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Mosquée de Marioupol : récits contradictoires, tentatives d'évacuation

Mosquée de Marioupol : récits contradictoires, tentatives d'évacuation

Des débris jonchent une rue après des bombardements russe sur la ville de Marioupol en Ukraine, le 10 mars 2022. Photo Armed Forces of Ukraine/Handout via REUTERS

Le gouvernement ukrainien a affirmé samedi qu'une mosquée de Marioupol avait été bombardée, dans laquelle s'étaient réfugiés environ 80 civils dont des Turcs, mais l'information a été démentie par l'un d'entre eux, qui tente d'organiser des évacuations bloquées par les Russes.

"La mosquée du sultan Souleiman le Magnifique et de son épouse Roxolana à Marioupol a été bombardée par les envahisseurs russes", a indiqué samedi le ministère ukrainien des Affaires étrangères dans un tweet. "Plus de 80 adultes et enfants s'abritent là, dont des citoyens turcs", a-t-il ajouté, sans préciser quand le bombardement avait eu lieu. Cette ville stratégique, bombardée depuis des jours, subit un siège dévastateur.

Cependant, le président de l'Association de la mosquée Souleiman de Marioupol, Ismail Hacioglu, joint par la chaîne turque HaberTürk samedi en début d'après-midi, a assuré que le quartier était sous le feu mais que la mosquée elle-même n'avait pas été touchée. "Les Russes bombardent la zone (...) qui se trouve à 2 km de la mosquée, et une bombe est tombée à une distance de 700 m de la mosquée", avait-il indiqué auparavant sur Instagram. Trente civils turcs se trouvent à l'intérieur de l'édifice, "dont des enfants", a-t-il dit, sans en préciser le nombre. Au total, 86 citoyens turcs se trouvent encore dans la ville de Marioupol, que son association essaie de regrouper, passant de maison en maison, a raconté M. Hacioglu à la télévision turque. Il a expliqué que l'association avait déjà tenté à quatre reprises d'évacuer les Turcs en formant un convoi, mais que les Russes ne les "ont pas laissés passer" aux barrages. "Nous allons tenter une cinquième fois", a-t-il dit, précisant disposer de deux bus pour procéder aux évacuations.

Le ministère turc des Affaires étrangères, contacté par l'AFP, a affirmé "ne pas avoir d'information" sur la situation. Le consulat de Turquie à Odessa, grand port du sud de l'Ukraine, avait appelé le 7 mars sur Twitter les ressortissants turcs présents à Marioupol à "se mettre à l'abri" dans la mosquée visée, "en vue d'une évacuation vers notre pays".

Médecins sans frontières a alerté vendredi sur la situation dans cette ville où les habitants sont terrés dans les caves, sans eau, sans gaz, sans électricité, sans communications. On y voyait ces derniers jours des gens se battre pour de la nourriture, une situation "quasi désespérée", selon MSF. Un hôpital pédiatrique et une maternité avaient été touchés mercredi, faisant trois morts et de nombreux blessés, suscitant un tollé international.

Dans ce contexte, une nouvelle tentative de couloir d'évacuation était prévue pour permettre aux civils de sortir de la ville, en direction de Zaporojie, à quelque 200 km au nord-ouest, a indiqué samedi matin la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk. Un convoi d'au moins une dizaine de cars, emmené par des prêtres orthodoxes et chargé de 90 tonnes de nourriture et de médicaments est parti de Zaporojie en direction de Marioupol, a précisé plus tard à l'AFP Sergiy Orlov, maire adjoint de la ville. S'il arrivait à passer, l'idée est que les cars reviennent chargés de civils en sens inverse.

Depuis des jours, les Ukrainiens affirment que l'armée russe pilonne cette route, empêchant tant l'arrivée d'aide humanitaire que l'évacuation de civils.

Le gouvernement ukrainien a affirmé samedi qu'une mosquée de Marioupol avait été bombardée, dans laquelle s'étaient réfugiés environ 80 civils dont des Turcs, mais l'information a été démentie par l'un d'entre eux, qui tente d'organiser des évacuations bloquées par les Russes."La mosquée du sultan Souleiman le Magnifique et de son épouse Roxolana à Marioupol a été bombardée par...