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Des déposants manifestent à Beyrouth contre le contrôle des capitaux

Des déposants manifestent à Beyrouth contre le contrôle des capitaux

Le siège du Parlement libanais, dans le centre-ville de Beyrouth. Photo d'archives AFP

Des déposants en colère et des membre de l'Ordre des avocats se sont rassemblés mardi matin dans le centre-ville de Beyrouth près du siège du Parlement, pour protester contre un projet de loi sur le contrôle des capitaux, avalisé fin mars par le Conseil des ministres avec de légères modifications dans un Liban en plein effondrement.

Selon la chaîne locale MTV, les protestataires ont empêché certains députés d'arriver au Parlement, alors qu'une réunion de la Commission parlementaire des Finances et du Budget et celle de l'Administration et de la Justice est programmée à 10h30. Les députés sont censés plancher sur un projet de loi visant à mettre en place des restrictions exceptionnelles et temporaires sur les prélèvements bancaires.

Une mobilisation similaire avait eu lieu mercredi dernier parallèlement à la réunion des commissions parlementaires.

Parallèlement à la réunion des commissions parlementaires, le Premier ministre, Nagib Mikati, a reçu au Grand sérail une délégation de l'Association des banques du Liban (ABL), à qui il a assuré que "la priorité du gouvernement" est de "préserver les droits des déposants". Il a toutefois indiqué que le plan de relance économique élaboré par les autorités "prévoit également la préservation du secteur bancaire". "Tout ce qui se dit sur une atteinte aux droits des déposants et au secteur bancaire n'a pour but que d'instiller des tensions", a estimé le Premier ministre.

De son côté, la Fédération des syndicats des employés des banques au Liban a indiqué plus tôt dans la journée, dans un communiqué, qu’elle considère que la question de l’argent des déposants est un "sujet sacré", que les parties impliquées dans l’adoption de la loi sur le contrôle des capitaux et du plan de relance économique doivent respecter. Dans ce contexte, cette organisation a souligné qu’elle se joindra à tous les mouvements de protestation qui auront lieu pour faire face à ceux qui essaieraient de faire supporter aux déposants les pertes subies par le Liban.

En parallèle, la Fédération a appelé les responsables à accélérer la mise en œuvre des réformes proposées par le Fonds monétaire international (FMI), avec comme priorité l’assainissement des finances publiques, la mise en place du plan de l'électricité et l'approbation d'une loi de finances qui tient compte d’une révision du système fiscal.

De plus, si cette Fédération a affirmé que la restructuration du secteur bancaire est une nécessité urgente, elle a estimé que le gouvernement et le Parlement doivent convenir avec l’ABL sur tous les amendements qui affecteront la continuité de ce secteur, et son futur rôle dans le plan de relance économique. Enfin, elle a réitéré sa demande d’arrêter de puiser "dans ce qui reste des réserves obligatoires" pour financer les dépenses publiques.

Le projet de loi sur le contrôle des capitaux vise à légaliser et à normaliser les restrictions bancaires ad hoc mises en place au début de la crise financière libanaise, en 2019. Il figure parmi les conditions exigées par le Fonds monétaire international (FMI) pour appliquer l'accord préliminaire conclu avec le Liban la semaine dernière. Celui-ci prévoit une aide de 3 milliards dollars sur quatre ans, à condition que les autorités libanaises avalisent un certain nombre de mesures voulues par le FMI.

En attendant, le Liban continue de s'enfoncer dans une crise économique sans précédent, depuis bientôt trois ans. Plus de 80% de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté et les déposants peinent à retirer les devises nécessaires à leurs besoins dans les banques, en raison des restrictions imposées. 

Des déposants en colère et des membre de l'Ordre des avocats se sont rassemblés mardi matin dans le centre-ville de Beyrouth près du siège du Parlement, pour protester contre un projet de loi sur le contrôle des capitaux, avalisé fin mars par le Conseil des ministres avec de légères modifications dans un Liban en plein effondrement.Selon la chaîne locale MTV, les protestataires ont...