La liste « Beyrouth Madinati », du parti d’opposition social écologiste Madinati, s’est retirée de la course électorale dans la circonscription de Beyrouth II, a annoncé mercredi la candidate à un des deux sièges chiites de la capitale, Nahida Khalil, au cours d’une conférence de presse au siège du parti. Cette annonce, qui intervient à seulement quelques jours du vote des expatriés en vue des législatives et à moins de deux semaines du scrutin à l’échelle nationale, est le fruit d’une longue réunion du conseil des citoyens du parti et va « dans l’intérêt du peuple et de la révolution », afin de faire barrage aux listes des partis au pouvoir, a indiqué la candidate contactée par L’Orient-Le Jour. Ce geste est toutefois purement symbolique, la date limite pour l’inscription des listes étant déjà échue le 4 avril. En effet, le retrait des candidatures après la période impartie n’a aucune valeur juridique et, en théorie, un candidat qui s’est retiré après la date limite pourrait même gagner l’élection s’il obtient le plus grand nombre de votes préférentiels.
La liste de Madinati a été formée au dernier moment en avril dernier, sur fond de désaccord avec la principale liste de la contestation, « Beyrouth le changement ». Le parti avait alors évoqué des divergences sur la méthode de sélection des candidats et même sur le programme politique. Au final, l’on comptait à Beyrouth II trois listes se réclamant du 17 octobre (sans compter la liste de Fouad Makhzoumi et celle soutenue par Baha’ Hariri), ce qui rendait la possibilité d’une percée beaucoup plus faible. Mais pourquoi ce revirement de dernière minute ? Nahida Khalil affirme que la circonscription de l’ouest de la capitale connaît une nouvelle dynamique qui rendait ce retrait nécessaire. « Alors que l’Arabie saoudite s’active pour soutenir certains candidats, les sondages sont de moins en moins favorables aux forces de la contestation. C’est pour cela que nous avons décidé de nous retirer afin d’empêcher la dispersion des voix », explique-t-elle. L’ambassadeur d’Arabie Walid Boukhari avait dernièrement incité les électeurs sunnites à se rendre aux urnes, alors que nombre d’entre eux semblent vouloir bouder le scrutin après la décision du principal leader sunnite Saad Hariri de suspendre son activité politique. Or une forte mobilisation de l’électorat haririen en faveur des listes de l’establishment pourrait considérablement augmenter le seuil électoral, et par conséquent réduire les chances des listes de la contestation.
Une décision qui ne fait pas l’unanimité
Madinati ne donne pas toutefois d’instruction de vote à ses électeurs à Beyrouth II. « Il y a une liste solide de l’opposition avec des figures honnêtes et compétentes. Mais il y a également sur cette liste des candidats avec lesquels nous sommes en désaccord, et nous ne pouvons donc pas soutenir la mouture dans son intégralité », explique Nahida Khalil en référence à la liste « Beyrouth le changement ». Elle invite donc les électeurs de Madinati à « étudier les candidats un par un avant de se décider », tout en les incitant à se rendre massivement aux urnes. Il reste que la décision de Madinati ne fait pas l’unanimité au sein de la liste. Ainsi, Sara Yassine, candidate à l’un des six sièges sunnites de la capitale sur cette liste, ne compte pas se retirer de la course. « Je ne peux pas faire ça aux personnes qui m’ont fait confiance. Ce n’est pas éthique », dit-elle, tout en affirmant respecter la décision de Madinati. « Je suis une amie du parti, sans être encartée. Par conséquent, je ne participe pas au vote et aux discussions internes. Je ne me sens donc pas concernée et je continuerai la course avec mes propres moyens et l’aide de volontaires », indique-t-elle. Selon elle, Paola Rbeiz, candidate au siège grec-orthodoxe sur la même liste, refuse également de se retirer. Cette dernière n’était pas joignable pour commenter. S’il se retire de la course à Beyrouth II, le parti poursuivra la bataille dans la circonscription de Beyrouth I, où des candidats « expérimentés » ont « la capacité de répondre aux attentes des gens » et de s’opposer à la classe politique au Parlement, a tenu à préciser Nahida Khalil lors de sa conférence de presse.
Onze sièges sont à pourvoir à Beyrouth II : 6 sunnites, 2 chiites, 1 druze, 1 grec-orthodoxe, 1 protestant.
Avec le retrait de « Beyrouth Madinati », neuf listes restent en compétition : « Beyrouth le changement », qui rassemble des groupes de la contestation, « Beyrouth a besoin d’un cœur », de l'indépendant Fouad Makhzoumi, « Beyrouth confronte », qui allie l'ancien Premier ministre Fouad Siniora au Parti socialiste progressiste du leader druze Walid Joumblatt, « Capables », du parti Citoyens et citoyennes dans un État de Charbel Nahas, « À Beyrouth », qui allie les Ahbache à des figures indépendantes, « Pour que Beyrouth reste », de Sawa li Lubnan, le parti soutenu par Baha’ Hariri, « Oui à Beyrouth », composé de figures indépendantes, « C’est Beyrouth », qui allie la Jamaa islamiya à des figures indépendantes et « L’unité de Beyrouth », qui rassemble le Hezbollah, Amal, le Parti syrien national social, le Courant patriotique libre et le Parti démocratique libanais.
a qui la faute si l'arabie-entre autres- s'associe aux partis traditionnels ? la faute est AUSSI aux forces pour le renouvellement tellement eparpilles. entre autre raisons, refus categorique pour beaucoup de s'allier a ces forces - la pour beaucoup d'entre elles. alors pragmatisme intelligent veut qu'au contraire elles le fassent et avec l'apport de leur presence au parlement -petit a petit- arriveraient a augmenter leurs forces et devenir joueurs principaux..
10 h 21, le 05 mai 2022