Chère Brigitte Macron, la langue de l’amour, de l’esprit et de la culture a besoin de vous.
C’est d’abord à la femme française que je souhaite m’adresser, cette femme devenue Première dame, qui, de par son allure et ses tenues vestimentaires, fait briller le savoir-faire des maisons françaises et l’élégance à la française tant enviée à travers le monde.
Ambassadrice au grand cœur, soucieuse de l’accès à tous au marché du travail, y compris aux « décrocheurs », vous avez créé et présidé un institut spécialisé dans l’accompagnement des personnes au chômage où vous assurez des « masterclass » en littérature française pour que cet accès ne soit pas le seul apanage des élites.
Mais surtout en tant que mère et professeure de littérature, vous avez imposé le dédoublement des classes de CP/CE1 dans les quartiers prioritaires d’éducation. Aucun gouvernement ne l’avait fait auparavant.
Votre engagement philanthropique discret mais efficace me pousse à vous lancer cet appel, un appel du cœur pour soutenir la francophonie.
Il faut sauver nos écoles francophones, nos élèves français et élèves francophiles dont le destin serait bien sombre sans l’intervention de la France.
Cet appel, je vous le lance depuis un territoire décrit dans la Bible comme « le pays du miel et du lait », je parle bien évidemment du Liban, un pays qui ne cesse de battre dans nos cœurs de citoyens français.
La grandeur et le rayonnement international de la France commencent au Liban où saint Louis signera une charte éternelle entre nos deux peuples en 1250.
Le peuple libanais aime viscéralement la France, souvenons-nous du prêtre libanais Youssef el-Hayek qui, le 6 mai 1916, sera pendu sur la place publique pour avoir entretenu des relations étroites avec le consulat de France. Son dernier mot sur l’échafaud sera : « Vive la France ! »
C’est ce « Vive la France » qui est enseigné dans les écoles françaises du Liban.
C’est ce « Vive la France » qui leur rappelle que c’est le général de Gaulle qui proclama le 27 juillet 1941 l’indépendance du Liban en français. Que c’est le mandat français qui a légué les infrastructures et la construction d’écoles, d’universités et d’hôpitaux.
Ce n’est pas par simple reconnaissance à la France et au peuple français que le Liban et le peuple libanais préservent le patrimoine culturel et éducatif hérité du rayonnement de la France. Jusqu’à ce jour la langue française est pratiquée dans l’administration, les écoles, collèges, lycées, universités et missions de toutes les confessions à travers le Liban. De même les médias continuent à s’exprimer en langue française et dont L’Orient-Le Jour en est une illustration vivante.
À ce jour, le Liban reste le coffre-fort culturel et éducationnel de la France, le cœur battant de la francophonie.
En conséquence, nous ne pouvons laisser nos enfants français de l’étranger et enfants libanais francophones et francophiles sans scolarisation, parce que les frais de scolarité sont très élevés. Mieux que personne, madame Brigitte Macron, vous savez combien l’éducation française est associée au rayonnement de la France, à la promotion du savoir-vivre à la française, mais également à l’étiquette et aux bonnes manières.
Nous avons donc une mission en tant que Français: promouvoir les valeurs francophones et l’universalité de la culture et de la langue françaises. C’est à vous en tant que Première dame, professeure de littérature française, d’accepter d’être cette ambassadrice de la francophonie et de l’excellence de l’école française hors métropole pour tous les élèves français et francophiles.
Le Liban était le pays pionnier de la francophonie, et qui traverse une crise économique et sociale sans précédent, la première mesure phare que je vous propose serait que dès la rentrée 2022-2023 les élèves français du Liban puissent bénéficier de la gratuité de l’école et que les enfants libanais francophiles puissent bénéficier d’une prise en charge pouvant aller jusqu’à 80 % des frais d’inscription si leur volonté est de s’inscrire dans une école française homologuée et devenir ainsi des relais de la langue et de la culture françaises.
Le président libanais Charles Hélou, pionnier de la francophonie, affirmait : « La francophonie est un humanisme français, ce qui nous unit, ce n’est pas une même langue, mais un même langage, celui de l’humain et de l’universel. »
Je m’interroge donc et vous pose la question suivante : « Allons-nous condamner nos enfants français de l’étranger et ceux qui préservent et contribuent à notre rayonnement international parce qu’ils veulent sortir de leur condition en choisissant l’école française ? »
Avocate au barreau de Paris
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Inchallah ???
16 h 41, le 30 avril 2022