de climatisation à partir de bouteilles en plastique recyclées.

Dans sa seconde phase, le hackathon a réuni virtuellement ces quatre équipes lauréates, lors de la finale régionale qui s’est tenue fin mars. Le jury a sélectionné les projets Bio-SoundTech (ALBA) et EcoLAIR (Université de Djibouti) dont les porteurs se sont partagé le prix de 1 000 euros.

Derrière le projet Bio-SoundTech, lauréat de la compétition régionale : 4 étudiantes de 19 ans en 2e année d’architecture à l’ALBA, Yasmina Halaby, Marylynn Kanaan, Norma Saba et Céline Abou Rahal, ainsi qu’une étudiante de 21 ans en 3e année de génie logiciel et réseaux à l’Université antonine, Michèle Berbery. Ci-dessus, les lauréates avec leur formatrice.

Au cours de la journée du hackathon, les étudiants des différentes régions étaient connectés via le logiciel Teams, et ont pu bénéficier de formations et de séances de coaching, leur permettant de transformer leur idée en un projet qui répond à l’un des six défis environnementaux proposés par l’AUF Moyen-Orient. Cette compétition les a incités en fait à proposer des solutions aux problèmes de la pollution du sol, de l’air et de l’eau, de la production de déchets, du réchauffement climatique, des énergies renouvelables, ainsi que du recyclage et de la biodiversité. Nathalie Bitar, directrice régionale adjointe responsable des projets à l’AUF Moyen-Orient, précise que la thématique de l’environnement s’inscrit dans le cadre des objectifs de développement durable que l’AUF cherche à mettre en œuvre. Le hackathon vise de ce fait à « sensibiliser les jeunes à l’entrepreneuriat et aux défis environnementaux », ajoute-t-elle.

En fin de journée, les équipes ont présenté leurs projets devant un jury composé de professionnels de l’entrepreneuriat et de l’environnement. Parmi les critères de sélection, l’identification d’un problème assorti d’une proposition d’une solution adéquate. Le projet doit revêtir aussi un caractère innovant, être pérenne et avoir un impact social. L’équipe doit également être homogène et posséder les compétences adéquates pour pouvoir lancer ce projet.

Incitant ces jeunes étudiantes à se lancer dans le monde de l’industrie et du marché, le hackathon a été, en outre, une occasion pour l’AUF Moyen-Orient de réaffirmer son engagement en faveur de l’entrepreneuriat étudiant. « L’employabilité et l’insertion professionnelle sont l’un des axes stratégiques de l’AUF. L’entrepreneuriat étudiant est une alternative à la recherche d’emploi qui va donner des compétences aux étudiants et leur permettre de créer leur propre emploi », affirme Nathalie Bitar. Pour Niraz Zakaria, le hackathon fait partie d’un « long chemin de croissance et d’enrichissement ». Cette jeune étudiante de l’USJ estime qu’il a permis aux participants de développer leurs « capacités de pensée critique », réfléchir à « de nouveaux types de créativité », leur « permettre d’aider la communauté » et de construire un réseau de contacts.

Quant à la mise en place des projets, Nathalie Bitar explique que chaque implantation de l’AUF fait en sorte d’accompagner l’équipe lauréate de la compétition régionale. « Au centre d’employabilité francophone de Beyrouth, on vient de lancer un programme de pré-incubation entrepreneurial de sept semaines. On a proposé à l’équipe Bio-SoundTech de l’intégrer », annonce-t-elle. Celle-ci va pouvoir bénéficier de mentorat, de coaching, de formations à tous les aspects de développement d’une entreprise. À la fin du programme, un pitch permettra de choisir une équipe lauréate qui remportera 1 000 euros. « Le programme permettra ainsi de faire mûrir leur idée et d’aboutir à un projet qui puisse être intégré à un incubateur », conclut Nathalie Bitar.

Au cours de la journée du hackathon, les étudiants ont pu bénéficier de formations et de séances de coaching, leur permettant de transformer leur idée en un projet qui répond à l’un des défis environnementaux proposés par l’AUF Moyen-Orient : la pollution du sol, de l’air et de l’eau, la production de déchets, le réchauffement climatique, les énergies renouvelables, ainsi que le recyclage et la biodiversité. Photo AUF Moyen-Orient

