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Culture - Art contemporain

L’artiste sud-coréen Lee Ufan s’offre un musée à Arles

L’artiste sud-coréen Lee Ufan s’offre un musée à Arles

Lee Ufan, un amoureux de la ville française d’Arles. Photo AFP

Après le Japon et la Corée du Sud, l’artiste sud-coréen Lee Ufan a ouvert un troisième centre d’exposition de ses œuvres à Arles, dans le sud de la France, où il souhaite faire résonner ses peintures et sculptures avec l’histoire de cette ville romaine.

« On peut qualifier un musée d’art de lieu d’exposition, mais ce n’est pas tout à fait mon parti pris. Je souhaite que ce soit avant tout un lieu de vie », a expliqué l’artiste de 85 ans, mondialement connu, lors de la présentation du site à la presse. « La caractéristique de mon art, ce n’est pas d’imposer un point de vue, mais de proposer une rencontre. L’art contemporain s’est construit autour d’un artiste tout puissant. Mon travail entend prendre du recul, s’éloigner de l’ego, des discours. Posez-vous en face de mes œuvres avec votre cour, vos sentiments », a-t-il conseillé.

Avec ce nouvel espace culturel, la ville d’Arles, déjà réputée internationalement pour ses rencontres photographiques, conforte le développement d’un pôle d’art contemporain, symbolisé par la spectaculaire tour Luma, en miroirs et spirales, de l’architecte américain Frank Gehry.

Pour l’artiste sud-coréen, cette ville qui l’a accueilli avant même le succès de ses expositions en 2014 au château de Versailles, près de Paris, et en 2019 au centre Pompidou Metz, dans l’est de la France, lui a permis « de renouveler ses pensées ».

Il y a publié en 2012 sa première monographie en français aux éditions Actes Sud et présenté en 2013 l’exposition « Dissonance ». Depuis cet automne, il a également investi sa nécropole avec 13 nouvelles œuvres visibles jusqu’à fin septembre.

« Cet endroit est riche en histoire depuis l’Empire romain. C’est cette confrontation, cette résonance entre cette histoire et mes œuvres dont j’attends beaucoup », a expliqué l’artiste.

Méditation

Né en Corée en 1936, Lee Ufan a étudié la littérature et la philosophie. Il est ensuite devenu théoricien du mouvement d’avant-garde « Mono-ha » (l’école des choses), un courant artistique japonais des années 1960-1970 qui met en relation des matériaux industriels – béton, plaque de verre ou d’acier – avec des pierres ou des bois choisis dans la nature, questionnant les rapports entre le naturel et l’artificiel.

La peinture de Lee Ufan tend, elle, vers la représentation d’un signe unique, une ligne ou un point par exemple, jusqu’à l’épuisement de la toile ou de la peinture sur le pinceau, comme une forme de méditation.

« C’est la relation entre le faire et le pas faire, le peindre et le non-peindre qui m’importe », a expliqué l’artiste qui, depuis sa première exposition en 1971 à la Biennale de Paris, a tissé des liens étroits avec la France où il vit et travaille une partie de l’année.

Son centre d’exposition arlésien de 1 350 m2 occupe les trois niveaux et les 25 pièces d’un ancien hôtel particulier bâti entre les XVIe et le XVIIIe siècles et acquis par sa fondation.

Il a été aménagé avec l’aide de l’architecte japonais Tadao Ando, qui a déjà signé le premier musée Lee Ufan sur l’île japonaise de Naoshima en 2010. Une annexe du musée d’art de Busan (Corée du Sud) ouverte en 2015 est également consacrée à l’artiste.

Le musée d’Arles présente au public une dizaine de sculptures et d’installations au rez-de-chaussée et une trentaine de peintures au premier étage. Le second étage accueillera des expositions temporaires.

Parmi les surprises, une sculpture en spirale, exposée à l’entrée, dissimule en son cœur la projection d’un ciel nuageux. « Lee Ufan regarde souvent le ciel, c’est comme cela que des œuvres lui sont venues », décrypte Jean-Marie Gallais, du centre Pompidou Metz.

Au sous-sol, un « espace secret » non ouvert au public dissimule des peintures et sur un mur ce poème signé Lee Ufan : « Au fond d’Arles se trouve une histoire, au fond de l’histoire se trouve une image, au fond de l’image se trouve l’inconnu. »

Pierre ROCHICCIOLI/AFP

Après le Japon et la Corée du Sud, l’artiste sud-coréen Lee Ufan a ouvert un troisième centre d’exposition de ses œuvres à Arles, dans le sud de la France, où il souhaite faire résonner ses peintures et sculptures avec l’histoire de cette ville romaine. « On peut qualifier un musée d’art de lieu d’exposition, mais ce n’est pas tout à fait mon parti pris. Je souhaite...
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