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Début du Conseil des ministres : importation de l'électricité et du blé à l'ordre du jour

Début du Conseil des ministres : importation de l'électricité et du blé à l'ordre du jour

Réunion du gouvernement de Nagib Mikati, le 26 janvier 2022 au Grand sérail. Photo Dalati et Nohra

Le Conseil des ministres présidé par Nagib Mikati a débuté jeudi peu après 10h une réunion au Grand sérail de Beyrouth autour d'un ordre du jour de 21 points, axés notamment sur les dossiers de l'importation du blé, de la gestion des déchets, ou encore de l'importation du courant de la Jordanie via la Syrie. Des questions urgentes dans un pays en plein effondrement économique depuis 2019.

La polémique portant sur les fuites dans la presse du plan de relance économique préparé par le gouvernement Mikati pourrait s'inviter dans les débats, en dehors de l'ordre du jour, selon certains médias., mais aucun ministre n'a voulu confirmer cela avant le début de la séance.

Ce plan de relance est censé faire partie de l'accord préliminaire conclu dernièrement par le gouvernement avec le Fonds monétaire international (FMI) afin de tenter d'aboutir à un accord sur une assistance financière de trois milliards de dollars sur quatre ans, conditionnée à de sérieuses réformes. Le plan souligne la nécessité pour le Parlement d’adopter une loi de restructuration du secteur, une autre instaurant un contrôle formel des capitaux et une troisième aménageant la législation sur le secret bancaire.

"Lier le contrôle des capitaux à la protection des dépôts (en banque) est une erreur. Le contrôle des capitaux aurait dû être instauré au début de la crise financière", a affirmé le Premier ministre en début de réunion. "Pour que nous puissions présenter un plan de relance économique, nous devons prendre cette mesure (l'instauration du contrôle formel des capitaux) afin que l'argent reste au Liban", a estimé le chef du gouvernement.

Il a ensuite rappelé que le FMI "réclame le vote d'un budget et l'instauration du contrôle des capitaux et (la levée) du secret bancaire ainsi que la restructuration des banques". "Nous ne pouvons pas aboutir à une relance sans avoir adopté ces mesures en toute transparence", a prévenu Nagib Mikati. Il a enfin rappelé que le plan de relance "n'a pas été approuvé en Conseil des ministres". "Nous avons été clairs sur ce point et nous attendons les remarques et les opinions des ministres sur le document. Nous avons envoyé le texte hier au Parlement afin que les députés puissent seulement le consulter et y formuler leurs remarques", a fait savoir M. Mikati.

Les commissions parlementaires se sont réunies hier afin d'examiner le projet de loi sur le contrôle des capitaux, lors d'une séance houleuse, parallèlement à des manifestations de colères dans la rue, près du siège de la Chambre. Le chef du Parlement a convoqué ces commissions à une nouvelle réunion mardi prochain autour de cette question.

Concernant le blé, le Liban fait face à de sérieuses craintes quant à son approvisionnement en cette denrée essentielle, à l'ombre de l'invasion russe de l'Ukraine, Beyrouth important environ 60% de ses besoins en la matière de Kiev. Ces dernières semaines, ces craintes ont provoqué la panique, poussant de nombreux consommateurs à se ruer sur les boulangeries qui se sont retrouvées en rupture de stock de pain. Lors de sa dernière réunion, le cabinet avait décidé d'allouer 15 millions de dollars de ses Droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI à l'importation de blé.

Autre dossier pressant, celui de l'importation du courant électrique de la Jordanie, via la Syrie, dans le cadre d'une initiative américaine, Washington ayant accepté de faire une exception sur les sanctions qui auraient pu toucher le Liban pour coopération avec le régime syrien de Bachar el-Assad. Toutefois, cet accord doit être financé par la Banque mondiale, mais ce volet n'a toujours pas été réglé, alors que le Liban est quotidiennement plongé dans le noir pendant de longues heures.

Avant le début de la séance, le ministre de l'Énergie, Walid Fayad, a affirmé à la presse : "l'accord a été conclu et nous avons fait notre devoir, mais il y a un retard de financement. Mais ce financement n'a pas été refusé comme cela a été dit", faisant allusion aux informations de certains médias affirmant que la Banque mondiale aurait refusé de financer l'accord.

M. Fayad a estimé que "la balle est dans le camp de l'administration américaine et de la Banque mondiale". Le ministre de l'Énergie a soutenu ne pas avoir été officiellement notifié du retard de financement, révélant en revanche qu'une réunion qui s'est déroulée vendredi dernier n'a pas abouti aux "résultats positifs escomptés". "Ils (la Banque mondiale) continuent d'étudier "la pertinence politique du projet", a conclu M. Fayad, sans expliquer ce qu'il entend par "pertinence politique".

Enfin, les ministres doivent se pencher sur une proposition du Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) pour l'élargissement de la décharge d'ordure à Bourj Hammoud-Jdeidé (au nord de Beyrouth), alors que ces dernières semaines, des grèves successives des compagnies de collecte et de transport des déchets ont provoqué des amoncellement d'ordures dans les rues de nombreuses régions du pays. Depuis 2015, le Liban fait face à des crises chroniques de déchets, les autorités n'étant toujours pas parvenues à trouver des solutions pérennes à cette question.

Le Conseil des ministres présidé par Nagib Mikati a débuté jeudi peu après 10h une réunion au Grand sérail de Beyrouth autour d'un ordre du jour de 21 points, axés notamment sur les dossiers de l'importation du blé, de la gestion des déchets, ou encore de l'importation du courant de la Jordanie via la Syrie. Des questions urgentes dans un pays en plein effondrement économique depuis...