Isolant sonore et énergie durable

Derrière le projet Bio-SoundTech, lauréat de la finale régionale, quatre étudiantes de 19 ans en 2e année d’architecture à l’ALBA, Yasmina Halaby, Marylynn Kanaan, Norma Saba et Céline Abou Rahal, ainsi que Michèle Berbery, une étudiante de 21 ans en 3e année de génie logiciel et réseaux à l’Université antonine. « Gagner nous a permis de nous ouvrir à une multitude de possibilités dans un pays où l’espoir nous semblait absent. De plus, cela nous a permis d’avoir l’opportunité de développer un projet qui bénéficiera à la communauté libanaise et qui donnera de l’espoir à notre génération de vouloir toujours aller vers l’avant », se réjouit Yasmina Halaby. Consistant en un isolant sonore portable placé sur les revêtements des fenêtres, dans un milieu urbain, l’objet en question doit pouvoir isoler les ondes sonores et les convertir en électricité. « Ce système capte le son et convertit le signal acoustique en chaleur. Cette chaleur, produite par le frottement dû aux ondes sonores, et avec l’aide d’un gel ionique, va créer un champ électrique que le microcontrôleur transforme en un signal numérique, produisant de l’électricité et donc une climatisation durable », explique l’équipe. Les étudiantes se sont basées sur leur vécu en concevant l’idée, mais aussi en pensant à un problème lié à l’environnement dont tout Libanais souffre dans ce pays en crise. « Quand on pense à Beyrouth en été, deux mots nous viennent à la tête : chaleur et bruit. Normalement, nous apaisons la chaleur avec l’air conditionné. En revanche, avec la crise d’électricité au Liban, la climatisation est devenue inaccessible et coûteuse, ce qui nous a poussées à trouver une solution moins chère, durable », explique Yasmina Halaby. Selon Michèle Berbery, ce projet répond aux besoins du client. L’isolant est « abordable et surtout environnemental, appliquant les principes : réutiliser, réduire et recycler », note-t-elle. Ces étudiantes en architecture ont puisé dans leurs connaissances en matériaux de construction et de fabrication, de même qu’elles sont en train d’approfondir leurs recherches scientifiques et de consulter des professionnels afin de pouvoir créer un isolant qui tienne compte du facteur économique. « Étant optimiste pour le futur de ce pays, nous voulons créer du confort au milieu de ce chaos, quelle que soit la situation financière », assure Norma Saba. Le but est ainsi de « générer un prototype à moindre coût et à haute capacité ».

Des masques jetables aux serviettes hygiéniques

Quant au projet Ecopad, l’un des quatre finalistes de la compétition locale, il est porté par des étudiantes de l’USJ, campus Liban-Nord, en 1re année de data science (science des données), Diala Bchennaty, 19 ans,

Nourhane Jneid, 18 ans, Yara Yassine, 19 ans, Ghina Laz, 18 ans, ainsi que Niraz Zakaria, 18 ans, qui est en 1re année de biochimie. « Nous avons pu, en une seule journée, développer une idée qui consiste à réutiliser les masques en les transformant en serviettes hygiéniques », affirme Niraz Zakaria. Diala Bchennaty explique qu’elle et ses camarades sont « conscientes et intéressées par les problèmes environnementaux et sociaux dont nous souffrons actuellement ».

Comme point de départ, l’équipe a tenu compte de deux paramètres : l’utilisation excessive des masques jetables durant la pandémie et la pollution qui en a résulté, ainsi que « les conditions de vie difficiles auxquelles le Liban est confronté et le coût élevé des serviettes hygiéniques » plongeant les jeunes filles dans la précarité menstruelle, justifie Niraz Zakaria. En s’appuyant sur sa filière académique et ses connaissances scientifiques, cette étudiante a aidé l’équipe à mieux comprendre le processus de stérilisation et de finalisation du produit au niveau du prototypage. Quant à ses collègues, leurs connaissances académiques leur ont servi dans l’analyse et l’étude des données pour accomplir l’étude de marché. Toutefois, cette équipe confie avoir été confrontée à la mentalité patriarcale qui considère la menstruation comme un sujet tabou. Malgré cela, durant cette journée du hackathon, « on a pu accomplir l’impossible en réalisant une étude et une présentation complètes de notre projet », se réjouit Niraz Zakaria.

Étant les moins âgées et les moins expérimentées, et vu les défis de la compétition et les moqueries que leur idée a subies, l’équipe avoue que « l’espoir de gagner était presque inexistant. Mais nous n’avons pas baissé les bras et avons donné le meilleur de nous-mêmes ». N’empêche qu’avec l’annonce du résultat, ces jeunes étudiantes ont repris confiance. « Rien n’est impossible, surtout quand on croit en l’idée, assure Diala Bchennaty. Le Liban a besoin de ces idées et de ces jeunes esprits pour le sauver. »

Cette équipe compte approfondir davantage la partie commerciale et scientifique du projet, avec l’aide de spécialistes. « Nos clients doivent avoir confiance en nous et en notre produit, cela se fera en leur donnant des exemples pratiques basés sur nos recherches et notre expérience dans les laboratoires », ajoute Niraz Zakaria.


Organisé au cours du Mois de la francophonie, le hackathon sur l’environnement s’est déroulé en deux temps. Tout d’abord, une compétition locale a permis de sélectionner une équipe lauréate au niveau de chacune des quatre implantations régionales de l’Agence universitaire de la francophonie Moyen-Orient (AUF) qui ont participé à cette compétition. Ainsi quatre équipes ont...

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