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Dernières Infos - Crise au Liban

Début du Conseil des ministres à Baabda axé sur le contrôle des capitaux

Début du Conseil des ministres à Baabda axé sur le contrôle des capitaux

Le chef de l'État, Michel Aoun (c), présidant une réunion du gouvernement de Nagib Mikati, le 15 février 2022 au palais de Baabda. Photo d'archives Twitter/@LBpresidency

Le gouvernement du Premier ministre Nagib Mikati a débuté mercredi peu après 16h une réunion du Conseil des ministres au palais de Baabda, sous la houlette du président de la République, Michel Aoun, autour d'un projet de loi controversé sur le contrôle des capitaux, dans un pays en plein effondrement économique et financier. Ce texte est censé légaliser et uniformiser les restrictions bancaires illégales en place depuis fin 2019 avec le début de la crise.

Le projet de loi initial – dont plusieurs versions intermédiaires ont fuité dans la presse ces derniers jours – a été vivement critiqué par plusieurs acteurs institutionnels et de la société civile. Les commissions parlementaires – celle des Finances et du Budget, présidée par le député Ibrahim Kanaan (Courant patriotique libre), et celle de l’Administration et de la Justice, présidée par le député Georges Adwan (Forces libanaises) – ont toutes deux rejeté la dernière version pour des "vices" aussi bien relatifs à la forme qu’au fond.

Censé être débattu au Parlement mardi, ce projet de loi avait finalement été retiré de l'ordre du jour afin que le gouvernement le réexamine en vue de le renvoyer aux commissions parlementaires. Mais il semble qu'aucune formation politique ne souhaite endosser la responsabilité de ce contrôle des capitaux qui risque de provoquer la colère d'une population dont les trois-quarts vivent déjà sous le seuil de pauvreté.

Le gouvernement affirme que le projet de loi qu'il a préparé prend en compte des remarques formulées par le Fonds monétaire international (FMI) avec qui le Liban est en discussion pour obtenir une assistance financière. Une délégation de l'institution est en effet arrivée plus tôt en journée pour entamer des discussions avec les responsables libanais en vue d'aboutir à un accord.

Le vice-président du Conseil, Saadé Chami, qui mène la délégation libanaise chargée de négocier avec le FMI, a précisé à L’OLJ que le gouvernement ne va pas élaborer une nouvelle version du texte, "surtout que les parlementaires réunis lundi n’ont pas examiné le projet sur le fond, mais ont formulé des réserves de forme", a-t-il dit. M. Chami n’écarte toutefois pas la possibilité d’apporter quelques modifications au projet.

Les critiques à l'encontre du texte ont provoqué la colère du Premier ministre, mardi. Ce dernier a même demandé à ce qu'une séance du Parlement autour du vote de la confiance à son cabinet se tienne. Une demande rejetée par le président de la Chambre, Nabih Berry. Au final, M. Mikati a fait savoir qu'il ne comptait pas démissionner, affirmant que cela servirait de prétexte au report des législatives prévues le 15 mai.

L'ordre du jour de la séance de mercredi est composé de 29 points, notamment l'un portant sur la sécurité alimentaire au Liban, à l'ombre des graves conséquences de l'invasion russe de l'Ukraine. Le Conseil des ministres a été précédé d'une réunion entre le président Aoun et M. Mikati. 

Au début de la réunion du cabinet, le chef de l’État a abordé sa visite au Vatican. "J'ai demandé l'aide du pape pour résoudre la question des déplacés syriens en fournissant une assistance aux réfugiés dans leur pays plutôt qu'au Liban", a-t-il dit. M. Aoun a aussi indiqué avoir invité le souverain pontife à se rendre au Liban.

Michel Aoun a ensuite consacré une pensée aux victimes du quadruple meurtre d’une mère et de ses trois filles, survenu dans le village d’Ansar (caza de Nabatiyé, Liban-Sud), et dont les corps avaient été découverts jeudi, 25 jours après leur disparition. "Je salue les efforts des services de renseignement qui ont arrêté les deux suspects", a-t-il dit, appelant "les services sécuritaires et judiciaires à accélérer les enquêtes pour dévoiler la vérité et punir les responsables". Le chef de l’État a par ailleurs souhaité que le mois de ramadan qui doit débuter dans deux jours soit un mois "de bonté et de tolérance malgré les conditions économiques et financières difficiles que nous vivons".

"Nous sommes conscients de l'ampleur des défis auxquels nous sommes confrontés. Nous avons d'énormes responsabilités pour arrêter l'effondrement du pays, traiter le plus de questions possibles et mettre les autres dossiers sur la bonne voie", a de son côté déclaré le Premier ministre. "Toute la communauté internationale nous soutient et soutient le gouvernement dans tous les sens du terme", a-t-il ajouté affirmant avoir ressenti cela lors de sa visite au Qatar et de ses entretiens avec les ministres des Affaires étrangères du Qatar, du Sultanat d'Oman, de Koweït et de Jordanie. "Notre objectif est de protéger la population et de relancer l'économie, alors que certains s'en prennent au gouvernement à des fins électorales", a dénoncé M. Mikati, affirmant attendre la conclusion d'un accord avec le FMI.

Le gouvernement du Premier ministre Nagib Mikati a débuté mercredi peu après 16h une réunion du Conseil des ministres au palais de Baabda, sous la houlette du président de la République, Michel Aoun, autour d'un projet de loi controversé sur le contrôle des capitaux, dans un pays en plein effondrement économique et financier. Ce texte est censé légaliser et uniformiser les restrictions...