Un duel de toute beauté en course entre Max Verstappen et Charles Leclerc, mais des interrogations hors piste : l’avenir du GP de F1 d’Arabie saoudite pose question. Aux critiques sur la question des droits humains dans le royaume, où la F1 s’est installée l’an dernier, s’est ajoutée une attaque contre un dépôt pétrolier à proximité du circuit de Djeddah par les rebelles yéménites houthis. La sécurité est venue donc alimenter le débat sur l’opportunité de courir dans un pays contesté sur la scène internationale.
« J’ai juste hâte de m’en aller. Je veux juste rentrer chez moi », a ainsi répété Lewis Hamilton (Mercedes) pendant cette seconde manche de la saison. Hamilton ou encore Sebastian Vettel (Aston Martin) ont plusieurs fois évoqué la nécessité de mettre en lumière les problèmes dans les pays que la F1 visite, et qui sont accusés de « sportswashing » – c’est-à-dire d’utiliser le sport pour redorer leur image. Hormis eux, toutefois, peu de pilotes s’étaient jusqu’alors exprimés sur le sujet.
L’attaque vendredi dernier à Djeddah a changé les choses. Elle a provoqué un gigantesque incendie et un nuage de fumée noire visible depuis le circuit lors des essais libres. Rapidement, les dirigeants du championnat et des écuries, conscients des aspects financiers d’une course dont la valeur est estimée à 900 millions de dollars sur dix ans, ont préféré maintenir le Grand Prix, après avoir « reçu l’assurance totale que, pour le pays, la sécurité est prioritaire », a expliqué le patron de la F1, Stefano Domenicali. Mais, pendant plus de quatre heures dans la nuit de vendredi à samedi, les pilotes ont discuté cette décision. Ils se sont finalement rangés derrière ce choix, mais leurs langues se sont un peu déliées… Avant ce Grand Prix, l’annulation du GP de Russie, après l’invasion russe de l’Ukraine, a montré tout le pouvoir d’action de la catégorie reine du sport automobile.
Autre événement du week-end dernier, le violent accident de Mick Schumacher (Haas) en qualifications a ravivé les inquiétudes à propos de la sécurité du circuit urbain saoudien, très rapide et étroit. Sur le plan sportif, pilotes et écuries sont désormais attendus le week-end du 10 avril en Australie, à Melbourne, pour la troisième manche de la saison.
Source : AFP