L'ambassadeur du Koweït souhaite que le Liban conserve son caractère "libanais au niveau de son arabité et de sa politique"

L'ambassadeur du Koweït à Beyrouth, Abdel Aal al-Kinai, a estimé samedi que "les élections sont une question qui concerne le Liban", et souligné la nécessité que le pays conserve son caractère "libanais au niveau de son arabité et de sa politique", dans des déclarations faites au lendemain de son retour à Beyrouth, quelque cinq mois après son rappel à la suite d'une grave crise diplomatique opposant Beyrouth à plusieurs monarchies du Golfe.

"Les élections sont une question qui concerne le Liban", a déclaré M. al-Kinai, selon lequel son pays "a confiance dans les promesses qu'il a entendues", alors que plusieurs observateurs redoutent un report du scrutin.

"Tout ce que souhaite le Koweït de la part du Liban c'est qu'il reste libanais au niveau de son arabité et de sa politique", a affirmé l'ambassadeur lors d'une visite à un centre de soins pour enfants cancéreux, selon des propos rapportés par la chaîne locale LBC. Il a également évoqué "une vision commune entre des dirigeants du Golfe et du Liban, afin que les relations entre les deux parties retrouvent leur état normal". 

Une grave crise diplomatique a opposé, depuis octobre 2021, le Liban à plusieurs monarchies du Golfe, avec lesquels les liens diplomatiques s'étaient détériorés suite à des déclarations de l'ex-ministre libanais de l'Information, Georges Cordahi, sur le rôle de l'Arabie saoudite dans la guerre au Yémen, mais aussi à cause de l'influence grandissante du Hezbollah pro-iranien sur la vie politique libanaise.

Le Koweït a mené, en janvier dernier, une mission diplomatique à Beyrouth au nom des monarchies du Golfe, avec le soutien des puissances occidentales. Au cours d’une visite officielle, son ministre des Affaires étrangères avait alors remis aux autorités libanaises une feuille de route arabe pour aider le Liban à rétablir ses liens avec les pays du Golfe. Ce document comprend des requêtes parmi lesquelles le désarmement du Hezbollah, une question hautement sensible au Liban, qui avait ensuite communiqué aux parties concernées sa réponse à ces demandes, exprimant toutefois ses réserves sur la clause portant sur le désarmement du Hezbollah.

Vendredi, l'ambassadeur saoudien, Walid Boukhari, est également revenu à Beyrouth, quelques heures après son homologue koweïtien.