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Moyen-Orient - Jordanie

Le prince Hamza renonce à son titre royal

Le prince Hamza renonce à son titre royal

Le prince Hamza ben Hussein de Jordanie. Photo d’archives AFP

Le prince Hamza ben Hussein de Jordanie, âgé de 41 ans, renonce à son titre princier, a-t-il déclaré dans une lettre publiée hier sur son compte Twitter. L’ancien héritier du trône et demi-frère du roi Abdallah II a expliqué qu’il renonçait à son titre car ses valeurs « ne sont pas en accord avec les approches, les tendances et les méthodes modernes de nos institutions ». La dernière publication sur son compte Twitter datait du 20 octobre 2020.

Début mars, le prince Hamza, accusé d’être impliqué dans un complot d’inspiration étrangère pour déstabiliser la monarchie, avait présenté ses excuses au roi Abdallah II, près d’un an après l’éclatement d’une crise inédite au sein de la dynastie hachémite. La Jordanie « a traversé une épreuve difficile, qui a été surmontée grâce à la sagesse, la tolérance et la patience de Sa Majesté » avait alors écrit le prince dans une lettre d’excuse, selon un communiqué du palais royal publié le 8 mars. Rédigée « après des mois de réflexion », sa lettre appelait le souverain à « tourner la page », tout en reconnaissant qu’il avait commis « une erreur » en critiquant le pouvoir. Ses excuses « représentent un pas dans la bonne direction », avait commenté à l’époque le palais royal. Assigné à résidence en avril 2021, le prince Hamza avait tout nié en bloc et accusé, dans une vidéo transmise à la BBC par son avocat, les autorités de son pays de « corruption » et d’« incompétence ». « Prions pour que la vérité et la justice prévalent pour toutes les innocentes victimes de cette fourbe calomnie », avait alors déclaré sur Twitter sa mère, la reine Nour, en soutien à son fils. Quelques jours plus tard, au terme d’une mission de médiation confiée à son oncle, le prince Hassan, le palais royal avait assuré que le prince Hamza avait promis de « rester fidèle » à « l’héritage de (ses) ancêtres, à Sa Majesté (le roi Abdallah II) ainsi qu’à son prince héritier ».

Tentative de complot

En juillet 2021, l’ancien ministre et chef de la cour royale Bassem Awadallah et un membre de la famille royale, Charif Hassan ben Zeid, ont été condamnés à 15 ans de prison dans cette affaire pour « sédition ». Le prince Hamza n’était pas jugé lors de ce procès, son cas ayant été résolu au sein de la famille royale. Un mois plus tôt, des révélations faites par le Washington Post laissaient entendre que l’Arabie saoudite était impliquée dans ce qui était présenté comme une tentative de complot contre le roi de Jordanie préparé depuis plusieurs années par l’administration Trump avec l’aide de ses alliés saoudien et israélien. Selon ces mêmes informations, le prince Hamza aurait, quant à lui, profité de cette manœuvre pour occuper des fonctions plus importantes au sein du royaume hachémite. Plusieurs indices indiquent d’ailleurs que ce dernier aurait été en contact avec les deux responsables jordaniens visés par le procès. Selon des écoutes téléphoniques que s’était procurées The Guardian début avril 2021, le prince échangeait régulièrement avec Charif Hassan ben Zeid. D’après les informations obtenues par le quotidien britannique, les deux hommes s’appelaient « bro » et employaient un surnom pour évoquer Awadallah.

Plusieurs observateurs avaient suggéré à l’époque que le prince Hamza n’aurait jamais pardonné à son demi-frère, l’actuel souverain, de lui avoir retiré le titre de dauphin en 2004. Il avait été nommé prince héritier en 1999 à la demande de leur défunt père, le roi Hussein, et de sa quatrième et ultime épouse, la reine Nour, mère de Hamza. En 2004, Abdallah II l’avait cependant démis de ses fonctions en 2009 pour le remplacer à ce poste par son propre fils, le prince Hussein.

Soutenu par une frange de la population jordanienne, parmi laquelle des personnalités tribales du royaume, le prince Hamza avait critiqué à plusieurs reprises par le passé le pouvoir en place. En 2018, il avait notamment accusé le gouvernement d’autoritarisme et de « mauvaise gestion » après que ce dernier a approuvé une loi controversée sur l’impôt sur le revenu. Des critiques qu’il avait réitérées dans sa vidéo transmise à la BBC. « Malheureusement, ce pays s’est enfoncé dans la corruption, le népotisme et la mauvaise administration, avec pour résultat l’anéantissement ou la perte de l’espoir », avait-il déclaré.

La purge intervenue l’an dernier au sein du royaume avait été interprétée comme un signe d’inquiétude des autorités de voir le pouvoir leur échapper, alors que le royaume faisait face à de nombreux problèmes. Durement touché par la pandémie du Covid-19, le royaume avait fait l’objet de vives critiques de la part de sa population pour sa mauvaise gestion de la crise sanitaire.

Le prince Hamza ben Hussein de Jordanie, âgé de 41 ans, renonce à son titre princier, a-t-il déclaré dans une lettre publiée hier sur son compte Twitter. L’ancien héritier du trône et demi-frère du roi Abdallah II a expliqué qu’il renonçait à son titre car ses valeurs « ne sont pas en accord avec les approches, les tendances et les méthodes modernes de nos...

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