
Une vue des affrontements de Tayouné, le 14 octobre. Photo Anwar Amro/AFP
Le premier juge d’instruction militaire, Fadi Sawan, a ordonné lundi la remise en liberté de deux détenus proches des Forces libanaises dans l’affaire des affrontements meurtriers de Tayouné, survenus le 14 octobre dernier. Les heurts avaient opposé d’une part des sympathisants présumés du parti de Samir Geagea, habitants de Aïn el-Remmané, et d’autre part des partisans du Hezbollah et d’Amal qui avaient fait une incursion dans ce quartier, en marge d’une manifestation devant le Palais de justice pour demander la mise à l’écart du juge Tarek Bitar, en charge de l’enquête sur l’explosion au port de Beyrouth.
Les deux détenus relâchés sont Nabil Daoud et Élias Nakhlé. Une quinzaine de prévenus chrétiens avaient été arrêtés peu après les événements sanglants, suite aux poursuites qu’avait engagées contre eux le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, Fadi Akiki, proche du chef du Parlement, Nabih Berry, chef du mouvement Amal. Leurs avocats avaient déploré une politique du deux poids deux mesures au bénéfice de suspects chiites, dont l’écrasante majorité n’avait pas été interpellée.
Les avocats avaient porté dans ce cadre un recours en dessaisissement contre le juge Akiki, et Fadi Sawan avait alors pris en charge le dossier. Après avoir mené ses investigations, ce dernier avait progressivement relâché les détenus, à l’exception de Nabil Daoud, Élias Nakhlé, remis en liberté hier, ainsi que Georges et Nassim Touma, toujours sous les verrous. Le juge Sawan devrait poursuivre au cours de la semaine prochaine ses investigations concernant les deux détenus Touma, et décider ou non de les remettre en liberté.
Et aucun des agresseurs. Même leurs donneurs d’ordres ne sont pas inquiétés. On n’a pas oser interpeler le barbu pour éclaircir la situation. Elle est belle la justice libanaise.
12 h 04, le 06 avril 2022